Sagesse: Part I Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: A BC DD EE FF GG GG HH IF FF CJ A KFK FCF CHC HFH FFF FHF HGH GLG LGL GHG HCH CCC CHC HGJ GCG CCJ CCC CCC CGC GMG FCF CCC CHC HLH LHJ J A CGCG CDCD CCCC JCJC FCMC CCCC CCCC CGCG GCGC CCCC CDCD CCCC CCCC CCCC KDKC GHGH GCGC K CCDDCCCCGGGGDDCCCCCC CCHHLLCCCCJCDDCCDDCC CCCCGGCCG G C CDDC CDDC CCH DHD K CCKC CDDC CCC DDC K CCIC CCCC CCC GCG K CGGC CGGC CCC CCC C KHHK KHHK CCC CCC C CCCC CCCC CCC DCD C GGGG DHCH CKCJ DCCC CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC HDHD CCCC C CCCC CECE CECE CCCC CDCD CCCC CCCC CCCC KCKC CHCH CCCC CCCC CCCC JCJC CCCC C CDCD CCCC CCCC CCCC CKCK CCCC CCCC HJHC K CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC K H CCCCCC CCCCCC CCCCCK C K CCCC CCCC DHHD HKKH CCCC CCCC LCCL K CCCC CCCC CCCC CDDC HCCH K CCCC CCCC CCC CCC C CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC CCCC C C CCDCCC LCLCCC CCCCCC C CCDDC CCCCL CCCCK CCCCK CCCCC C C CCCCC CCCCC CCCCC DCDCD CCCCC CCCCC CCCCC CCCCC C C CCCCC CCCCC CCCCC CCCCC K CCCC CCCC CCNC LCLC CCCC EKEK CCCC CCCC CCCC DCDC CCCC CCCC K CCC CCC DCD CDC CCC CCC CCC CCC CCC CCC CCC CCC CCC CCC DCD C

IA
-
Bon chevalier masqu eacute qui chevauche en silenceB
Le malheur a perc eacute mon vieux coeur de sa lanceC
-
Le sang de mon vieux coeur n'a fait qu'un jet vermeilD
Puis s'est eacute vapor eacute sur les fleurs au soleilD
-
L'ombre eacute teignit mes yeux un cri vint agrave ma boucheE
Et mon vieux coeur est mort dans un frisson faroucheE
-
Alors le chevalier Malheur s'est rapproch eacuteF
Il a mis pied agrave terre et sa main m'a touch eacuteF
-
Son doigt gant eacute de fer entra dans ma blessureG
Tandis qu'il attestait sa loi d'une voix dureG
-
Et voici qu'au contact glac eacute du doigt de ferG
Un coeur me renaissait tout un coeur pur et fierG
-
Et voici que fervent d'une candeur divineH
Tout un coeur jeune et bon battit dans ma poitrineH
-
Or je restais tremblant ivre incr eacute dule un peuI
Comme un homme qui voit des visions de DieuF
-
Mais le bon chevalier remont eacute sur sa b ecirc teF
En s' eacute loignant me fit un signe de la t ecirc teF
-
Et me cria j'entends encore celle voixC
laquo Au moins prudence Car c'est bon pour une fois raquoJ
-
IIA
-
J'avais pein eacute comme SisypheK
Et comme Hercule travaill eacuteF
Contre la chair qui se rebiffeK
-
J'avais lutt eacute j'avais b acirc ill eacuteF
Des coups agrave trancher des montagnesC
Et comme Achille ferraill eacuteF
-
Farouche ami qui m'accompagnesC
Tu le sais courage pa iuml enH
Si nous en f icirc mes des campagnesC
-
Si nous n'avons n eacute glig eacute rienH
Dans cette guerre ext eacute nuanteF
Si nous avons travaill eacute bienH
-
Le tout en vain l' acirc pre g eacute anteF
A mon effort de tout c ocirc t eacuteF
Opposait sa ruse ambianteF
-
Et toujours un l acirc che abrit eacuteF
Dans mes conseils qu'il environneH
Livrait les cl eacute s de la cit eacuteF
-
Que ma chance f ucirc t m acirc le ou bonneH
Toujours un parti de mon coeurG
Ouvrait sa porte agrave la GorgoneH
-
Toujours l'ennemi suborneurG
Savait envelopper d'un pi egrave geL
M ecirc me la victoire et l'honneurG
-
J' eacute tais le vaincu qu'on assi egrave geL
Pr ecirc t agrave vendre son sang bien cherG
Quand blanche en v ecirc tement de neigeL
-
Toute belle au front humble et fierG
Une dame vint sur la nueH
Qui d'un signe fit fuir la ChairG
-
Dans une temp ecirc te inconnueH
De rage et de cris inhumainsC
Et d eacute chirant sa gorge nueH
-
Le Monstre reprit ses cheminsC
Par les bois pleins d'amours affreusesC
Et la dame joignant les mainsC
-
laquo Mon pauvre combattant qui creusesC
Dit elle ce dilemme en vainH
Tr ecirc ve aux victoires malheureusesC
-
laquo Il t'arrive un secours divinH
Dont je suis s ucirc re messag egrave reG
Pour ton salut possible enfin raquoJ
-
laquo O ma Dame dont la voix ch egrave reG
Encourage un bless eacute jalouxC
De voir finir l'atroce guerreG
-
laquo Vous qui parlez d'un ton si douxC
En m'annon ccedil ant de bonnes chosesC
Ma Dame qui donc ecirc tes vous raquoJ
-
laquo J' eacute tais n eacute e avant toutes causesC
Et je verrai la fin de tousC
Les effets eacute toiles et rosesC
-
laquo En m ecirc me temps bonne sur vousC
Hommes faibles et pauvres femmesC
Je pleure et je vous trouve fousC
-
laquo Je pleure sur vos tristes acirc mesC
J'ai l'amour d'elles j'ai la peurG
D'elles et de leurs voeux inf acirc mesC
-
laquo O ceci n'est pas le bonheurG
Veillez Quelqu'un l'a dit que j'aimeM
Veillez crainte du SuborneurG
-
laquo Veillez crainte du Jour supr ecirc meF
Qui je suis me demandais tuC
Mon nom courbe les anges m ecirc meF
-
laquo Je suis le coeur de la vertuC
Je suis l' acirc me de la sagesseC
Mon nom br ucirc le l'Enfer t ecirc tuC
-
laquo Je suis la douceur qui redresseC
J'aime tous et n'accuse aucunH
Mon nom seul se nomme promesseC
-
laquo Je suis l'unique h ocirc te opportunH
Je parle au Roi le vrai langageL
Du matin rose et du soir brunH
-
laquo Je suis la PRI Egrave RE et mon gageL
C'est ton vice en d eacute route au loinH
Ma condition laquo Toi sois sage raquoJ
-
laquo Oui ma Dame et soyez t eacute moin raquoJ
-
IIIA
-
Qu'en dis tu voyageur des pays et des garesC
Du moins as tu cueilli l'ennui puisqu'il est m ucirc rG
Toi que voil agrave fumant de maussades cigaresC
Noir projetant une ombre absurde sur le murG
-
Tes yeux sont aussi morts depuis les aventuresC
Ta grimace est la m ecirc me et ton deuil est pareilD
Telle la lune vue agrave travers des m acirc turesC
Telle la vieille mer sous le jeune soleilD
-
Tel l'ancien cimeti egrave re aux tombes toujours neuvesC
Mais voyons et dis nous les r eacute cits devin eacute sC
Ces d eacute sillusions pleurant le long des fleuvesC
Ces d eacute go ucirc ts comme autant de fades nouveau n eacute sC
-
Ces femmes Dis les gaz et l'horreur identiqueJ
Du mal toujours du laid partout sur les cheminsC
Et dis l'Amour et dis encor la PolitiqueJ
Avec du sang d eacute shonor eacute d'encre agrave leurs mainsC
-
Et puis surtout ne va pas l'oublier toi m ecirc meF
Tra icirc nassant ta faiblesse et ta simplicit eacuteC
Partout o ugrave l'on bataille et partout o ugrave l'on aimeM
D'une fa ccedil on si triste et folle en v eacute rit eacuteC
-
A t on assez puni cette lourde innocenceC
Qu'en dis tu L'homme est dur mais la femme Et tes pleursC
Qui les a bus Et quelle acirc me qui les recenseC
Console ce qu'on peut appeler tes malheursC
-
Ah les autres ah toi Cr eacute dule agrave qui te flatteC
Toi qui r ecirc vais c' eacute tait trop excessif aussiC
Je ne sais quelle mort l eacute g egrave re et d eacute licateC
Ah toi l'esp egrave ce d'ange avec ce voeu transiC
-
Mais maintenant les plans les buts Es tu de forceC
Ou si d'avoir pleur eacute t'a d eacute tremp eacute le coeurG
L'arbre est tendre s'il faut juger d'apr egrave s l' eacute corceC
Et tes aspects ne sont pas ceux d'un grand vainqueurG
-
Si gauche encore avec l'aggravation d' ecirc treG
Une sorte agrave pr eacute sent d'idyllique engourdiC
Qui surveille le ciel b ecirc te par la fen ecirc treG
Ouverte aux yeux matois du d eacute mon de midiC
-
Si le m ecirc me dans cette extr ecirc me d eacute cadenceC
Enfin Mais agrave ta place un ecirc tre avec du sensC
Payant les violons voudrait mener la danseC
Au risque d'alarmer quoique peu les passantsC
-
N'as tu pas en fouillant les recoins de ton acirc meC
Un beau vice agrave tirer comme un sabre au soleilD
Quelque vice joyeux effront eacute qui s'enflammeC
Et vibre et darde rouge au front du ciel vermeilD
-
Un ou plusieurs Si oui tant mieux Et pars bien viteC
En guerre et bats d'estoc et de taille sans choixC
Surtout et mets ce masque indolent o ugrave s'abriteC
La haine inassouvie et repue agrave la foisC
-
Il faut n' ecirc tre pas dupe en ce farceur de mondeC
O ugrave le bonheur n'a rien d'exquis et d'all eacute chantC
S'il n'y fr eacute tille un peu de pervers et d'immondeC
Et pour n' ecirc tre pas dupe il faut ecirc tre m eacute chantC
-
Sagesse humaine ah j'ai les yeux sur d'autres chosesC
Et parmi ce pass eacute dont ta voix d eacute crivaitC
L'ennui pour des conseils encore plus morosesC
Je ne me souviens plus que du mal que j'ai faitC
-
Dans tous les mouvements bizarres de ma vieK
De mes laquo malheurs raquo selon le moment et le lieuD
Des autres et de moi de la route suivieK
Je n'ai rien retenu que la gr acirc ce de DieuC
-
Si je me sens puni c'est que je le dois ecirc treG
Ni l'homme ni la femme ici ne sont pour rienH
Mais j'ai le ferme espoir d'un jour pouvoir conna icirc treG
Le pardon et la paix promis agrave tout Chr eacute tienH
-
Bien de n' ecirc tre pas dupe en ce monde d'une heureG
Mais pour ne l' ecirc tre pas durant l' eacute ternit eacuteC
Ce qu'il faut agrave tout prix qui r egrave gne et qui demeureG
Ce n'est pas la m eacute chancet eacute c'est la bont eacuteC
-
IVK
-
Malheureux Tous les dons la gloire du bapt ecirc meC
Ton enfance chr eacute tienne une m egrave re qui t'aimeC
La force et la sant eacute comme le pain et l'eauD
Cet avenir enfin d eacute crit dans le tableauD
De ce pass eacute plus clair que le jeu des mar eacute esC
Tu pilles tout tu perds en viles simagr eacute esC
Jusqu'aux derniers pouvoirs de ton esprit h eacute lasC
La mal eacute diction de n' ecirc tre jamais lasC
Suit tes pas sur le monde o ugrave l'horizon t'attireG
L'enfant prodigue avec des gestes de satyreG
Nul avertissement douloureux ou moqueurG
Ne pr eacute vaut sur l' eacute lan funeste de ton coeurG
Tu fl acirc nes agrave travers p eacute ril et ridiculeD
Avec l'irresponsable audace d'un HerculeD
Dont les travaux seraient fous n eacute cessairementC
L'amiti eacute dame a tu son reproche cl eacute mentC
Et chaste et sans aucun espoir que le supr ecirc meC
Vient prier comme au lit d'un mourant qui blasph egrave meC
La patrie oubli eacute e est dure aux fils affreuxC
Et le monde alentour dresse ses buissons creuxC
O ugrave ton d eacute sir mauvais s' eacute puise en fl egrave ches mortesC
Maintenant il te faut passer devant les portesC
H acirc tant le pas de peur qu'on ne l acirc che le chienH
Et si tu n'entends pas rire c'est encor bienH
Malheureux toi Fran ccedil ais toi Chr eacute tien quel dommageL
Mais tu vas la pens eacute e obscure de l'imageL
D'un bonheur qu'il te faut imm eacute diat eacute tantC
Ath eacute e avec la foule et jaloux de l'instantC
Tout app eacute tit parmi ces app eacute tits f eacute rocesC
Eacute pris de la fadaise actuelle mots nocesC
Et festins la laquo Science raquo et laquo l'esprit de Paris raquoJ
Tu vas magnifiant ce par quoi tu p eacute risC
Imb eacute cile et niant le soleil qui t'aveugleD
Tout ce que les temps ont de b ecirc te pa icirc t et beugleD
Dans ta cervelle ainsi qu'un troupeau dans un pr eacuteC
Et les vices de tout le monde ont eacute migr eacuteC
Pour ton sang dont le fer l acirc chement s' eacute tioleD
Tu n'es plus bon agrave rien de propre ta paroleD
Est morte de l'argot et du ricanementC
Et d'avoir rab acirc ch eacute les bourdes du momentC
Ta m eacute moire de tant d'obsc eacute nit eacute s bond eacute eC
Ne saurait accueillir la plus petite id eacute eC
Et patauge parmi l' eacute go iuml sme ambiantC
En qu ecirc te d'on ne peut dire quel vil n eacute antC
Seul entre les d eacute bris honnis de ton d eacute sastreG
L'Orgueil qui met la flamme au fond du po eacute tastreG
Et fait au criminel un prestige odieuxC
Seul l'Orgueil est vivant il danse dans tes yeuxC
Il regarde la Faute et rit de s'y complaireG
-
Dieu des humbles sauvez cet enfant de col egrave reG
-
VC
-
Beaut eacute des femmes leur faiblesse et ces mains p acirc lesC
Qui font souvent le bien et peuvent tout le malD
Et ces yeux o ugrave plus rien ne reste d'animalD
Que juste assez pour dire laquo assez raquo aux fureurs m acirc lesC
-
Et toujours maternelle endormeuse des r acirc lesC
M ecirc me quand elle ment cette voix MatinalD
Appel ou chant bien doux agrave v ecirc pre ou frais signalD
Ou beau sanglot qui va mourir au pli des ch acirc lesC
-
Hommes durs Vie atroce et laide d'ici basC
Ah que du moins loin des baisers et des combatsC
Quelque chose demeure un peu sur la montagneH
-
Quelque chose du coeur enfantin et subtilD
Bont eacute respect Car qu'est ce qui nous accompagneH
Et vraiment quand la mort viendra que reste t ilD
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VIK
-
O vous comme un qui boite au loin Chagrins et JoiesC
Toi coeur saignant d'hier qui flambes aujourd'huiC
C'est vrai pourtant que c'est fini que tout a fuiK
De nos sens aussi bien les ombres que les proiesC
-
Vieux bonheurs vieux malheurs comme une file d'oiesC
Sur la route en poussi egrave re o ugrave tous les pieds ont luiD
Bon voyage Et le Rire et plus vieille que luiD
Toi Tristesse noy eacute e au vieux noir que tu broiesC
-
Et le reste Un doux vide un grand renoncementC
Quelqu'un en nous qui sent la paix immens eacute mentC
Une candeur d' acirc me d'une fra icirc cheur d eacute licieuseC
-
Et voyez notre coeur qui saignait sous l'orgueilD
Il flambe dans l'amour et s'en va faire accueilD
A la vie en faveur d'une mort pr eacute cieuseC
-
VIIK
-
Les faux beaux jours ont lui tout le jour ma pauvre acirc meC
Et les voici vibrer aux cuivres du couchantC
Ferme les yeux pauvre acirc me et rentre sur le champI
Une tentation des pires Fuis l'inf acirc meC
-
Ils ont lui tout le jour en longs gr ecirc lons de flammeC
Battant toute vendange aux collines couchantC
Toute moisson de la vall eacute e et ravageantC
Le ciel tout bleu le ciel chanteur qui te r eacute clameC
-
O p acirc lis et va t'en lente et joignant les mainsC
Si ces hiers allaient manger nos beaux demainsC
Si la vieille folie eacute tait encore en routeC
-
Ces souvenirs va t il falloir les retuerG
Un assaut furieux le supr ecirc me sans douteC
O va prier contre l'orage va prierG
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VIIIK
-
La vie humble aux travaux ennuyeux et facilesC
Est une oeuvre de choix qui veut beaucoup d'amourG
Rester gai quand le jour triste succ egrave de au jourG
Ecirc tre fort et s'user en circonstances vilesC
-
N'entendre n' eacute couter aux bruits des grandes villesC
Que l'appel ocirc mon Dieu des cloches dans la tourG
Et faire un de ces bruits soi m ecirc me cela pourG
L'accomplissement vil de t acirc ches pu eacute rilesC
-
Dormir chez les p eacute cheurs eacute tant un p eacute nitentC
N'aimer que le silence et conserver pourtantC
Le temps si grand dans la patience si grandeC
-
Le scrupule na iuml f aux repentirs t ecirc tusC
Et tous ces soins autour de ces pauvres vertusC
Fi dit l'Ange Gardien de l'orgueil qui marchandeC
-
IXC
-
Sagesse d'un Louis Racine je t'envieK
O n'avoir pas suivi les le ccedil ons de RollinH
N' ecirc tre pas n eacute dans le grand si egrave cle agrave son d eacute clinH
Quand le soleil couchant si beau dorait la vieK
-
Quand Maintenon jetait sur la France ravieK
L'ombre douce et la paix de ses coiffes de linH
Et royale abritait la veuve et l'orphelinH
Quand l' eacute tude de la pri egrave re eacute tait suivieK
-
Quand po egrave te et docteur simplement bonnementC
Communiaient avec des ferveurs de novicesC
Humbles servaient la Messe et chantaient aux officesC
-
Et le printemps venu prenaient un soin charmantC
D'aller dans les Auteuils cueillir lilas et rosesC
En louant Dieu comme Garo de toutes chosesC
-
XC
-
Non Il fut gallican ce si egrave cle et jans eacute nisteC
C'est vers le Moyen Age eacute norme et d eacute licatC
Qu'il faudrait que mon coeur en panne navigu acirc tC
Loin de nos jours d'esprit charnel et de chair tristeC
-
Roi politicien moine artisan chimisteC
Architecte soldat m eacute decin avocatC
Quel temps Oui que mon coeur naufrag eacute rembarqu acirc tC
Pour toute cette force ardente souple artisteC
-
Et l agrave que j'eusse part quelconque chez les roisC
Ou bien ailleurs n'importe agrave la chose vitaleC
Et que je fusse un saint actes bons pensers droitsC
-
Haute th eacute ologie et solide moraleD
Guid eacute par la folie unique de la CroixC
Sur tes ailes de pierre ocirc folle Cath eacute draleD
-
XIC
-
Petits amis qui s ucirc tes nous prouverG
Par A plus B que deux et deux font quatreG
Mais qui depuis voulez paracheverG
Une victoire o ugrave l'on se laissait battreG
-
Et couronner vos conqu ecirc tes d'un coupD
Par ce soufflet agrave la m eacute moire humaineH
laquo Dieu ne vous a r eacute v eacute l eacute rien du toutC
Car nous disions qu'il n'est que l'ombre vaineH
-
Que le profil et que l'allongementC
Sur tous les murs que la peur eacute difieK
De votre pur et simple mouvementC
Et nous dictons cette philosophie raquoJ
-
Fr egrave res trop chers laissez nous rire un peuD
Nous les fervents d'une logique ranceC
Qui justement n'avons de foi qu'en DieuC
Et mettons notre espoir dans l'Esp eacute ranceC
-
Laissez nous rire un peu pleurer aussiC
Pleurer sur vous rire du vieux blasph egrave meC
Rire du vieux Satan stupide ainsiC
Pleurer sur cet Adam dupe quand m ecirc meC
-
Fr egrave res de nous qui payons vos orgueilsC
Tous fils du m ecirc me Amour ah la scienceC
Allons donc allez donc c'est nos cercueilsC
Na iuml fs ou non c'est notre m eacute fianceC
-
Ou notre confiance aux seuls R eacute citsC
C'est notre oreille ouverte toute grandeC
Ou tristement ferm eacute e au Mot pr eacute cisC
Fr egrave res l acirc chez la science gourmandeC
-
Qui veut voler sur les ceps d eacute fendusC
Le fruit sanglant qu'il ne faut pas conna icirc treC
L acirc chez son bras qui vous tient attendusC
Pour des enfers que Dieu n'a pas fait na icirc treC
-
Mais qui sont l'oeuvre affreuse du p eacute ch eacuteC
Car nous les fils attentifs de l'HistoireC
Nous tenons pour l'honneur jamais tach eacuteC
De la Tradition supplice et gloireC
-
Nous sommes s ucirc rs des A iuml eux nous disantC
Qu'ils ont vu Dieu sous telle ou telle formeC
Et pr eacute disant aux crimes d' agrave pr eacute sentC
La peine immense ou le pardon eacute normeC
-
Puisqu'ils avaient vu Dieu pr eacute sent toujoursC
Puisqu'ils ne mentaient pas puisque nos crimesC
Vont effrayants puisque vos yeux sont courtsC
Et puisqu'il est des repentirs sublimesC
-
Ils ont dit tout Savoir le reste est bienH
Que deux et deux fassent quatre agrave merveilleD
Riens innocents mais des riens moins que rienH
La derni egrave re heure eacute tant l agrave qui surveilleD
-
Tout autre soin dans l'homme en v eacute rit eacuteC
Gardez que trop chercher ne vous s eacute duiseC
Loin d'une sage et forte humilit eacuteC
Le seul savant c'est encore Mo iuml seC
-
XIIC
-
Or vous voici promus petits amisC
Depuis les temps de ma lettre premi egrave reC
Promus disais je aux fiers emplois promisC
A votre th egrave se en ces jours de lumi egrave reC
-
Vous voici rois de France A votre tourC
Rois agrave plusieurs d'une France posticheE
Mais rois de fait et non sans quelque amourC
D'un tr ocirc ne lourd avec un budget richeE
-
A l'oeuvre amis petits Nous avons droitC
De vous y voir payant de notre pocheE
Et d' ecirc tre un peu r eacute jouis agrave l'endroitC
De votre eacute tat sans peur et sans reprocheE
-
Sans peur Du ma icirc tre O le ma icirc tre mais c'estC
L'Ignorant chiffre et le Suffrage nombreC
Total le peuple laquo un acirc ne raquo fort laquo qui s'estC
Cabr eacute raquo pour vous espoir clair puis fait sombreC
-
Cabr eacute comme une ch egrave vre c'est le motC
Et votre bras saignant jusqu' agrave l'aisselleD
S'efforce en vain fort comme B eacute h eacute motC
Le monstre tire et votre peur est telleD
-
Que l' acirc ne brait que le voil agrave partiC
Qui par les dents vous boute cent ruadesC
En forme de reproche bien sentiC
Courez apr egrave s frottant vos reins maladesC
-
O Peuple nous t'aimons immens eacute mentC
N'es tu donc pas la pauvre acirc me ignoranteC
En proie agrave tout ce qui sait et qui mentC
N'es tu donc pas l'immensit eacute souffranteC
-
La charit eacute nous fait chercher tes mauxC
La foi nous guide agrave travers les t eacute n egrave bresC
On t'a rendu semblable aux animauxC
Moins leur candeur et plein d'instincts fun egrave bresC
-
L'orgueil t'a pris en ce quatre vingt neufK
Nabuchodonosor et te faire pa icirc treC
Acirc ne obstin eacute mouton but eacute dur boeufK
Broutant pouvoir famille soldat pr ecirc treC
-
O paysan cass eacute sur tes sillonsC
P acirc le ouvrier qu'esquint eacute agrave machineH
Membres sacr eacute s de J eacute sus Christ allonsC
Relevez vous honorez votre eacute chineH
-
Portez l'amour qu'il faut agrave vos bras fortsC
Vos pieds vaillants sont les plus beaux du mondeC
Respectez les fuyez ces chemins torsC
Fermez l'oreille agrave ce conseil immondeC
-
Redevenez les Fran ccedil ais d'autrefoisC
Fils de l' Eacute glise et dignes de vos p egrave resC
O s'ils savaient ceux ci sur vos pavoisC
Leurs os sueraient de honte aux cimeti egrave resC
-
Vous nos tyrans minuscules d'un jourC
L' eacute normit eacute des actes rend les princesC
Surtout de souche impure et malgr eacute courC
Et splendeur et le faste encor plus mincesC
-
Laissez le r egrave gne et rentrez dans le rangJ
Aussi bien l'heure est proche o ugrave la tourmenteC
Vous va donner des loisirs et tout blancJ
L'avenir flotte avec sa fleur charmanteC
-
Sur la Bastille absurde o ugrave vous teniezC
La France aux fers d'un blasph egrave me et d'un schismeC
Et la chronique en de cl eacute ments T eacute niersC
D eacute j agrave vous peint allant au cat eacute chismeC
-
XIIIC
-
Prince mort en soldat agrave cause de la FranceC
Ame certes eacute lueD
Fier jeune homme si pur tomb eacute plein d'esp eacute ranceC
Je t'aime et te salueD
-
Ce monde est si mauvais notre pauvre patrieC
Va sous tant de t eacute n egrave bresC
Vaisseau d eacute sempar eacute dont l' eacute quipage crieC
Avec des voix fun egrave bresC
-
Ce si egrave cle est un tel ciel tragique o ugrave les naufragesC
Semblent eacute crits d'avanceC
Ma jeunesse eacute lev eacute e aux doctrines sauvagesC
D eacute testa ton enfanceC
-
Et plus tard coeur pirate eacute pris des seules c ocirc tesC
O ugrave la r eacute volte naisseC
Mon acirc ge d'homme noir d'orages et de fautesC
Abhorrait ta jeunesseC
-
Maintenant j'aime Dieu dont l'amour et la foudreC
M'ont fait une acirc me neuveK
Et maintenant que mon orgueil r eacute duit en poudreC
Humble accepte l' eacute preuveK
-
J'admire ton destin j'adore tout en larmesC
Pour les pleurs de ta m egrave reC
Dieu qui te fit mourir beau prince sous les armesC
Comme un h eacute ros d'Hom egrave reC
-
Et je dis r eacute servant d'ailleurs mon voeu supr ecirc meC
Au lis de Louis SeizeC
Napol eacute on qui fus digne du diad egrave meC
Gloire agrave ta mort fran ccedil aiseC
-
Et priez bien pour nous pour cette France ancienneH
Aujourd'hui vraiment laquo Sire raquoJ
Dieu qui vous couronna sur la terre pa iuml enneH
Bon chr eacute tien du martyreC
-
XIVK
-
Vous reviendrez bient ocirc t les bras pleins de pardonsC
Selon votre coutumeC
O P egrave res excellents qu'aujourd'hui nous perdonsC
Pour comble d'amertumeC
-
Vous reviendrez vieillards exquis avec l'honneurC
Avec sa Fleur ch eacute rieC
Et que de pleurs Joyeux et quels cris de bonheurC
Dans toute la patrieC
-
Vous reviendrez apr egrave s ces glorieux exilsC
Apr egrave s des moissons d' acirc mesC
Apr egrave s avoir pri eacute pour ceux ci fussent ilsC
Encore plus inf acirc mesC
-
Apr egrave s avoir couvert les icirc les et la merC
De votre ombre si douceC
Et r eacute joui le ciel et constern eacute l'enferC
B eacute ni qui vous repousseC
-
B eacute ni qui vous d eacute pouille au cri de libert eacuteC
B eacute ni l'impie en armesC
Et l'enfant qu'il vous prend des bras et rachet eacuteC
Nos crimes par vos larmesC
-
Proscrits des jours vainqueurs des temps non point adieuC
Vous ecirc tes l'esp eacute ranceC
A tant ocirc t P egrave res saints qui nous vaudrez de DieuC
Le salut pour la FranceC
-
XVK
-
On n'offense que Dieu qui seul pardonneH
-
MaisC
On contriste son fr egrave re on l'afflige on le blesseC
On fait gronder sa haine ou pleurer sa faiblesseC
Et c'est un crime affreux qui va troubler la paixC
Des simples et donner au monde sa p acirc tureC
Scandale coeurs perdus gros mots et rire eacute paisC
-
Le plus souvent par un effet de la natureC
Des choses ce p eacute ch eacute trouve son ch acirc timentC
M ecirc me ici bas f eacute roce et long commun eacute mentC
Mais l'Amour tout puissant donne agrave la cr eacute atureC
Le sens de son malheur qui m egrave ne au repentirC
Par une route lente et haute mais tr egrave s s ucirc reC
-
Alors un grand d eacute sir un seul vient investirC
Le p eacute nitent apr egrave s les premi egrave res alarmesC
Et c'est d'humilier son front devant les larmesC
De nagu egrave re sans rien qui pourrait amortirC
Le coup droit pour l'orgueil et de rendre les armesC
Comme un soldat vaincu triste de bonne foiK
-
O ma soeur qui m'avez puni pardonnez moiC
-
XVIK
-
Eacute coutez la chanson bien douceC
Qui ne pleure que pour vous plaireC
Elle est discr egrave te elle est l eacute g egrave reC
Un frisson d'eau sur de la mousseC
-
La voix vous fut connue et ch egrave reC
Mais agrave pr eacute sent elle est voil eacute eC
Comme une veuve d eacute sol eacute eC
Pourtant comme elle encore fi egrave reC
-
Et dans les longs plis de son voileD
Qui palpite aux brises d'automneH
Cache et montre au coeur qui s' eacute tonneH
La v eacute rit eacute comme une eacute toileD
-
Elle dit la voix reconnueH
Que la bont eacute c'est notre vieK
Que de la haine et de l'envieK
Rien ne reste la mort venueH
-
Elle parle aussi de la gloireC
D' ecirc tre simple sans plus attendreC
Et de noces d'or et du tendreC
Bonheur d'une paix sans victoireC
-
Accueillez la voix qui persisteC
Dans son na iuml f eacute pithalameC
Allez rien n'est meilleur agrave l' acirc meC
Que de faire une acirc me moins tristeC
-
Elle est en peine et de passageL
L' acirc me qui souffre sans col egrave reC
Et comme sa morale est claireC
Eacute coutez la chanson bien sageL
-
XVIIK
-
Les ch egrave res mains qui furent miennesC
Toutes petites toutes bellesC
Apr egrave s ces m eacute prises mortellesC
Et toutes ces choses pa iuml ennesC
-
Apr egrave s les rades et les gr egrave vesC
Et les pays et les provincesC
Royales mieux qu'au temps des princesC
Les ch egrave res mains m'ouvrent les r ecirc vesC
-
Mains en songe mains sur mon acirc meC
Sais je moi ce que vous daign acirc tesC
Parmi ces rumeurs sc eacute l eacute ratesC
Dire agrave cette acirc me qui se p acirc meC
-
Ment elle ma vision chasteC
D'affinit eacute spirituelleD
De complicit eacute maternelleD
D'affection eacute troite et vasteC
-
Remords si cher peine tr egrave s bonneH
R ecirc ves b eacute nits mains consacr eacute esC
O ces mains ces mains v eacute n eacute r eacute esC
Faites le geste qui pardonneH
-
XVIIIK
-
Et j'ai revu l'enfant unique il m'a sembl eacuteC
Que s'ouvrait dans mon coeur la derni egrave re blessureC
Celle dont la douleur plus exquise m'assureC
D'une mort d eacute sirable en un jour consol eacuteC
-
La bonne fl egrave che aigu euml et sa fra icirc cheur qui dureC
En ces instants choisis elles ont eacute veill eacuteC
Les r ecirc ves un peu lourds du scrupule ennuy eacuteC
Et tout mon sang chr eacute tien chanta la Chanson pureC
-
J'entends encor je vois encor Loi du devoirC
Si douce Enfin je sais ce qu'est entendre et voirC
J'entends je vois toujours Voix des bonnes pens eacute esC
-
Innocence avenir Sage et silencieuxC
Que je vais vous aimer vous un instant press eacute esC
Belles petites mains qui fermerez nos yeuxC
-
XIXC
-
Voix de l'Orgueil un cri puissant comme d'un corC
Des eacute toiles de sang sur des cuirasses d'orC
On tr eacute buche agrave travers des chaleurs d'incendieC
Mais en somme la voix s'en va comme d'un corC
-
Voix de la Haine cloche en mer fausse assourdieC
De neige lente Il fait si froid Lourde affadieC
La vie a peur et court follement sur le quaiC
Loin de la cloche qui devient plus assourdieC
-
Voix de la Chair un gros tapage fatigu eacuteC
Des gens ont bu L'endroit fait semblant d' ecirc tre gaiC
Des yeux des noms et l'air plein de parfums atrocesC
O ugrave vient mourir le gros tapage fatigu eacuteC
-
Voix d'Autrui des lointains dans les brouillards Des nocesC
Vont et viennent Des tas d'embarras Des n eacute gocesC
Et tout le cirque des civilisationsC
Au son trotte menu du violon des nocesC
-
Col egrave res soupirs noirs regrets tentationsC
Qu'il a fallu pourtant que nous entendissionsC
Pour l'assourdissement des silences honn ecirc tesC
Col egrave res soupirs noirs regrets tentationsC
-
Ah les Voix mourez donc mourantes que vous ecirc tesC
Sentences mots en vain m eacute taphores mal faitesC
Toute la rh eacute torique en fuite des p eacute ch eacute sC
Ah les Voix mourez donc mourantes que vous ecirc tesC
-
Nous ne sommes plus ceux que vous auriez cherch eacute sC
Mourez agrave nous mourez aux humbles voeux cach eacute sC
Que nourrit la douceur de la Parole forteC
Car notre coeur n'est plus de ceux que vous cherchezC
-
Mourez parmi la voix que la pri egrave re emporteC
Au ciel dont elle seule ouvre et ferme la porteC
Et dont elle tiendra les sceaux au dernier jourC
Mourez parmi la voix que la pri egrave re apporteC
-
Mourez parmi la voix terrible de l'AmourC
-
XXC
-
L'ennemi se d eacute guise en L'EnnuiC
Et me dit laquo A quoi bon pauve dupe raquoC
Moi je passe et me moque de luiD
L'ennemi se d eacute guise en la ChairC
Et me dit laquo Bah retrousse une jupe raquoC
Moi j' eacute carte le conseil amerC
-
L'ennemi se transforme en un AngeL
De lumi egrave re et dit laquo Qu'est ton effortC
A c ocirc t eacute des tributs de louangeL
Et de Foi dus au P egrave re c eacute lesteC
Ton amour va t il jusqu' agrave la mort raquoC
Je r eacute ponds laquo L'Esp eacute rance me reste raquoC
-
Comme c'est le vieux logicienC
Il a fait bient ocirc t de me r eacute duireC
A ne plus vouloir r eacute pliquer rienC
Mais sachant qui c'est eacute pouvant eacuteC
De ne plus sentir les mondes luireC
Je prierai pour de l'humilit eacuteC
-
XXIC
-
Va ton chemin sans plus t'inqui eacute terC
La route est droite et tu n'as qu' agrave monterC
Portant d'ailleurs le seul tr eacute sor qui vailleD
Et l'arme unique au cas d'une batailleD
La pauvret eacute d'esprit et Dieu pour toiC
-
Surtout il faut garder toute esp eacute ranceC
Qu'import eacute un peu de nuit et de souffrancesC
La route est bonne et la mort est au boutC
Oui garde toute esp eacute rance surtoutC
La mort l agrave bas te dresse un lit de joieL
-
Et fais toi doux de toute la douceurC
La vie est laide encore c'est ta soeurC
Simple gravis la c ocirc te et m ecirc me chanteC
Pour eacute carter la prudence m eacute chanteC
Dont la voix basse est pour tenter ta foiK
-
Simple comme un enfant gravis la c ocirc teC
Humble comme un p eacute cheur qui hait la fauteC
Chante et m ecirc me sois gai pour d eacute fierC
L'ennui que l'ennemi peut t'envoyerC
Afin que tu t'endormes sur la voieK
-
Ris du vieux pi egrave ge et du vieux s eacute ducteurC
Puisque la Paix est l agrave sur la hauteurC
Qui luit parmi les fanfares de la gloireC
Monte ravi dans la nuit blanche et noireC
D eacute j agrave l'Ange Gardien eacute tend sur toiC
-
Joyeusement des ailes de victoireC
-
XXIIC
-
Pourquoi triste ocirc mon acirc meC
Triste jusqu' agrave la mortC
Quand l'effort te r eacute clameC
Quand le supr ecirc me effortC
Est l agrave qui te r eacute clameC
-
Ah tes mains que tu tordsC
Au lieu d' ecirc tre agrave la l acirc cheC
Tes l egrave vres que tu mordsC
Et leur silence l acirc cheC
Et tes yeux qui sont mortsC
-
N'as tu pas l'esp eacute ranceC
De la fid eacute lit eacuteC
Et pour plus d'assuranceC
Dans la s eacute curit eacuteC
N'as tu pas la souffranceC
-
Mais chasse le sommeilD
Et ce r ecirc ve qui pleureC
Grand jour et plein soleilD
Vois il est plus que l'heureC
Le ciel bruit vermeilD
-
Et la lumi egrave re crueC
D eacute coupant d'un trait noirC
Toute chose apparueC
Te montre le DevoirC
Et sa forme bourrueC
-
Marche agrave lui vivementC
Tu verras dispara icirc treC
Tout aspect incl eacute mentC
De sa mani egrave re d' ecirc treC
Avec l' eacute loignementC
-
C'est le d eacute positaireC
Qui te garde un tr eacute sorC
D'amour et de myst egrave reC
Plus pr eacute cieux que l'orC
Plus s ucirc r que rien sur terreC
-
Les biens qu'on ne voit pasC
Toute joie inou iuml eC
Votre paix saints combatsC
L'extase eacute panouieC
Et l'oubli d'ici basC
-
Et l'oubli d'ici basC
-
XXIIIC
-
N eacute l'enfant des grandes villesC
Et des r eacute voltes servilesC
J'ai l agrave tout cherch eacute trouv eacuteC
De tout app eacute tit r ecirc v eacuteC
Mais puisque rien n'en demeureC
-
J'ai dit un adieu l eacute gerC
A tout ce qui peut changerC
Au plaisir au bonheur m ecirc meC
Et m ecirc me agrave tout ce que j'aimeC
Hors de vous mon doux SeigneurC
-
La Croix m'a pris sur ses ailesC
Qui m'emporte aux meilleurs z egrave lesC
Silence expiationC
Et l' acirc pre vocationC
Pour la vertu qui s'ignoreC
-
Douce ch egrave re Humilit eacuteC
Arrose ma charit eacuteC
Trempe la de tes eaux vivesC
O mon coeur que tu ne vivesC
Qu'aux fins d'une bonne mortC
-
XXIVK
-
L' acirc me antique eacute tait rude et vaineC
Et ne voyait dans la douleurC
Que l'acuit eacute de la peineC
Ou l' eacute tonnement du malheurC
-
L'art sa figure la plus claireC
Traduit ce double sentimentC
Par deux grands types de la M egrave reC
En proie au supr ecirc me tourmentC
-
C'est la vieille reine de TroieC
Tous ses fils sont morts par le ferC
Alors ce deuil brutal aboieN
Et glapit au bord de la merC
-
Elle court le long du rivageL
Bavant vers le flot eacute cumantC
Hirsute criade sauvageL
La chienne litt eacute ralementC
-
Et c'est Niob eacute qui s'effareC
Et garde fixement des yeuxC
Sur les dalles de pierre rareC
Ses enfants tu eacute s par les cieuxC
-
Le souffle expire sur sa boucheE
Elle meurt dans un geste fouK
Ce n'est plus qu'un marbre faroucheE
L agrave transport eacute nul ne sait d'o ugraveK
-
La douleur chr eacute tienne est immenseC
Elle comme le coeur humainC
Elle souffre puis elle penseC
Et calme poursuit son cheminC
-
Elle est debout sur le CalvaireC
Pleine de larmes et sans crisC
C'est eacute galement une m egrave reC
Mais quelle m egrave re de quel filsC
-
Elle participe au SuppliceC
Qui sauve toute nationC
Attendrissant le sacrificeC
Par sa vaste compassionC
-
Et comme tous sont les fils d'elleD
Sur le monde et sur sa langueurC
Toute la charit eacute ruisselleD
Des sept blessures de son coeurC
-
Au jour qu'il faudra pour la gloireC
Des cieux enfin tout grands ouvertsC
Ceux qui surent et purent croireC
Bons et doux sauf au seul PerversC
-
Ceux l agrave vers la joie infinieC
Sur la colline de SionC
Monteront d'une aile b eacute nieC
Aux plis de son assomptionC
-
XXVK
-
O mon Dieu vous m'avez bless eacute d'amourC
Et la blessure est encore vibranteC
O mon Dieu vous m'avez bless eacute d'amourC
-
O mon Dieu votre crainte m'a frapp eacuteC
Et la br ucirc lure est encor l agrave qui tonneC
O mon Dieu votre crainte m'a frapp eacuteC
-
O mon Dieu j'ai connu que tout est vilD
Et votre gloire en moi s'est install eacute eC
O mon Dieu j'ai connu que tout est vilD
-
Noyez mon acirc me aux flots de votre VinC
Fondez ma vie au Pain de votre tableD
Noyez mon acirc me aux flots de votre VinC
-
Voici mon sang que je n'ai pas vers eacuteC
Voici ma chair indigne de souffranceC
Voici mon sang que je n'ai pas vers eacuteC
-
Voici mon front qui n'a pu que rougirC
Pour l'escabeau de vos pieds adorablesC
Voici mon front qui n'a pu que rougirC
-
Voici mes mains qui n'ont pas travaill eacuteC
Pour les charbons ardents et l'encens rareC
Voici mes mains qui n'ont pas travaill eacuteC
-
Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vainC
Pour palpiter aux ronces du CalvaireC
Voici mon coeur qui n'a battu qu'en vainC
-
Voici mes pieds frivoles voyageursC
Pour accourir au cri de votre gr acirc ceC
Voici mes pieds frivoles voyageursC
-
Voici ma voix bruit maussade et menteurC
Pour les reproches de la P eacute nitenceC
Voici ma voix bruit maussade et menteurC
-
Voici mes yeux luminaires d'erreurC
Pour ecirc tre eacute teints aux pleurs de la pri egrave reC
Voici mes yeux luminaires d'erreurC
-
H eacute las Vous Dieu d'offrande et de pardonC
Quel est le puits de mon ingratitudeC
H eacute las Vous Dieu d'offrande et de pardonC
-
Dieu de terreur et Dieu de saintet eacuteC
H eacute las ce noir ab icirc me de mon crimeC
Dieu de terreur et Dieu de saintet eacuteC
-
Vous Dieu de paix de joie et de bonheurC
Toutes mes peurs toutes mes ignorancesC
Vous Dieu de paix de joie et de bonheurC
-
Vous connaissez tout cela tout celaD
Et que je suis plus pauvre que personneC
Vous connaissez tout cela tout celaD
-
Mais ce que j'ai mon Dieu je vous le donneC

Paul Verlaine



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