La Grace Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: A ABCC DDEDFFEFGEEHAEFFFFDD FFFFFFCEFFFFFFEFCCFF EFEFEFFFFFCCCCFFFFFF CCCCCCEFFFCCFFFFGFFF CCCCECCCFFCCFCCCCCHF FFFFE CCCFFFFFFFFIICCCCDDF FFFFFCCCCFFFEFCCFFC CCCEF

A Armand SilvestreA
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Un cachot Une femme agrave genoux en pri egrave reA
Une t ecirc te de mort est gisante par terreB
Et parle d'un ton aigre et douloureux aussiC
D'une lampe au plafond tombe un rayon transiC
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laquo Dame Reine Encor toi Satan Madame ReineD
laquo O Seigneur faites mon oreille assez sereineD
Pour ou iuml r sans l' eacute couter ce que dit le Malin raquoE
laquo Ah ce fut un vaillant et galant ch acirc telainD
Que votre eacute poux Toujours en guerre ou bien en f ecirc teF
H eacute las j'en puis parler puisque je suis sa t ecirc teF
Il vous aima mais moins encore qu'il n'e ucirc t d ucircE
Que de vertu g acirc t eacute e et que de temps perduF
En vains tournois en cours d'amour loin de sa dameG
Qui belle et jeune prit un amant la pauvre acirc me raquoE
laquo O Seigneur eacute cartez ce calice de moi raquoE
laquo Comme ils s'aim egrave rent Ils s' eacute taient jur eacute leur foiH
De s' eacute pouser sit ocirc t que serait mort le ma icirc treA
Et le tu egrave rent dans son sommeil d'un coup tra icirc tre raquoE
Seigneur vous le savez d egrave s le crime accompliF
J'eus horreur et prenant ce jeune homme en oubliF
Vins au roi d eacute voilant l'attentat effroyableF
Et pour mieux d eacute jouer la malice du diableF
J'obtins qu'on m'apport acirc t en ma juste prisonD
La t ecirc te de l' eacute poux occis en trahisonD
Par ainsi le remords devant ce triste resteF
Me met toujours aux yeux mon action funesteF
Et la ferveur de mon repentir s'en accro icirc tF
O J eacute sus Mais voici le Malin qui se voitF
Dupe et qui voudrait bien ressaisir sa conqu ecirc teF
S'en vient il pas loger dans cette pauvre t ecirc teF
Et me tenir de faux propos insidieuxC
O Seigneur tendez moi vos secours pr eacute cieux raquoE
laquo Ce n'est pas le d eacute mon ma Reine c'est moi m ecirc meF
Votre eacute poux qui vous parle en ce moment supr ecirc meF
Votre eacute poux qui damn eacute car j' eacute tais en mourantF
En eacute tat de p eacute ch eacute mortel vers vous se rendF
O Reine et qui pauvre acirc me errante prend la t ecirc teF
Qui fut la sienne aux jours vivants pour interpr egrave teF
Effroyable de son amour eacute pouvant eacute raquoE
laquo O blasph egrave me hideux mensonge d eacute test eacuteF
Monsieur J eacute sus mon ma icirc tre adorable exorciseC
Ce chef horrible et le vide de la hantiseC
Diabolique qui n'en fait qu'un instrumentF
O ugrave souffle Belz eacute buth fallacieusementF
Comme dans une fl ucirc te on joue un air perfide raquoE
laquo O douleur une erreur lamentable te guideF
Reine je ne suis pas Satan je suis Henry raquoE
laquo Oyez Seigneur il prend la voix de mon mariF
A mon secours les Saints agrave l'aide Notre Dame raquoE
laquo Je suis Henry du moins Reine je suis son acirc meF
Qui par sa volont eacute plus forte que l'enferF
Ayant su transgresser toute porte de ferF
Et de flamme et braver leur impure cohorteF
H eacute las vient pour te dire avec cette voix morteF
Qu'il est d'autres amours encor que ceux d'iciC
Tout immat eacute riels et sans autre souciC
Qu'eux m ecirc mes des amours d' acirc mes et de pens eacute esC
Ah que leur fait le Ciel ou l'Enfer Enlac eacute esC
Les acirc mes elles n'ont qu'elles m ecirc mes pour butF
L'enfer pour elles c'est que leur amour mour ucirc tF
Et leur amour de son essence est immortelleF
H eacute las moi je ne puis te suivre aux deux cruelleF
Et seule peine en ma damnation Mais toiF
Damne toi Pousserons heureux agrave deux la loiF
Des acirc mes je le dis c'est l'alme indiff eacute renceC
Pour la f eacute licit eacute comme pour la souffranceC
Si l'amour partag eacute leur fait d'intimes cieuxC
Viens afin que l'enfer jaloux voie envieuxC
Deux damn eacute s ajouter comme on double un d eacute liceC
Tous les feux de l'amour agrave tous ceux du suppliceC
Et se sourire en un baiser perp eacute tuel raquoE
Ame de mon eacute poux tu sais qu'il est r eacute elF
Le repentir qui fait qu'en ce moment j'esp egrave reF
En la mis eacute ricorde ineffable du P egrave reF
Et du Fils et du Saint Esprit Depuis un moisC
Que j'expie attendant la mort que je te doisC
En ce cachot trop doux encor nue et par terreF
Le crime monstrueux et l'inf acirc me adult egrave reF
N'ai je pas repassant ma vie en sanglotantF
O mon Henry pleur eacute des si egrave cles cet instantF
O ugrave j'ai pu m eacute conna icirc tre en toi celui qu'on aimeG
Va j'ai revu superbe et doux toujours le m ecirc meF
Ton regard qui parlait d eacute licieusementF
Et j'entends et c'est l agrave mon plus dur ch acirc timentF
Ta noble voix et je me souviens des caressesC
Or si tu m'as absous et si tu t'int eacute ressesC
A mon salut du haut des cieux ocirc cher souciC
Manifeste toi parle et d eacute mens celui ciC
Qui blasph egrave me et vomit d'affreuses h eacute r eacute sies raquoE
laquo Je te dis que je suis damn eacute Tu t'extasiesC
En terreurs vaines ocirc ma Reine Je te disC
Qu'il te faut rebrousser chemin du ParadisC
Vain s eacute jour du bonheur banal et solitaireF
Pour l'amour avec moi Les amours de la terreF
Ont tu le sais de ces instants chastes et lentsC
L' acirc me veille les sens se taisent somnolentsC
Le coeur qui se repose et le sang qui s'affaireF
Font dans tout l' ecirc tre comme une douce faiblesseC
Plus de d eacute sirs fi eacute vreux plus d' eacute lans eacute nervantsC
On est des fr egrave res et des soeurs et des enfantsC
On pleure d'une intime et profonde all eacute gresseC
On est les cieux on est la terre enfin on cesseC
De vivre et de sentir pour s'aimer au del agraveH
Et c'est l' eacute ternit eacute que je t'offre prends laF
Au milieu des tourments nous serons dans la joieF
Et le Diable aura beau meurtrir sa double proieF
Nous rirons et plaindrons ce Satan sans amourF
Non les Anges n'auront dans leur morne s eacute jourF
Rien de pareil agrave ces d eacute lices inou iuml es raquoE
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La Comtesse est debout paumes eacute panouiesC
Elle fait le grand cri des amours surhumainsC
Puis se penche et saisit avec p acirc les mainsC
La t ecirc te qui merveille a l'aspect de sourireF
Un fant ocirc me de vie et de chair semble luireF
Sur le hideux objet qui rayonne agrave pr eacute sentF
Dans un nimbe languissamment phosphorescentF
Un halo clair semblable agrave des cheveux d'auroreF
Tremble au sommet et semble au vent flotter encoreF
Parmi le chant des cors agrave travers la for ecirc tF
Les noirs orbites ont des eacute clairs on diraitF
De grands regrets de flamme et noirs Le trou faroucheI
Au rire affreux qui fut Comte Henry ta boucheI
Se transfigure rouge aux deux arcs palpitantsC
De l egrave vres qu'aur eacute ole un duvet de vingt ansC
Et qui pour un baiser se tendent savoureusesC
Et la Comtesse agrave la fa ccedil on des amoureusesC
Tient la t ecirc te terrible amplement une mainD
Derri egrave re et l'autre sur le front p acirc le en cheminD
D'aller vers le baiser spectral l' acirc me tendueF
Hoquetant dilatant sa prunelle perdueF
Au fond de ce regard vague qu'elle a devantF
Soudain elle recule et d'un geste r ecirc vantF
O femmes vous avez ces allures de faireF
Elle laisse tomber la t ecirc te qui prof egrave reF
Une plainte et roulant sonnant creux et longtempsC
laquo Mon Dieu mon Dieu piti eacute Mes p eacute ch eacute s p eacute nitentsC
L egrave vent leurs pauvres bras vers ta b eacute n eacute volenceC
O ne les souffre pas criant en vain O lanceC
L' eacute clair de ton pardon qui tuera ce corps vilF
Vois que mon acirc me est faible en ce dolent exilF
Et ne la laisse pas au Mauvais qui la guetteF
O que je meure raquoE
Avec le bruit d'un corps qu'on jetteF
La Comtesse agrave l'instant tombe morte et voiciC
Son acirc me en blanc linceul par l'espace eacute clairciC
D'une douce clart eacute d'or blond qui flue et vibreF
Monte au plafond ouvert d eacute sormais agrave l'air libreF
Et d'une ascension lente va vers les cieuxC
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La t ecirc te est l agrave et dardant en l'air ses sombres yeuxC
Et saut egrave le dans des attitudes eacute trangesC
Telles dans les Assomptions des t ecirc tes d'angesC
Et la bouche vomit un g eacute missement longE
Et des orbites vont coulant de pleurs de plombF

Paul Verlaine



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