Çunacépa Poem Rhyme Scheme and Analysis
Rhyme Scheme: AABBAACCDDEEAAAAFFGE EEAAAACCAAEECC BBHHAACCCCDDAAAAAADD EEEEBBAAAA DDCGAABBEEAABBEEAAEE II AAIIDDJJAABBHHDDDDAA AAAAAAEEB BAA BBEEBBAAAABB AAEEBBAAD D G AAAAAADDAAAADDAADDBB AADDAAAAAAAAAAAACCCC CCAAJACCDDCCAABBAABB BBAAAAEEAABB CCBBAAAAAAACAACCBBAA AABB EEAAID CKAABBAAAAAADDBBAABB A AAACCAABB IIEEAABBAABACCCC AA C AAAAAAAALB CCAAAAAABBCCCCCEBBEE AABBAAAACCAACC BBBBAAEEAAAABB BBCCBBDDBBCCAABBAA BBBBAAGGA AAADDIMBBEEAAEEADIIA AAACC AABBAAAAEEAAAABBAAAA AA G DDCCAAEEAAFFFCAABBEE AAAAAACC AADDAAEECCIIBBBBAACC FFDD G AADDCC AAAAAAAAAAAADDCCCCBBLa Vierge au char de nacre aux tresses d nou es | A |
S' lance en souriant de la mer aux nu es | A |
Dans un brouillard de perle empli de fl ches d'or | B |
De son rose attelage elle presse l'essor | B |
Elle baigne le mont bleu tre aux lignes calmes | A |
Et la fra che vall e o berc s sur les palmes | A |
Les oiseaux au col rouge au corps de diamant | C |
Dans les nids atti dis sifflent joyeusement | C |
Tout s' veille v tu d'une couleur divine | D |
Tout tincelle et rit le fleuve la colline | D |
Et la gorge o le soir le tigre a miaul | E |
Et le lac transparent de lotus toil | E |
Le bambou gr le sonne au vent les mousses hautes | A |
Entendent murmurer leurs invisibles h tes | A |
L'abeille en bourdonnant s'envole et les grands bois | A |
pais myst rieux pleins de confuses voix | A |
O les sages plong s dans leur r ve asc tique | F |
Ne comptent plus les jours tomb s du ciel antique | F |
Sentant courir la s ve et circuler le feu | G |
Se dressent rajeunis dans l'air subtil et bleu | E |
C'est ainsi que l'Aurore l'Oc an pareille | E |
Disperse ses rayons sur la terre vermeille | E |
Comme de blancs troupeaux dans les herbages verts | A |
Et de son doux regard p n tre l'univers | A |
Elle conduit au seuil des humaines demeures | A |
Le souci de la vie avec l'essaim des Heures | A |
Car rien ne se repose sa vive clart | C |
Seul dilatant son coeur sous le ciel argent | C |
Libre du vain d sir des aurores futures | A |
L'homme juste vers elle l ve ses mains pures | A |
Il sait que la M y ce mensonge ternel | E |
Se rit de ce qui marche et pleure sous le ciel | E |
Et qu'en formes sans nombre illusion f conde | C |
Avant le cours des temps Elle a r v le monde | C |
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II | - |
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Sous la varangue basse aupr s de son figuier | B |
Le Richi v n rable ach ve de prier | B |
Sur ses bras d'ambre jaune il abaisse sa manche | H |
Noue autour de ses reins la mousseline blanche | H |
Et croisant ses deux pieds sous sa cuisse l'oeil clos | A |
Immobile et muet il m dite en repos | A |
Sa femme pas l gers vient poser sur sa natte | C |
Le riz le lait caill la banane et la datte | C |
Puis elle se retire et va manger part | C |
Trois hommes sont assis aux c t s du vieillard | C |
Ses trois fils L'a n si ge droite le plus jeune | D |
gauche Le dernier r ve en face et fait je ne | D |
Bien que le moins aim c'est le plus beau des trois | A |
Ses poignets sont orn s de bracelets troits | A |
Sur son dos ferme et nu sa chevelure glisse | A |
En anneaux n glig s paisse noire et lisse | A |
La tristesse se lit sur son front soucieux | A |
Et telle qu'un nuage assombrit ses grands yeux | A |
Abaissant demi sa paupi re bronz e | D |
Il regarde vers l'Est la colline bois e | D |
O sous les nappes d'or du soleil matinal | E |
Les oiseaux pourpre et bleu flambent dans le antal | E |
O la vierge na ve aux beaux yeux de gazelle | E |
Parle de loin au coeur qui s' lance vers elle | E |
Mais de l'aube qui na t jusqu'aux ombres du soir | B |
Un long jour passera sans qu'il puisse la voir | B |
Aussi l' me bless e il garde le silence | A |
Tandis que le figuier murmure et se balance | A |
Et qu'on entend aux bords du fleuve aux claires eaux | A |
Les ca mans joyeux glapir dans les roseaux | A |
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III | - |
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S ry comme un bloc de cristal diaphane | D |
Dans l'espace azur monte grandit et plane | D |
La nue en fusion blanchit autour du Dieu | C |
Et l'Oc an c leste oscille dans le feu | G |
Tout bruit d cro t l'oiseau laisse tomber ses ailes | A |
Les feuilles du bambou ne chantent plus entre elles | A |
La fleur languissamment cl t sa corolle d'or | B |
l'abeille qui r de et qui bourdonne encor | B |
Et la terre et le ciel o la flamme circule | E |
Se taisent la fois devant le Dieu qui br le | E |
Mais voici que le long du fleuve par milliers | A |
Tels qu'un blanc tourbillon courent des cavaliers | A |
Des chars tout h riss s de faux roulent derri re | B |
Et comme un tendard soul vent la poussi re | B |
Sur un grand l phant qui fait trembler le sol | E |
V tu d'or abrit d'un large parasol | E |
D'o pendent en festons des guirlandes fleuries | A |
Le front ceint d'un bandeau charg de pierreries | A |
Le vieux Maharadjah roi des hommes pareil | E |
Au magnanime indra debout dans le soleil | E |
Devant le seuil rustique o le Brahmane si ge | I |
S'arr te environn du belliqueux cort ge | I |
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Richi cher aux D vas dit il sage aux longs jours | A |
Qui des temps fugitifs as mesur le cours | A |
coute moi mon coeur est couvert d'un nuage | I |
Et comme au vil udra les Dieux m'ont fait outrage | I |
Je leur avais offert un sacrifice humain | D |
Le Brahmane sacr levait d j la main | D |
Quand du pilier massif d liant la victime | J |
Ils ont terni ma gloire et m'ont charg d'un crime | J |
J'ai parcouru les monts les plaines les cit s | A |
Cherchant un homme pur des signes d test s | A |
Qui lave de son sang ma faute involontaire | B |
Et du ressentiment des Dieux sauve la terre | B |
Car Indra que mes pleurs amers n'ont point touch | H |
Refusera l'eau vive au monde dess ch | H |
Et nous verrons languir sous les feux de sa haine | D |
Sur les sillons taris toute la race humaine | D |
Mais je n'ai point trouv l'homme pr destin | D |
Tes enfants sont nombreux livre moi ton a n | D |
Et je te donnerai Richi te rendant gr ces | A |
En change et pour prix cent mille vaches grasses | A |
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Le Brahmane lui dit Roi pour aucun prix | A |
Je ne te c derai le premier de mes fils | A |
Par Celui qui r side au sein des apparences | A |
Et se meut dans le monde et les intelligences | A |
D t la terre semblable la feuille des bois | A |
Palpiter dans la flamme et se tordre aux abois | A |
Radjah Je garderai le chef de ma famille | E |
Entre tous les vivants dont le monde fourmille | E |
Vaines formes d'un jour mon premier n m'est cher | B |
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Et la femme sentant fr mir toute sa chair | B |
Dit son tour Roi par la rouge D esse | A |
J'aime mon dernier fils avec trop de tendresse | A |
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Alors unac pa se leva sans p lir | B |
Je vois bien que le jour est venu de mourir | B |
Mon p re m'abandonne et ma m re m'oublie | E |
Mais avant qu'au pilier le Brahmane me lie | E |
Permets Maharadjah que tout un jour encor | B |
Je vive Quand demain dans la mer pleine d'or | B |
S ry d'un seul bond poussera ses cavales | A |
Je serai pr t C'est bien dit le Roi Les cymbales | A |
R sonnent l'air s'emplit du bruit strident des chars | A |
Hennissements et cris roulent de toutes parts | A |
Et remontant le cours de la sainte rivi re | B |
Tous s'en vont inond s de flamme et de poussi re | B |
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Le jeune homme debout devant ses vieux parents | A |
Calme les regardait de ses yeux transparents | A |
Et les voyant muets Mon p re v n rable | E |
Mes jours seront pareils aux feuilles de l' rable | E |
Qu'un orage d' t fait voltiger dans l'air | B |
Bien avant qu'ait siffl le vent froid de l'hiver | B |
Adieu Ma m re adieu Vivez longtemps mes fr res | A |
Indra vous garde tous des Puissances contraires | A |
Et qu'il boive mon sang sur son pilier d'airain | D |
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Et le Richi lui dit Tout n'est qu'un songe vain | D |
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IV | G |
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La colline tait verte et de fleurs toil e | A |
O l'ar me du soir montait de la vall e | A |
O revenait l'essaim des sauvages ramiers | A |
Se blottir aux rameaux assouplis des palmiers | A |
Qui sous les cloches d'or des plantes enlac es | A |
Rafra chissaient l'air chaud de leurs feuilles berc es | A |
unac pa couch parmi le noir gazon | D |
Voyait le jour d cro tre au paisible horizon | D |
Et pressant de ses bras son coeur plein de d tresse | A |
Pleurait devant la mort sa force et sa jeunesse | A |
Il vous pleurait bois murmurants et touffus | A |
Vall e o l'ombre amie veille un chant confus | A |
Fleuve aim des D vas dont l' cume divine | D |
A senti tant de fois palpiter sa poitrine | D |
Champs de ma s au vent du matin onduleux | A |
Cimes des monts lointains vastes mers aux flots bleus | A |
Beaux astres habitants de l'espace sans borne | D |
Qui flottez dans le ciel tincelant et morne | D |
Mais plus que la nature et que ce dernier jour | B |
fleur panouie aux baisers de l'amour | B |
anta coupe pure o ses l vres fid les | A |
Buvaient le flot sacr des larmes immortelles | A |
C' tait toi qu'il pleurait toi son unique bien | D |
Aupr s de qui le monde immense n' tait rien | D |
Et comme il t'appelait de son me bris e | A |
Tu vins ses c t s t'asseoir dans la ros e | A |
Joyeuse et tes longs cils voilant tes yeux charmants | A |
Souple comme un roseau sous tes blancs v tements | A |
Et faisant tes bras qu'autour de lui tu jettes | A |
Sonner tes bracelets o tintent des clochettes | A |
Puis d'une voix pareille aux chansons des oiseaux | A |
Quand l'aube les veille en leurs nids doux et chauds | A |
Ou comme le bruit clair des sources fugitives | A |
Tu lui dis de ta bouche humide aux couleurs vives | A |
Me voici me voici mon bien aim j'accours | A |
Depuis hier ami j'ai compt mille jours | A |
Jamais contre mes voeux l'heure ne fut plus lente | C |
Mais peine ai je vu de sa lueur tremblante | C |
Une toile argenter l'azur du ciel profond | C |
J'ai d laiss ma natte et notre enclos d'un bond | C |
L'antilope aux jarrets l gers courait moins vite | C |
Mais ton visage est triste et ton regard m' vite | C |
Tu pleures Est ce moi qui fais couler tes pleurs | A |
R ponds moi Mes baisers gu riront tes douleurs | A |
Parle pourquoi pleurer Souviens toi que je t'aime | J |
Plus que mon p re et plus que ma m re elle m me | A |
Et de ses beaux bras nus elle fit doucement | C |
Un ti de collier d'ambre au cou de son amant | C |
Inqui te cherchant deviner sa peine | D |
Et posant au hasard sa bouche sur la sienne | D |
Lui devant tant de gr ce et d'amour h sitant | C |
Se taisait le front sombre et le coeur palpitant | C |
Mais bient t d bordant d'angoisse et d'amertume | A |
Il r pondit anta Qu'un jour encor s'allume | A |
Il me verra mourir Quand l'ombre descendra | B |
Je r pandrai mon sang sur le pilier d'indra | B |
Mon p re v n r heureux soit il sans cesse | A |
Au couteau du Brahmane a vendu ma jeunesse | A |
Je tiendrai sa parole ma vie ma soeur | B |
Viens viens regarde moi L'aube a moins de douceur | B |
Que tes yeux et l'eau vive est moins limpide et pure | B |
Quand ils rayonnent sous ta noire chevelure | B |
Et le son de ta voix m'enivre et chante mieux | A |
Que la blanche Apsara sous le figuier des Dieux | A |
Oh Parle moi Ta bouche est comme la fleur rose | A |
Qu'un baiser du soleil enflamme peine close | A |
La fleur de l'a oka dont l'ar me est de miel | E |
O les blonds bengalis boivent l'oubli du ciel | E |
Oh Que je presse encor tes l vres parfum es | A |
Qui pour toujours h las me vont tre ferm es | A |
Et puisque j'ai v cu le jour de mon bonheur | B |
Pour la derni re fois viens pleurer sur mon coeur | B |
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Comme on voit la gazelle en proie au trait rapide | C |
Rouler sur l'herbe paisse et de son sang humide | C |
Clore ses yeux en pleurs palpiter et g mir | B |
La p le jeune fille avec un seul soupir | B |
Aux pieds de son amant tomba froide et p m e | A |
pouvant baisant sa l vre inanim e | A |
unac pa lui dit anta ne meurs pas | A |
Il souleva ce corps charmant entre ses bras | A |
Et de mille baisers et de mille caresses | A |
Il r chauffa son front blanc sous ses noires tresses | A |
Ne meurs pas Ne meurs pas Je t'aime coute moi | A |
Je ne pourrai jamais vivre ou mourir sans toi | C |
Elle entr'ouvrit les yeux et des larmes am res | A |
Br lantes aussit t emplirent ses paupi res | A |
Viens mon bien aim fuyons le monde est grand | C |
Nous suivrons la ravine o gronde le torrent | C |
Sur la ronce et l' pine travers le bois sombre | B |
Nul regard ennemi ne vous suivra dans l'ombre | B |
H tons nous La nuit vaste enveloppe les cieux | A |
Je connais les sentiers troits myst rieux | A |
Qui conduisent du fleuve aux montagnes prochaines | A |
Les grands tigres ray s y r dent par centaines | A |
Mais le tigre vaut mieux que l'homme au coeur de fer | B |
Viens Fuyons sans tarder si mon amour t'est cher | B |
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unac pa pensif et se baissant vers elle | E |
La regardait Jamais il ne la vit si belle | E |
Avec ses longs yeux noirs de pleurs tincelants | A |
Et ses bras de lotus enlac s et tremblants | A |
Ses l vres de corail et flottant sur sa joue | I |
Ses longs cheveux pars que la douleur d noue | D |
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Les dieux savent pourtant si je t'aime anta | C |
Mais que dirait le Roi fils de Da aratha | K |
Qu'un Brahmane a vol cent mille belles vaches | A |
Et qu'il a pour enfants des menteurs et des l ches | A |
Non non mieux vaut mourir J'ai promis je tiendrai | B |
Le vieux Radjah m'attend encore un jour j'irai | B |
Et le sang jaillira par flots purs de mes veines | A |
Taris tes pleurs enfant cessons nos plaintes vaines | A |
Aimons nous L'heure vole et ne revient jamais | A |
Et quand mes yeux teints seront clos d sormais | A |
fleur de mon printemps sois toujours ador e | A |
Parfume encor la terre o je t'ai respir e | A |
Tu veux mourir dit elle et tu m'aimes Eh bien | D |
Le couteau dans ton coeur rencontrera le mien | D |
Je te suivrai Mes yeux pourraient ils voir encore | B |
Le monde s' veiller d sert chaque aurore | B |
C'est par toi que l'oreille ouverte aux bruits joyeux | A |
J' coutais les oiseaux qui chantaient dans les cieux | A |
Par toi que la verdeur de la vall e enivre | B |
Par toi que je respire et qu'il m'est doux de vivre | B |
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Et des sanglots profonds touff rent sa voix | A |
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Alors un grand Oiseau qui planait sur les bois | A |
Comme un nuage noir aux vo tes ternelles | A |
Sur un palmier g ant vint replier ses ailes | A |
De ses larges yeux d'or la prunelle flambait | C |
Et dardait un clair dans la nuit qui tombait | C |
Et de son dos puissant les plumes h riss es | A |
Faisaient dans le silence un bruit d'armes froiss es | A |
Puis vers les deux amants qu'il semblait contempler | B |
Il se pencha d'en haut et se mit parler | B |
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Ne vous effrayez pas de mon aspect sauvage | I |
Je suis inoffensif et vieux si ce n'est sage | I |
C'est moi qui combattis autrefois dans le ciel | E |
Le ma tre de Lanka le Rak as immortel | E |
Lorsqu'en un tourbillon plein de d sirs inf mes | A |
Il enlevait Sita la plus belle des femmes | A |
De mes serres d'airain et de mon bec de fer | B |
Je fis pleuvoir sanglants des lambeaux de sa chair | B |
Mais il me brisa l'aile et ravit sa victime | A |
Et moi comme un roc lourd roulant de cime en cime | A |
Je crus mourir Enfants je suis l'antique Roi | B |
Des vautours J'ai piti de vous coutez moi | A |
Quand S ry des monts enflammera la cr te | C |
Cherchez dans la for t Vi vamitra l'asc te | C |
Dont les aust rit s terribles font un Dieu | C |
Lui seul peut te sauver fils du Brahmane Adieu | C |
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Et repoussant du pied les palmes remu es | A |
Il d ploya son vol vers les hautes nu es | A |
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V | C |
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La Nuit divine enfin dans l'ampleur des cieux clairs | A |
Avec sa robe noire aux plis brod s d' clairs | A |
Son char d' b ne et d'or attel de cavales | A |
De jais et dont les yeux sont deux larges opales | A |
Tranquille et d roulant au souffle harmonieux | A |
De l'espace au dessus de son front glorieux | A |
Sa guirlande toil e et l' charpe des nues | A |
Descendit dans les mers des D vas seuls connues | A |
Et l'Est devint d'argent puis d'or puis flamboya | L |
Et l'univers encor reconnut S ry | B |
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travers la for t profonde et murmurante | C |
O sous les noirs taillis jaillit la source errante | C |
O comme le reptile en de souples d tours | A |
La liane aux cent noeuds treint les rameaux lourds | A |
Et laisse du sommet des immenses feuillages | A |
Pendre ses fleurs de pourpre au milieu des herbages | A |
Par les sentiers de mousse paisse et de rosiers | A |
O les l zards aux dos diapr s par milliers | A |
R dent furtifs et font crier la feuille s che | B |
Dans les fourr s d' rable o comme un vol de fl che | B |
L'antilope aux yeux bleus l'oreille au vent bondit | C |
O l'oeil du l opard par instants resplendit | C |
Tous deux le coeur empli d'esp rance et de crainte | C |
Cherchaient Vi vamitra dans sa retraite sainte | C |
Et quand le jour tombant des cimes du ciel bleu | C |
De l' ternelle vo te embrasa le milieu | E |
Loin de l'ombre debout dans une pre clairi re | B |
Ils le virent soudain baign par la lumi re | B |
Ses yeux creux que jamais n'a ferm s le sommeil | E |
Luisaient ses maigres bras br l s par le soleil | E |
Pendaient le long du corps ses jambes d charn es | A |
Du milieu des cailloux et des herbes fan es | A |
Se dressaient sans ployer comme des pieux de fer | B |
Ses ongles recourb s s'enfon aient dans la chair | B |
Et sur l' paule aigu et sur l' chine osseuse | A |
Tombait jusqu'aux jarrets sa chevelure affreuse | A |
Inextricable amas de ronces noir r seau | A |
De fange dess ch e et de fientes d'oiseau | A |
O comme font les vers dans la vase mouvante | C |
S'agitait au hasard la vermine vivante | C |
Peuple immonde habitant de ce corps endurci | A |
Et nourri de son sang inerte C'est ainsi | A |
Que gardant jamais sa rigide attitude | C |
Il r vait comme un Dieu fait d'un bloc sec et rude | C |
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anta le sein mu d'une pieuse horreur | B |
Fr mit mais le jeune homme aguerrissant son coeur | B |
Parla plein de respect Vi vamitra mon p re | B |
Je ne viens point toi dans une heure prosp re | B |
Le Destin noir me suit comme un cerf aux abois | A |
Jeunesse amour bonheur et la vie la fois | A |
Je perds tout Sauve moi Je sais qu' ta parole | E |
Le ciel devient plus sombre ou l'orage s'envole | E |
Tu peux par la vertu des incantations | A |
All ger le fardeau des mal dictions | A |
Tu peux sans alt rer l'implacable justice | A |
mousser sur mon coeur le fer du sacrifice | A |
R ponds donc Si le Roi des vautours a dit vrai | B |
Tu feras deux heureux mon p re et je vivrai | B |
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Et l'Asc te immobile coutait sans para tre | B |
Entendre Et le jeune homme tonn reprit Ma tre | B |
Ne r pondras tu point Et le maigre vieillard | C |
Lui dit sans abaisser son morne et noir regard | C |
R jouis toi mon fils Bien qu'il soit vain de rire | B |
Ou de pleurer et vain d'aimer ou de maudire | B |
Tu vas sortir sacr par l'expiation | D |
Du monde obscur des sens et de la passion | D |
Et franchir jeune encor la porte de lumi re | B |
Par o tu plongeras dans l'Essence premi re | B |
La vie est comme l'onde o tombe un corps pesant | C |
Un cercle troit s'y forme et va s' largissant | C |
Et dispara t enfin dans sa grandeur sans terme | A |
La M y te s duit mais si ton coeur est ferme | A |
Tu verras s'envoler comme un peu de vapeur | B |
La col re l'amour le d sir et la peur | B |
Et le monde illusoire aux formes innombrables | A |
S' croulera sous toi comme un monceau de sables | A |
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sage si mon coeur est faible et d chir | B |
Je ne crains rien pour moi sache le Je mourrai | B |
Comme si j' tais fait ou d'airain ou de pierre | B |
Sans p lir ni pousser la plainte et la pri re | B |
Du l che ou du udra Mais j'aime et suis aim | A |
Vois cette fleur des bois dont l'air est embaum | A |
Ce rayon enchant qui plane sur ma vie | G |
Dont ma paupi re est pleine et jamais assouvie | G |
Mon sang n'est plus moi anta meurt si je meurs | A |
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Et Vi vamitra dit Les flots pleins de rumeurs | A |
Que le vent roule et creuse et couronne d' cume | A |
Les for ts qu'il secoue et heurte dans la brume | A |
Les lacs que l'Asura bat d'un noir aileron | D |
Et dont les blancs lotus sont souill s de limon | D |
Et le ciel o la foudre en rugissant se joue | I |
Sont tous moins agit s que l'homme au coeur de boue | M |
Va Le monde est un songe et l'homme n'a qu'un jour | B |
Et le n ant divin ne conna t pas l'amour | B |
unac pa lui dit C'est bien Je te salue | E |
Mon p re et je t'en crois ma mort est r solue | E |
Et trop longtemps vain jouet des br ves passions | A |
J'ai disput mon me aux Incarnations | A |
Mais par tous les d vas sage elle est si belle | E |
Taris ses pleurs amers prie et veille pour elle | E |
Afin que je m'endorme en b nissant ton nom | A |
Alors anta les yeux tincelants Oh non | D |
Ma tre Non non Tu veux prouver son courage | I |
La divine bont brille sur ton visage | I |
Secours le sauve moi J'embrasse tes genoux | A |
Mon p re v n rable et cher Vivre est si doux | A |
Puissent les Dieux qui t'ont donn la foi supr me | A |
T'accueillir en leur sein Vois je suis jeune et j'aime | A |
Telle anta le front prostern sanglotait | C |
Et l'Asc te les yeux dans l'espace coutait | C |
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J'entends chanter l'oiseau de mes jeunes ann es | A |
Dit il et l' paisseur des for ts fortun es | A |
Murmure comme aux jours o j' tais homme encor | B |
Ai je dormi cent ans gardant tel qu'un tr sor | B |
Le souvenir vivant des passions humaines | A |
D'o vient que tout mon corps fr mit et que mes veines | A |
Sentent br ler un sang glac par tant d'hivers | A |
Mais assez M y source de l'univers | A |
C'est assez j'ai v cu Pour toi femme pareille | E |
l'Apsara qui court sur la mousse vermeille | E |
Et toi fils du Brahmane coutez et partez | A |
Et ne me troublez plus dans mes aust rit s | A |
D s qu'au pilier fatal sous des liens d' corce | A |
Les sacrificateurs auront dompt ta force | A |
R cite par sept fois l'hymne sacr d'indra | B |
Aussit t dans la nue un bruit clatera | B |
Terrible et tes liens se briseront d'eux m mes | A |
Et les hommes fuiront pouvant s et bl mes | A |
Et le sang d'un cheval calmera les D vas | A |
Et si tu veux souffrir encore tu vivras | A |
Adieu Je vais rentrer dans l' ternel silence | A |
Comme une goutte d'eau dans l'Oc an immense | A |
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VI | G |
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Le si ge est d'or massif et d'or le pavillon | D |
Du vieux Maharadjah L'image d'un lion | D |
Flotte en flamme dans l'air et domine la f te | C |
Dix colonnes d'argent portent le large fa te | C |
Du tr ne o des festons brod s de diamants | A |
Pendent aux angles droits en clairs rayonnements | A |
Sur les degr s de nacre o la perle tincelle | E |
La pourpre en plis soyeux se d ploie et ruisselle | E |
Et mille Kchatryas grands belliqueux arm s | A |
Tiennent du pavillon tous les abords ferm s | A |
En face fait de pierre et de forme cubique | F |
L'autel est pr par selon le rite antique | F |
Surmont d'un pilier d'airain et d'un boeuf blanc | F |
Aux quatre cornes d'or D'un accent grave et lent | C |
Le Brahmane qui doit gorger la victime | A |
Murmure du Sama la formule sublime | A |
Et les pr tres courb s r citent leur tour | B |
Cent pri res du Rig cent vers de l'Yadjour | B |
Et dans la plaine immense un peuple infini roule | E |
Comme les flots Le sol tremble au poids de la foule | E |
Les hommes au sang pur au corps blanc aux yeux fiers | A |
Qui vivent sur les monts et sur le bord des mers | A |
Et tendent l'arc guerrier avec des mains robustes | A |
Et la race au front noir maudite des Dieux justes | A |
D vou e aux Rak as et qui hante les bois | A |
Tous pour le sacrifice accourent la fois | A |
Et font monter au ciel d'une voix clatante | C |
Les clameurs de la joie et d'une longue attente | C |
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Les cymbales de cuivre et la conque aux bruits sourds | A |
Et la v na per ante et les rauques tambours | A |
Vibrant grondant sifflant r sonnent dans la plaine | D |
Et les peuples muets retiennent leur haleine | D |
C'est l'heure Le Brahmane l ve au ciel les bras | A |
Et la victime offerte avance pas pas | A |
Le jeune homme au front ceint de lotus calme et p le | E |
Monte sans h siter sur la pierre fatale | E |
Tous ses membres roidis sont li s au poteau | C |
Et le pr tre en son sein va plonger le couteau | C |
Alors il se souvient des paroles du sage | I |
Il prie Indra qui si ge et gronde dans l'orage | I |
Et sept fois l'hymne saint que tous disent en choeur | B |
Fait h siter le fer qui doit percer son coeur | B |
Tout coup des sommets du ciel plein de lumi re | B |
La foudre inattendue clate sur la pierre | B |
L'airain du pilier fond en ruisseaux embras s | A |
unac pa bondit ses liens sont bris s | A |
Il est libre travers la foule pouvant e | C |
Il fuit comme la fl che son but emport e | C |
Aussit t le soleil rayonne et sur le flanc | F |
Un talon fougueux dont tout le poil est blanc | F |
Tombe les pieds li s hennit et le brahmane | D |
Offre son sang au Dieu de qui la foudre mane | D |
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VII | G |
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rayon de soleil gar dans nos nuits | A |
bonheur Le moment est rapide o tu luis | A |
Et quand l'illusion qui t'a cr t'entra ne | D |
Un plus amer souci consume l' me humaine | D |
Mais quels pleurs r pandus quel mal imm rit | C |
Peuvent jamais payer ta br ve volupt | C |
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L'air sonore tait frais et plein d'odeurs divines | A |
Les bengalis au bec de pourpre aux ailes fines | A |
Et les verts colibris et les perroquets bleus | A |
Et l'oiseau diamant fl che au vol merveilleux | A |
Dans les buissons dor s sur les figuiers superbes | A |
Passaient sifflaient chantaient Au sein des grandes herbes | A |
Un murmure joyeux s'exhalait des halliers | A |
Autour du miel des fleurs les essaims familiers | A |
D laissant les vieux troncs aux ruches pacifiques | A |
S'empressaient et partout sous les cieux magnifiques | A |
Avec l'ar me vif et p n trant des bois | A |
Montait un chant immense et paisible la fois | A |
Sur son coeur enivr pressant sa bien aim e | D |
R chauffant de baisers sa l vre parfum e | D |
unac pa sentait en un r ve enchant | C |
D border le torrent de sa f licit | C |
Et anta l'encha nait d'une invincible treinte | C |
Et rien n'interrompait durant cette heure sainte | C |
O le temps n'a plus d'aile o la vie est un jour | B |
Le silence divin et les pleurs de l'amour | B |
Charles Marie Rene Leconte De Lisle
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