Qaïn Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABBAB CDDCD CCCCC ECCEC CBBCB FCCFC GDDGD CBBCB HBBHB CGGCG CCCCC CCCCC DDDDI CGGCE CGGCG CGECG CCCCC CCCCC CCCCC GCCGC GJKGJ CCCCC CBBCB AGGAG CIDCD LGGLG CCCCC JIIJI CCCCC HGGHG CDDCD CGGCG CBBCB CBMCG DCCDC DCCDC BBBBB BDDBD JBBJB JGGJG ECCEC LCCLC JGGJG DCCDC BJJBJ CECCC GGGGG BDDBD CCCCC GCCGC CCCCC AJJAJ CCACA DBBDB AGGAG CCCCC CIDCD DCCDC BBBBB BJJBJ AJJAJ BBBBB BCCBC CDDCD GCCGC AGGAG JJAJG IGGIG CDDCD GGGGG GGGGG BBBBB GDDGD HGGBG LBBLB CCCCC BCCBC GCCCC BBBBB BCCBC LJJLJ CCCCC CDDCD CCCCC JBBJB CCCCC CCCCC BCCBC JGGJG BCCBC CMNCN CCCCI BGGBG CCCCC JGGJG JGGJG CJJCJ GCCGC IIIII EBBEB

En la trenti me ann e au si cle de l' preuveA
tant captif parmi les cavaliers d'AssurB
Thogorma le voyant fils d' lam fils de ThurB
Eut ce r ve couch dans les roseaux du fleuveA
l'heure o le soleil blanchit l'herbe et le murB
-
Depuis que le Chasseur Iahv h qui terrasseC
Les forts et de leur chair nourrit l'aigle et le chienD
Avait li son peuple au joug assyrienD
Tous se rasant les poils du cr ne et de la faceC
Stupides s' taient tus et n'entendaient plus rienD
-
Ploy s sous le fardeau des mis res accruesC
Dans la faim dans la soif dans l' pouvante assisC
Ils revoyaient leurs murs croul s et noircisC
Et comme aux crocs publics pendent les viandes cruesC
Leurs princes aux gibets des Rois incirconcisC
-
Le pied de l'infid le appuy sur la nuqueE
Des vaillants le saint temple o priaient les a euxC
Souill vide fumant effondr par les pieuxC
Et les vierges en pleurs sous le fouet de l'eunuqueE
Et le sombre Iahv h muet au fond des cieuxC
-
Or laissant ce jour l pr s des mornes a eulesC
Et des enfants couch s dans les nattes de cuirB
Les femmes aux yeux noirs de sa tribu g mirB
Le fils d' lam meurtri par la sangle des meulesC
Le long du grand Khobar se coucha pour dormirB
-
Les bandes d' talons par la plaine inond eF
De lumi re gisaient sous le dattier roussiC
Et les taureaux et les dromadaires aussiC
Avec les chameliers d'Iran et de Khald eF
Thogorma le Voyant eut ce r ve VoiciC
-
C' tait un soir des temps myst rieux du mondeG
Alors que du midi jusqu'au septentrionD
Toute vigueur grondait en pleine ruptionD
L'arbre le roc la fleur l'homme et la b te immondeG
Et que Dieu haletait dans sa cr ationD
-
C' tait un soir des temps Par monceaux les nu esC
mergeant de la cuve ardente de la merB
Tant t comme des blocs d'airain pendaient dans l'airB
Tant t d'un tourbillon v h ment remu esC
Hurlantes s' croulaient en un immense clairB
-
Vers le couchant ray d' carlate un oeil loucheH
Et rouge s'enfon ait dans les cumes d'orB
Tandis qu' l'orient l' pre Gelbo horB
De la racine au fa te clatant et faroucheH
Flambait b cher fun bre o le sang coule encorB
-
Et loin plus loin l bas le sable aux dunes noiresC
Plein du cri des chacals et du ren clementG
De l'onagre et parfois travers brusquementG
Par quelque monstre pais qui grin ait des m choiresC
Et laissait apr s lui comme un branlementG
-
Mais derri re le haut Gelbo hor charg esC
D'un livide brouillard chaud des fauves odeursC
Que r pandent les ours et les lions grondeursC
Ainsi que font les mers par les vents outrag esC
On entendait r ler de vagues profondeursC
-
Thogorma dans ses yeux vit monter des muraillesC
De fer d'o s'enroulaient des spirales de toursC
Et de palais cercl s d'airain sur des blocs lourdsC
Ruche norme g henne aux lugubres entraillesC
O s'engouffraient les Forts princes des anciens joursC
-
Ils s'en venaient de la montagne et de la plaineD
Du fond des sombres bois et du d sert sans finD
Plus massifs que le c dre et plus hauts que le pinD
Suants chevel s soufflant leur rude haleineD
Avec leur bouche paisse et rouge et pleins de faimI
-
C'est ainsi qu'ils rentraient l'ours velu des cavernesC
l' paule ou le cerf ou le lion sanglantG
Et les femmes marchaient g antes d'un pas lentG
Sous les vases d'airain qu'emplit l'eau des citernesC
Graves et les bras nus et les mains sur le flancE
-
Elles allaient dardant leurs prunelles superbesC
Les seins droits le col haut dans la s r nitG
Terrible de la force et de la libertG
Et posant tour tour dans la ronce et les herbesC
Leurs pieds fermes et blancs avec tranquillitG
-
Le vent respectueux parmi leurs tresses sombresC
Sur leur nuque de marbre errait en fr missantG
Tandis que les parois des rocs couleur de sangE
Comme de grands miroirs suspendus dans les ombresC
De la pourpre du soir baignaient leur dos puissantG
-
Les nes de Khamos les vaches aux mamellesC
Pesantes les boucs noirs les taureaux vagabondsC
Se h taient sous l' pieu par files et par bondsC
Et de grands chiens mordaient le jarret des chamellesC
Et les portes criaient en tournant sur leurs gondsC
-
Et les clats de rire et les chansons f rocesC
M l s aux beuglements lugubres des troupeauxC
Tels que le bruit des rocs secou s par les eauxC
Montaient jusques aux tours o le poing sur leurs crossesC
Des vieillards regardaient dans leurs robes de peauxC
-
Spectres de qui la barbe inondant leurs poitrinesC
De son cume errante argentait leurs bras rouxC
Immobiles de lourds colliers de cuivre aux cousC
Et qui d'en haut dardaient l'orgueil plein les narinesC
Sur leur race des yeux profonds comme des trousC
-
Puis quand tout foule et bruit et poussi re mouvanteG
Eut disparu dans l'orbe immense des rempartsC
L'ab me de la nuit laissa de toutes partsC
Suinter la terreur vague et sourdre l' pouvanteG
En un rauque soupir sous le ciel morne parsC
-
Et le Voyant sentit le poil de sa peau rudeG
Se h risser tout droit en face de celaJ
Car il connut dans son esprit que c' tait lK
La Ville de l'angoisse et de la solitudeG
S pulcre de Qa n au pays d'H vilaJ
-
Le lieu sombre o saignant des pieds et des paupi resC
Il dit sa famille errante B tissezC
Ma tombe car les temps de vivre sont pass sC
Couchez moi libre et seul sur un monceau de pierresC
Le R deur veut dormir il est las c'est assezC
-
Gorges des monts d serts r gions inconnuesC
Aux vivants vous m'avez vu fuir de l'aube au soirB
Je m'arr te et voici que je me laisse choirB
Couchez moi sur le dos la face vers les nuesC
Enfants de mon amour et de mon d sespoirB
-
Que le soleil regarde et que l'eau du ciel laveA
Le signe que la haine a creus sur mon frontG
Ni les aigles ni les vautours ne mangerontG
Ma chair ni l'ombre aussi ne clora mon oeil caveA
Autour de mon tombeau les l ches se tairontG
-
Mais le sanglot des vents l'horreur des longues veillesC
Le r le de la soif et celui de la faimI
L'amertume d'hier et celle de demainD
Que l'angoisse du monde emplisse mes oreillesC
Et hurle dans mon coeur comme un torrent sans freinD
-
Or ils firent ainsi Le formidable ouvrageL
S'amoncela dans l'air des aigles d sertG
L'Anc tre se coucha par les si cles domptG
Et les yeux grands ouverts dans l'azur ou l'orageL
La face au ciel dormit selon sa volontG
-
H nokhia cit monstrueuse des M lesC
Antre des Violents citadelle des FortsC
Qui ne connus jamais la peur ni le remordsC
Telles du fils d' lam fr mirent les chairs p lesC
Quand tu te redressas du fond des si cles mortsC
-
Ab me o loin des cieux aventurant son aileJ
L'Ange vit la beaut de la femme et l'aimaI
O le fruit qu'un divin adult re formaI
L'homme g ant brisa la vulve maternelleJ
Ton spectre emplit les yeux du Voyant ThogormaI
-
Il vit tes escaliers puissants bord s de torchesC
Hautes qui tournoyaient rouges au vent des soirsC
Il entendit tes ours gronder tes lions noirsC
Rugir li s de marche en marche et sous tes porchesC
Tes crocodiles geindre au fond des r servoirsC
-
Et de tous les recoins de ta masse faroucheH
Le souffle des dormeurs dont l'oeil ouvert reluitG
Tandis que et l sinistres et sans bruitG
Quelques fant mes lents se dressant sur leur coucheH
coutaient murmurer les choses de la nuitG
-
Mais voici que du sein d chir des t n bresC
Des confins du d sert creus s en tourbillonD
Un Cavalier sur un furieux talonD
Hagard les poings roidis plein de clameurs fun bresC
Accourut franchissant le roc et le vallonD
-
Sa chevelure bl me en lani res paissesC
Cr pitait au travers de l'ombre horriblementG
Et derri re en un rauque et long bourdonnementG
Se d roulaient selon la taille et les esp cesC
Les b tes de la terre et du haut firmamentG
-
Aigles lions et chiens et les reptiles souplesC
Et l'onagre et le loup et l'ours et le vautourB
Et l' pais B h moth rugueux comme une tourB
Maudissaient dans leur langue en se ruant par couplesC
Ta ville sombre H nokh Et pullulaient autourB
-
Mais dans leurs lits d'airain dormaient les fils des AngesC
Et le grand Cavalier heurtant les murs criaB
Malheur toi monceau d'orgueil H nokhiaM
Ville du Vagabond r volt dans ses langesC
Que le Jaloux avant les temps r pudiaG
-
S pulcre du Maudit la vengeance est prochaineD
La mer se gonfle et gronde et la bave des eauxC
Bien au dessus des monts va noyer les oiseauxC
L'extermination supr me se d cha neD
Et du ciel qui s'effondre a rompu les sept sceauxC
-
La face du d sert dira Qu'est devenueD
H nokhia semblable au Gelbo pierreuxC
Et l'aigle et le corbeau viendront disant entre euxC
O donc se dressait elle autrefois sous la nueD
La Ville aux murs de fer des g ants vigoureuxC
-
Mais rien ne survivra pas m me ta poussi reB
Pas m me un de vos os enfants du meurtrierB
Hol J'entends l'ab me impatient crierB
Et le gouffre t'attire race carnassi reB
De Celui qui ne sut ni fl chir ni prierB
-
Qa n Qa n Qa n Dans la nuit sans auroreB
D s le ventre d'H va maudit et condamnD
Malheur toi par qui le soleil nouveau nD
But plein d'horreur le sang qui fume et crie encoreB
Pour les si cles au fond de ton coeur forcenD
-
Malheur toi dormeur silencieux chair vileJ
Esprit que la vengeance ternelle a sacrB
Toi qui n'as jamais cru ni jamais esp rB
Plus heureux le chien mort pourri hors de ta villeJ
Dans ton crime effroyable Iahv h t'a murB
-
Alors au fa te obscur de la cit rebelleJ
Soulevant son dos large et l' paule et le frontG
Se dressa lentement sous l'injure et l'affrontG
Le G ant qu'enfanta pour la douleur nouvelleJ
Celle par qui les fils de l'homme p rirontG
-
Il se dressa debout sur le lit granitiqueE
O tranquille depuis dix si cles r volusC
Il s' tait endormi pour ne s' veiller plusC
Puis il regarda l'ombre et le d sert antiqueE
Et sur l'ampleur du sein croisa ses bras velusC
-
Sa barbe et ses cheveux d robaient son visageL
Mais sous l' pais sourcil et luisant traversC
Ses yeux hant s d'un songe unique et grands ouvertsC
Contemplaient par del l'horizon d' ge en geL
Les jours vanouis et le jeune universC
-
Thogorma vit alors la famille innombrableJ
Des fils d'H nokh emplir dans un fourmillementG
Immense palais tours et murs en un momentG
Et tous ils regardaient l'anc tre v n rableJ
Debout et qui r vait silencieusementG
-
Et les b tes poussaient leurs hurlements de haineD
Et l' talon soufflant du feu par les naseauxC
Broyait les vieux palmiers comme autant de roseauxC
Et le grand Cavalier gardien de la G henneD
M lait sa clameur pre aux cris des animauxC
-
Mais l'Homme violent du sommet de son aireB
Tendit son bras noueux dans la nuit et voilJ
Plus haut que ce tumulte entier comme il parlaJ
D'une voix lente et grave et semblable au tonnerreB
Qui d' chos en chos par le d sert roulaJ
-
Qui me r veille ainsi dans l'ombre sans issueC
O j'ai dormi dix fois cent ans roide et glacE
Est ce toi premier cri de la mort qu'a poussC
Le Jeune Homme d'H bron sous la lourde massueC
Et les d bris fumants de l'autel renversC
-
Tais toi tais toi sanglot qui montes jusqu'au fa teG
De ce s pulcre antique o j' tais tenduG
Dans mes nuits et mes jours je t'ai trop entenduG
Tais toi tais toi la chose irr parable est faiteG
J'ai veill si longtemps que le sommeil m'est dG
-
Mais non Ce n'est point l ta clameur s culaireB
P le enfant de la femme inerte sur son seinD
victime tu sais le sinistre desseinD
D'Iahv h m'aveuglant du feu de sa col reB
L'iniquit divine est ton seul assassinD
-
Silence Cavalier de la G henne B tesC
Furieuses qu'il tra ne apr s lui taisez vousC
Je veux parler aussi c'est l'heure afin que tousC
Vous sachiez hurleurs stupides que vous tesC
Ce que dit le Vengeur Qa n au Dieu jalouxC
-
Silence Je revois l'innocence du mondeG
J'entends chanter encore aux vents harmonieuxC
Les bois panouis sous la gloire des cieuxC
La force et la beaut de la terre f condeG
En un r ve sublime habitent dans mes yeuxC
-
Le soir tranquille unit aux soupirs des colombesC
Dans le brouillard dor qui baigne les halliersC
Le doux rugissement des lions familiersC
Le terrestre Jardin sourit vierge de tombesC
Aux Anges endormis l'ombre des palmiersC
-
L'in puisable joie mane de la VieA
L'embrassement profond de la terre et du cielJ
Emplit d'un m me amour le coeur universelJ
Et la Femme jamais v n r e et ravieA
Multiplie en un long baiser l'Homme immortelJ
-
Et l'aurore qui rit avec ses l vres rosesC
De jour en jour en cet adorable berceauC
Pour le bonheur sans fin veille un dieu nouveauA
Et moi moi je grandis dans la splendeur des chosesC
Imp rissablement jeune innocent et beauA
-
Compagnon des Esprits c lestes origineD
De glorieux enfants cr ateurs leur tourB
Je sais le mot vivant le verbe de l'amourB
Je parle et fais jaillir de la source divineD
Aussi bien qu' lohim d'autres mondes au jourB
-
den Vision blouissante et br veA
Toi dont avant les temps j' tais d sh ritG
den den Voici que mon coeur irritG
Voit changer brusquement la forme de son r veA
Et le glaive flamboie l'horizon quittG
-
den le plus cher et le plus doux des songesC
Toi vers qui j'ai pouss d'inutiles sanglotsC
Loin de tes murs sacr s ternellement closC
La mal diction me balaye et tu plongesC
Comme un soleil perdu dans l'ab me des flotsC
-
Les flancs et les pieds nus ma m re H va s'enfonceC
Dans l' pre solitude o se dresse la faimI
Mourante chevel e elle succombe enfinD
Et dans un cri d'horreur enfante sur la ronceC
Ta victime Iahv h celui qui fut Qa nD
-
nuit D chirements enflamm s de la nueD
C dres d racin s torrents souffles hurleursC
lamentations de mon p re douleursC
remords vous avez accueilli ma venueD
Et ma m re a br l ma l vre de ses pleursC
-
Buvant avec son lait la terreur qui l'enivreB
son c t gisant livide et sans abriB
La foudre a r pondu seule mon premier criB
Celui qui m'engendra m'a reproch de vivreB
Celle qui m'a con u ne m'a jamais souriB
-
Mis rable h ritier de l'angoisse premi reB
D'un long g missement j'ai salu l'exilJ
Quel mal avais je fait Que ne m' crasait ilJ
Faible et nu sur le roc quand je vis la lumi reB
Avant qu'un sang plus chaud br l t mon coeur virilJ
-
Emport sur les eaux de la Nuit primitiveA
Au muet tourbillon d'un vain r ve pareilJ
Ai je affermi l'ab me allum le soleilJ
Et pour penser Je suis pour que la fange viveA
Ai je troubl la paix de l' ternel sommeilJ
-
Ai je dit l'argile inerte Souffre et pleureB
Aupr s de la d fense ai je mis le d sirB
L'ardent attrait d'un bien impossible saisirB
Et le songe immortel dans le n ant de l'heureB
Ai je dit de vouloir et puni d'ob irB
-
mis re Ai je dit l'implacable Ma treB
Au Jaloux tourmenteur du monde et des vivantsC
Qui gronde dans la foudre et chevauche les ventsC
La vie assur ment est bonne je veux na treB
Que m'importait la vie au prix o tu la vendsC
-
Sois satisfait Qa n est n Voici qu'il dresseC
Tel qu'un c dre son front pensif vers l'horizonD
Il monte avec la nuit sur les rochers d'H bronD
Et dans son coeur rong d'une sourde d tresseC
Il songe que la terre immense est sa prisonD
-
Tout g mit l'astre pleure et le mont se lamenteG
Un soupir douloureux s'exhale des for tsC
Le d sert va roulant sa plainte et ses regretsC
La nuit sinistre en proie au mal qui la tourmenteG
Rugit comme un lion sous l' treinte des retsC
-
Et l sombre debout sur la roche escarp eA
Tandis que la famille humaine en bas s'endortG
L'imp rissable ennui me travaille et me mordG
Et je vois la lueur de la sanglante p eA
Rougir au loin le ciel comme une aube de mortG
-
Je regarde marcher l'antique SentinelleJ
Le Kh roub chevelu de lumi re au milieuJ
Des t n bres l'Esprit aux six ailes de feuA
Qui dardant jusqu' moi sa rigide prunelleJ
S'arr te sur le seuil interdit par son DieuG
-
Il reluit sur ma face irrit e et me nommeI
Qa n Qa n Kh roub d'Iahv h que veux tuG
Me voici Va prier va dormir Tout s'est tuG
Le repos et l'oubli bercent la terre et l'hommeI
Heureux qui s'agenouille et n'a pas combattuG
-
Pourquoi r der toujours par les ombres sacr esC
Haletant comme un loup des bois jusqu'au matinD
Vers la limpidit du Paradis lointainD
Pourquoi tendre toujours tes l vres alt r esC
Courbe la face esclave et subis ton destinD
-
Rentre dans ton n ant ver de terre Qu'importeG
Ta r volte inutile Celui qui peut toutG
Le feu se rit de l'eau qui murmure et qui boutG
Le vent n' coute pas g mir la feuille morteG
Prie et prosterne toi Je resterai deboutG
-
Le l che peut ramper sous le pied qui le dompteG
Glorifier l'opprobre adorer le tourmentG
Et payer le repos par l'avilissementG
Iahv h peut b nir dans leur fange et leur honteG
L' pouvante qui flatte et la haine qui mentG
-
Je resterai debout Et du soir l'auroreB
Et de l'aube la nuit jamais je ne tairaiB
L'infatigable cri d'un coeur d sesp rB
La soif de la justice Kh roub me d voreB
crase moi sinon jamais je ne plo raiB
-
T n bres r pondez Qu'Iahv h me r pondeG
Je souffre qu'ai je fait Le Kh roub dit Qa nD
Iahv h l'a voulu Tais toi Fais ton cheminD
Terrible Sombre Esprit le mal est dans le mondeG
Oh pourquoi suis je n Tu le sauras demainD
-
Je l'ai su Comme l'ours aveugl qui tr bucheH
Dans la fosse o la mort l'a longtemps attenduG
Flagell de fureur ivre sourd perduG
J'ai heurt d'Iahv h l'in vitable emb cheB
Il m'a pr cipit dans le crime tenduG
-
jeune homme tes yeux tels qu'un ciel sans nuageL
taient calmes et doux ton coeur tait l gerB
Comme l'agneau qui sort de l'enclos du bergerB
Et Celui qui te fit docile l'esclavageL
Par ma main violente a voulu t' gorgerB
-
Dors au fond du Sch ol Tout le sang de tes veinesC
pr f r d'H va faible enfant que j'aimaisC
Ce sang que je t'ai pris je le saigne jamaisC
Dors ne t' veille plus Moi je crirai mes peinesC
J' l verai la voix vers Celui que je haisC
-
Fils des Anges orgueil de Qa n race alti reB
En qui br le mon sang et vous enfants dompt sC
De Seth multitude genoux coutezC
coutez moi G ants coute moi poussi reB
Pr te l'oreille Nuit des temps illimit sC
-
lohim lohim Voici la proph tieG
Du Vengeur et je vois le cort ge hideuxC
Des si cles de la terre et du ciel et tous deuxC
Dans cette vision lentement claircieC
Roulent sous ta fureur qui rugit autour d'euxC
-
Tu voudras vainement assouvi de ton r veB
Dans le gouffre des Eaux premi res l'engloutirB
Mais lui lui se rira du tardif repentirB
Comme L viathan qui regagne la gr veB
De l'ab me entr'ouvert tu le verras sortirB
-
Non plus g ant semblable aux Esprits fier et libreB
Et toujours indompt sinon victorieuxC
Mais servile rampant rus l che envieuxC
Chair glac e o plus rien ne fermente et ne vibreB
L'homme pullulera de nouveau sous les cieuxC
-
Emportant dans son coeur la fange du D lugeL
Hors la haine et la peur ayant tout oubliJ
Dans les si cles obscurs l'homme multipliJ
Se pr cipitera sans halte ni refugeL
ton spectre implacable horriblement liJ
-
Dieu de la foudre Dieu des vents Dieu des arm esC
Qui roules au d sert les sables touffantsC
Qui te plais aux sanglots d'agonie et d fendsC
La piti Dieu qui fais aux m res affam esC
Monstrueuses manger la chair de leurs enfantsC
-
Dieu triste Dieu jaloux qui d robes ta faceC
Dieu qui mentais disant que ton oeuvre tait bonD
Mon souffle P trisseur de l'antique limonD
Un jour redressera ta victime vivaceC
Tu lui diras Adore Elle r pondra nonD
-
D'heure en heure Iahv h Ses forces mutin esC
Iront largissant l' treinte de tes brasC
Et rejetant ton joug comme un vil embarrasC
Dans l'espace conquis les Choses d cha n esC
Ne t' couteront plus quand tu leur parlerasC
-
Afin d'exterminer le monde qui te nieJ
Tu feras ruisseler le sang comme une merB
Tu feras s'acharner les tenailles de ferB
Tu feras flamboyer dans l'horreur infinieJ
Pr s des b chers hurlants le gouffre de l'EnferB
-
Mais quand tes pr tres loups aux m choires robustesC
Repus de graisse humaine et de rage amaigrisC
De l'holocauste offert demanderont le prixC
Surgissant devant eux de la cendre des JustesC
Je les flagellerai d'un immortel m prisC
-
Je ressusciterai les cit s submerg esC
Et celles dont le sable a couvert les monceauxC
Dans leur lit cumeux j'enfermerai les eauxC
Et les petits enfants des nations veng esC
Ne sachant plus ton nom riront dans leurs berceauxC
-
J'effondrerai des cieux la vo te d risoireB
Par del l' paisseur de ce s pulcre basC
Sur qui gronde le bruit sinistre de ton pasC
Je ferai bouillonner les mondes dans leur gloireB
Et qui t'y cherchera ne t'y trouvera pasC
-
Et ce sera mon jour Et d' toile en toileJ
Le bienheureux den longuement regrettG
Verra rena tre Abel sur mon coeur abritG
Et toi mort et cousu sous la fun bre toileJ
Tu t'an antiras dans ta st rilitG
-
Le Vengeur dit cela Puis l'immensit sombreB
Bond par bond prolongea des plaines aux paroisC
Des montagnes l' cho violent de la VoixC
Qui s'enfon a longtemps dans l'ab me de l'ombreB
Puis un Vent tr s amer courut par les cieux froidsC
-
Thogorma ne vit plus ni les b tes hurlantesC
Ni le grand Cavalier ni ceux d'H nokhiaM
Tout se tut Le Silence largi d ployaN
Ses deux ailes de plomb sur les choses tremblantesC
Puis brusquement le ciel convulsif flamboyaN
-
Et le sceau fut rompu des hautes cataractesC
Le poids sup rieur fendit et crevassaC
Le couvercle du monde Un long frisson passaC
Dans toute chair vivante et par nappes compactesC
Et par torrents la Pluie horrible commen aI
-
Puis de tous les c t s de la terre un murmureB
Encore inentendu vague innommable emplitG
L'espace et le fracas d'en haut s'ensevelitG
Dans celui l La Mer avec sa chevelureB
De flots bl mes hurlait en sortant de son litG
-
Elle venait croissant d'heure en heure et ses lamesC
Toutes droites heurtaient les monts vertigineuxC
Ou projetant leur courbe immense au dessus d'euxC
Rejaillissaient d'en bas vers la nu e en flammesC
Comme de longs serpents qui d roulent leurs noeudsC
-
Elle allait arpentant d'un seul repli de houleJ
Plaines vallons d serts for ts toute une partG
Du monde et les cit s et le troupeau hagardG
Des hommes et les cris supr mes et la fouleJ
Des b tes qu'aveuglaient la foudre et le brouillardG
-
H riss s et trouant l'air pais en spiraleJ
De grands oiseaux claquant du bec le col pendantG
Lourds de pluie et rompus de peur et regardantG
Les montagnes plonger sous la mer s pulcraleJ
Montaient toujours suivis par l'ab me grondantG
-
Quelques sombres Esprits balanc s sur leurs ailesC
Impassibles t moins du monde enseveliJ
Attendaient pour partir que tout f t accompliJ
Et que sur le d sert des Eaux universellesC
S' tend t pesamment l'irr vocable oubliJ
-
Enfin quand le soleil comme un oeil cave et videG
Qui sans voir regardait les espaces b antsC
mergea des vapeurs ternes des oc ansC
Quand d'un dernier lien le Suaire livideG
Eut de l'univers mort serr les os g antsC
-
Quand le plus haut des pics eut bav son cumeI
Thogorma fils d' lam d' pouvante bl miI
Vit Qa n le Vengeur l'immortel EnnemiI
D'Iahv h qui marchait sinistre dans la brumeI
Vers l'Arche monstrueuse apparue demiI
-
Et l'homme s' veilla du sommeil proph tiqueE
Le long du grand Khobar o boit un peuple impurB
Et ceci fut crit avec le roseau durB
Sur une peau d'onagre en langue khalda queE
Par le Voyant captif des cavaliers d'AssurB

Charles Marie Rene Leconte De Lisle



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