Parmi ces jeunes fronts pleins de fraîches pensées,
Parmi ces purs regards, rayons mystérieux,
Dont s'enivrent toujours nos âmes oppressées,
Comme l'oiseau chanteur au doux réveil des cieux ;

Parmi ces pas charmants, qui ne touchent la terre
Qu'indécis et craintifs ; entre toutes ces voix
Que la candeur remplit, que nulle ombre n'altère,
Où murmurent la grâce et l'amour à la fois ;

Parmi ces blancs esprits des humaines vallées,
Dont la céleste image est gravée en nos coeurs,
Et qui passent au loin, illusions ailées,
Ainsi qu'un frais parfum offert à nos douleurs,

Il est un front plus doux, dans sa pose pensive,
Un regard plus empreint d'un mystère d'amour,
Un pas qui se souvient d'une aile primitive,
Une voix dont l'accent est d'un autre séjour ;

Cher ange, es-tu venu vers nous, de ta patrie,
Avec ce même nom, encens mélodieux,
Sourire du Seigneur ?... Doux ange, dans les cieux,
Te nommais-tu Marie ?