Le Massacre De Mona Poem Rhyme Scheme and Analysis
Rhyme Scheme: ABBBCC CCDDBBCCEFFFCCBBFF CCGHCCCCBB BBCCCCCCFFCC CCCCIIII CCJJBKCCCCBBBBGGBBCC LMIIFFCCNN BBCCBBNNCCBBF FBBIICCCCJJBBIICCCCC CBBCCCCNNBBCCCC FFCCNNIICC FFCCBBFFNN FCCFCFBBFB CCCCCCIBCJ CCCCCBIIBI CBBCBJFFJF FBBFBCCCCC CCCCCBCCBC IIIIICBBCB BIIBIBCCBC FCCFCCBBCB CCCCCBCCBC CCCCCCNNCN CCCCCCCCCC CCCCCCCCCC DGGDGCCCCC FFCCBBCCCCNNBBBBCCBB CCCCCCCCBBFFC CIIGGCCDDNNGGCCIICCC CCCJJFFCCBFCCCCCCIIC CBBCCBBNNCCBBBBCCBBJ NFF GGFFCCBBCCBB NNJJCCNNBNFFNNCCCCNN CCNNFFCCFFNOCCNNNN CCNNFFNNNNDDNNDDONFF FFFFFFNN PPNNCC GGNQDDNNCCNN DDNNPPNN IINN JJCC NNCCCCCCCCFFCCFFOr Mona du milieu de la mer rude et haute | A |
Dressait rigidement les granits de sa c te | B |
Qui massifs et baign s d' cume et pleins de bruit | B |
Brisaient l'eau furieuse en gerbes dans la nuit | B |
Sombres spectres v tus de blanc dans ces t n bres | C |
Et vomissant les flots par leurs gueules fun bres | C |
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L'Esprit rauque du vent au fa te noir des rocs | C |
Tournoyait et soufflait dans ses cornes d'aurochs | C |
Et c' tait un fracas si vaste et si sauvage | D |
Que la mer s'en taisait tout le long du rivage | D |
Tant le son formidable en cette immensit | B |
Par coups de foudre et par rafales emport | B |
De cris et de sanglots et de voix perdues | C |
Comblait le gouffre pais des mornes tendues | C |
L'Esprit du vent soufflait dans ses clairons de fer | E |
En aspergeant le ciel des baves de la mer | F |
Il soufflait h rissant comme une chevelure | F |
La noire nue parse autour de l' le obscure | F |
Conviant les Esprits ceints d'algue et de limons | C |
Et ceux dont le vol gronde la cime des monts | C |
Et ceux des cavit s de qui la force sourde | B |
Fait comme un coeur qui bat bondir la terre lourde | B |
Et ceux qui dans les bois portent la Serpe d'or | F |
Ceux de Kambrie et ceux d' rinn et ceux d'Armor | F |
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L'Esprit de la temp te avec ses mille bouches | C |
Les appelant soufflait dans ses trompes farouches | C |
Mieux que taureaux beuglants et loups hurlants de faim | G |
D'une gale vigueur d'une haleine sans fin | H |
Il soufflait Et voici qu' travers les nu es | C |
Par les eaux de la mer hautement reflu es | C |
Tels que des tourbillons press s toujours accrus | C |
Les Dieux Kymris du fond de la nuit accourus | C |
Abordaient l' le sainte immuable sur l'onde | B |
Mona la v n r e autel central du monde | B |
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Ainsi les Ma tres fils de Math le tr s puissant | B |
Volaient imp tueux essaims paississant | B |
L'ombre aveugle et pareils ces millions d'ailes | C |
Qu'aux soleils printaniers meuvent les hirondelles | C |
Les uns tordant leurs bras noueux comme des fouets | C |
Ceux ci contre leur sein courbant leurs fronts muets | C |
Et d'autres exhalant des plaintes touff es | C |
Innombrables les Dieux m les avec les F es | C |
Ils venaient ils venaient par nuages s'asseoir | F |
Sur les sommets aigus et sur le sable noir | F |
Et voyant affluer leurs masses vagabondes | C |
L'Esprit souffla de joie en ses conques profondes | C |
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Sur le rivage bas enclos de toutes parts | C |
De rochers lourds moussus tag s en remparts | C |
O le flot s culaire a creus de longs porches | C |
Autour d'un bloc cubique on a plant neuf torches | C |
Et la lueur sinistre ensanglante l'autel | I |
Et la mer et la sombre immensit du ciel | I |
Et parfois se r pand au vent qui la d roule | I |
Comme une rouge cume au travers de la foule | I |
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Les Bardes sont debout dans leurs sayons ray s | C |
Aux harpes de granit les deux bras appuy s | C |
leurs reins pend la Rhote et luit le large glaive | J |
La touffe de cheveux qu'une corce rel ve | J |
Flotte signe h ro que au cr ne large et rond | B |
Avec la plume d'aigle et celle du h ron | K |
Les Ovates v tus de noir et les Evhages | C |
Portant haches de pierre et durs penn baz sauvages | C |
Pieds nus poignets orn s d'anneaux de cuivre roux | C |
Et le front ombrag d'une tresse de houx | C |
De leurs bras musculeux pressant leur sein robuste | B |
Gardent le Chef sacr le Pur le Saint l'Auguste | B |
Couronn par Gwiddonn du rameau toujours vert | B |
Celui qui de sa robe aux longs plis blancs couvert | B |
V n rable aussi fort qu'un vieil arbre aussi ferme | G |
Qu'une pierre au milieu du cercle qui l'enferme | G |
D'un si cle sans ployer porte le lourd fardeau | B |
Sous d' pais cheveux noirs ruisselant d'un bandeau | B |
De verveine enlac e aux blanches primev res | C |
Pr s de lui le front haut grande les yeux s v res | C |
Voici dans sa tunique ouverte sur le sein | L |
La p le Uheld da proph tesse de Se n | M |
Agraf e son flanc de vierge nue et telle | I |
Qu'un clair resplendit la Faucille immortelle | I |
Elle tient de son bras nerveux au beau contour | F |
Le vase toujours plein de l'onde Azewladour | F |
Et derri re leur reine et leur sur huit pr tresses | C |
Dans la brume des nuits laissant flotter leurs tresses | C |
Portent des pins flambants que le vent fouette en vain | N |
Autour de l'Arche d'or o g t le Gui divin | N |
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Donc cette foule tant avec la multitude | B |
Des Dieux silencieuse en cette solitude | B |
Tandis que par l'orage et sur les vastes eaux | C |
Montait le dernier cri des nocturnes oiseaux | C |
Le Chef sacerdotal versa selon le rite | B |
La libation d'eau par Hu ar braz prescrite | B |
En un feu de bois sec et de vert romarin | N |
Dont l'odeur s' pandit sur le sable marin | N |
Et d'une voix semblable au murmure des ch nes | C |
Il dit Monte fum e aux toiles prochaines | C |
Le Tr s Sage debout sur l'autel de granit | B |
Aspergea d'un rameau la foule et la b nit | B |
Puis il reprit montrant la plage solitaire | F |
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Voici Mona voici l'enceinte de la terre | F |
Et par la nuit sans borne et le ciel haletant | B |
L'humanit m' coute et le monde m'entend | B |
Une voix a parl dans les temps que dit elle | I |
Qu'enseigne l'homme pur la Parole immortelle | I |
Voici ce qu'elle dit J' tais en germe clos | C |
Dans le creux r servoir o dormaient les neuf Flots | C |
Et Dylan me tenait sur ses genoux normes | C |
Quand au soleil d' t je naquis des neuf Formes | C |
De l'argile terrestre et du feu primitif | J |
Du fruit des fruits de l'air et des tiges de l'if | J |
Des joncs du lac tranquille et des fleurs de l'arbuste | B |
Et de l'ortie aigu et du ch ne robuste | B |
Le purificateur m'a br l sur l'autel | I |
Et j'ai connu la mort avant d' tre immortel | I |
Et dans l'aube et la nuit j'ai fait les trois Voyages | C |
Marqu du triple sceau par le Sage des sages | C |
Or serpent tachet j'ai ramp sur les monts | C |
Crabe j'ai fait mon nid dans les verts go mons | C |
Pasteur j'ai vu mes boeufs pa tre dans les vall es | C |
Tandis que je lisais aux tentes toil es | C |
J'ai fui vers le couchant j'ai pri combattu | B |
J'ai gravi d'astre en astre et de vice en vertu | B |
Emportant le fardeau des angoisses utiles | C |
J'ai vu cent continents j'ai dormi dans cent les | C |
Et voici que je suis plein d'innombrables jours | C |
Devant grandir sans cesse et m' lever toujours | C |
Que dit encor la Voix la race du Ch ne | N |
Voici ce qu'elle dit La flamme au feu s'encha ne | N |
Et l' chelle sans fin sur son double versant | B |
Voit tout ce qui gravit et tout ce qui descend | B |
Vers la paix lumineuse ou dans la nuit immense | C |
Et l'un pouvant d choir quand l'autre recommence | C |
rinn Kambrie Armor Mona terre des Purs | C |
Entendez moi c'est l'heure et les si cles sont m rs | C |
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D'un sourcil v n rable abritant sa paupi re | F |
Le Tr s Sage se tut sur la table de pierre | F |
Il tendit les bras vers l'orage des cieux | C |
Puis il resta debout droit et silencieux | C |
Et sur le front du cercle immobile une haleine | N |
Faible et triste monta qui murmurait peine | N |
Souffle respectueux de la foule Et voil | I |
Qu'une vibration soudaine s'exhala | I |
Et qu'un Barde branlant la harpe qu'il embrasse | C |
Chanta sous le ciel noir l'histoire de sa race | C |
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Hu Gadarn dont la tempe est ceinte d'un clair | F |
R gulateur du ciel dont l'aile d'or fend l'air | F |
Et vous chanteurs anciens chefs des harpes bardiques | C |
Qu'au pays de l' t sur les monts fatidiques | C |
Les clans qui ne sont plus ont cout s souvent | B |
Livrer votre harmonie au vol joyeux du vent | B |
Versez moi votre souffle chanteurs que j'honore | F |
Et parlez vos fils par ma bouche sonore | F |
Car voici que l'Esprit m'emporte au temps lointain | N |
O la race des Purs vit le premier matin | N |
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jeunesse du monde beaut de la terre | F |
Verdeur des monts sacr s flamme antique des cieux | C |
Et toi Lac du soleil o comme nos a eux | C |
L' me qui se souvient plonge et se d salt re | F |
Salut Les si cles morts renaissent sous mes yeux | C |
Les voici rayonnants ou sombres dans la gloire | F |
Ou dans l'orage pleins de joie ou pleins de bruit | B |
De ce vivant cort ge voqu de la nuit | B |
Que les premiers sont beaux Mais que la nue est noire | F |
Sous le d roulement sinistre qui les suit | B |
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Les grandes Eaux luisaient transparentes et vierges | C |
Plus haut que l'univers entre les neuf Sommets | C |
Avec un noble chant qui ne cessait jamais | C |
Vives elles sonnaient contre leurs vastes berges | C |
Et dans ce lit Gadarn toi tu les comprimais | C |
La lumi re baignait au loin leurs belles lignes | C |
O des rosiers g ants rougissaient dans l'air bleu | I |
De tout lotus ouvert sortait un jeune Dieu | B |
Les brises qui gonflaient l'aile blanche des cygnes | C |
Suspendaient leurs cous l'onde en colliers de feu | J |
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Sous le magique azur aux profondeurs sublimes | C |
Couch dans son palais de nacre et les yeux clos | C |
Le roi Dylan dormait au bercement des flots | C |
Et ses fils mergeant du creux des clairs ab mes | C |
Venaient rire au soleil dans l'herbe des lots | C |
Et l'homme tait heureux sur la face du monde | B |
La voix de son bonheur ber ait la paix du ciel | I |
Et d'un essor gal dans le cercle ternel | I |
Les mes d laissant la ruche trop f conde | B |
Aux fleurs de l'infini puisaient un nouveau miel | I |
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Ainsi multipliaient les races fortun es | C |
Et la terre tait bonne et douce tait la mort | B |
Car ceux qu'elle appelait la go taient sans remord | B |
Mais quand ce premier jour eut compt mille ann es | C |
Une main agita l'urne noire du sort | B |
Le vieux dragon Avank travaill par l'envie | J |
Aux sept t tes aux sept becs d'aigle aux dents de fer | F |
Aux yeux de braise au souffle aussi froid que l'hiver | F |
Sortit de son dolmenn et contempla la vie | J |
Et furieux mordit les digues de la mer | F |
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Cent longues nuits durant la B te horrible et l che | F |
Oubliant le sommeil et d sertant son nid | B |
Rongea les blocs pais secoua d sunit | B |
Et fit tant de la griffe et du bec sans rel che | F |
Qu'elle effondra l'immense et solide granit | B |
L'eau croula du milieu des montagnes trou es | C |
Par nappes et torrents sur le jeune univers | C |
Qui riait et chantait sous les feuillages verts | C |
Et l' cume du choc rejaillit en nu es | C |
Et les cieux clatants depuis en sont couverts | C |
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Le Lac des lacs noya les vallons et les plaines | C |
Il rugit travers la profondeur des bois | C |
O les grands animaux tournoyaient aux abois | C |
L'onde effa a la terre et les races humaines | C |
Virent le ciel ancien pour la derni re fois | C |
Les astres qui doraient l' tendue clatante | B |
Eux m mes palpitant comme des yeux en pleurs | C |
Regard rent plus haut vers des mondes meilleurs | C |
L'ombre se d ploya comme une lourde tente | B |
D'o sortit le sanglot des supr mes douleurs | C |
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Et le Dragon du haut d'un roc in branlable | I |
Tout joyeux de son oeuvre et du crime accompli | I |
Maudit l'univers mort et l'homme enseveli | I |
Disant Hors moi l'Avank qui suis imp rissable | I |
Les heureux sont couch s dans l' ternel oubli | I |
Mais voici qu'au dessus de l'oc an sans bornes | C |
Flottait la vaste Nef par qui tout est vivant | B |
Rejetant la vapeur de leurs mufles au vent | B |
Les deux boeufs de N v z la tra naient de leurs cornes | C |
Et les flots mugissaient d'aise en la poursuivant | B |
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Or quand l'Avank les vit qui nageaient vers son fa te | B |
Consum de sa haine impuissante il souffla | I |
Un ouragan de bave et de flamme et voil | I |
Que se crevant les yeux qui voyaient sa d faite | B |
Dans le gouffre cumant et sanglant il roula | I |
Et le soleil s cha l'humide solitude | B |
O de chaudes vapeurs sortaient en tourbillons | C |
Des cadavres de l'homme et des chairs des lions | C |
Puis mille ans et l'immense et jeune multitude | B |
Envahit de nouveau montagnes et vallons | C |
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Mais la terre tait triste et l'humanit sombre | F |
Se retournait toujours vers les si cles joyeux | C |
O s' tait exhal l'esprit de ses a eux | C |
Le morne souvenir la couvrit de son ombre | F |
Et la race des Purs d sira d'autres cieux | C |
Une nuit l'Occident plein d'appels proph tiques | C |
S'embrasa tout coup d'une longue clart | B |
Ce fut l'heure Et depuis nos p res t'ont quitt | B |
Sol o l'homme a germ berceau des clans antiques | C |
Demeure des heureux Pays de l' t | B |
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Vieillards bardes guerriers enfants femmes en larmes | C |
L'innombrable tribu partit ceignant ses flancs | C |
Avec tentes et chars et les troupeaux beuglants | C |
Au passage entaillant le granit de ses armes | C |
Rougissant les d serts de mille pieds sanglants | C |
Elle allait Au devant de sa course perdue | B |
Les peuples refluaient comme des flots humains | C |
Les montagnes croulaient treintes par ses mains | C |
Elle allait Elle allait travers l' tendue | B |
Laissant les os des morts blanchir sur ses chemins | C |
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Une mer apparut aux hurlements sauvages | C |
Ab me o nuls sentiers n'avaient t fray s | C |
H riss s' lan ant par bonds multipli s | C |
Comme l'assaut de l'homme errant sur ses rivages | C |
Et jetant son cume des cieux foudroy s | C |
Et cette mer semblait la gardienne des mondes | C |
D fendus aux vivants d'o nul n'est revenu | N |
Mais l' me par del l'horizon morne et nu | N |
De mille et mille troncs couvrant les noires ondes | C |
La foule des Kymris vogua vers l'inconnu | N |
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La temp te sept jours et sept nuits par l'espace | C |
Poussa la flotte immense au but myst rieux | C |
Et Hu Gadarn volait sur les vents furieux | C |
Illuminant l'ab me o s'enfon ait sa race | C |
Avec le souvenir l'esp rance et les Dieux | C |
Et les harpes vibraient dans les clameurs farouches | C |
Qui se ruaient du ciel et montaient des flots sourds | C |
Et les hymnes sacr s chos des anciens jours | C |
R sonnant la fois sur d'innombrables bouches | C |
Faisaient taire la foudre en clatant toujours | C |
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Tels nos a eux nageaient vers vous saintes contr es | C |
Rocs de Cambrie Armor o croissent les guerriers | C |
Et les ch nes rinn qui dans tes frais sentiers | C |
Entrelaces les houx aux bruy res dor es | C |
Et berces l'aigle blanc sur tes verts peupliers | C |
travers les marais les torrents les bois sombres | C |
Les aurochs mugissants les loups les ours velus | C |
Et chassant devant eux des peuples chevelus | C |
Ils s'assirent enfin sous vos divines ombres | C |
for ts du repos qu'ils ne quitt rent plus | C |
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Et la race des Purs forte puissante et sage | D |
Ch re aux Dieux fils de Math par qui tout a germ | G |
Coula comme un grand fleuve en son lit embaum | G |
Qui r pand la fra cheur et la vie au passage | D |
Et tout droit dans la mer tombe large et calm | G |
jours heureux temps sacr s et pacifiques | C |
Voix m les qui chantiez sous les ch nes mouvants | C |
Beaux hymnes de la mer doux murmures des vents | C |
Salut Soleils f conds des si cles magnifiques | C |
Salut Cieux o les morts conviaient les vivants | C |
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Et le Barde se tut Et sur la hauteur noire | F |
L'esprit du vent poussa comme un cri de victoire | F |
Et la foule agitant les haches les penn baz | C |
Et les glaives ainsi qu' l'heure des combats | C |
Ivre du souvenir et toute h riss e | B |
Salua les splendeurs de sa gloire pass e | B |
Et les Dieux se levaient tordant au fond des cieux | C |
Leurs bras g ants avec des flammes dans les yeux | C |
Et tels qu'une for t aux immenses feuillages | C |
De leurs cheveux pars balayant les nuages | C |
La foudre d'un soleil sanglant illumina | N |
L'horizon et la mer et la sainte Mona | N |
Qui bondit hors des flots flamboyante et frapp e | B |
Et d'un rugissement terrible envelopp e | B |
Tandis que le rideau de la nuit se fendait | B |
Du haut en bas sous l'ongle en feu qui le mordait | B |
Laissant pendre enlac s de palpitantes flammes | C |
Des lambeaux convulsifs sur la cr te des lames | C |
Puis dans l'obscurit tout rentra brusquement | B |
La mer fumante encor reprit son hurlement | B |
Monotone le long des rochers et des sables | C |
Et tous les fils de Math se rassirent semblables | C |
ces amas de blocs athl tiques et lourds | C |
Immobiles depuis l'origine des jours | C |
Qui regardent pench s sur les ab mes vagues | C |
l'assaut des grands caps monter les hautes vagues | C |
Alors Uheld da roidissant ses bras blancs | C |
leva vers le ciel ses yeux tincelants | C |
Et la foule couta la Vierge v n r e | B |
Qui tranche le Gui vert sur l' corce sacr e | B |
Et qui du haut des rocs battus du flot amer | F |
voque autour de Se n les d mons de la mer | F |
Uheld da leur dit au milieu du silence | C |
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Hommes du Ch ne a n s d'une famille immense | C |
Derniers rameaux pouss s sur un tronc branl | I |
Dormiez vous dans les bois quand l'Esprit m'a parl | I |
Voguiez vous marins sur la st rile cume | G |
Quand la voix de Gwiddonn m'a vers l'amertume | G |
Bardes chantiez vous l'histoire des a eux | C |
Et le d roulement des si cles glorieux | C |
Quand assise au sommet de mon le sauvage | D |
J'ai vu du roi Murdoc'h la gigantesque image | D |
Qui montait de la mer et qui la hache en main | N |
Fauchait un ch ne d'o coulait le sang humain | N |
Oui tandis que tombant par ruisseaux dans l'ab me | G |
La s ve jaillissait rouge du tronc sublime | G |
Et que le tra tre avec de furieux efforts | C |
D tachait coup sur coup les rameaux d j morts | C |
Gwiddonn m'a dit du fond de la nue ternelle | I |
Pour le sixi me soir de la lune nouvelle | I |
Debout Uheld da Les temps sont r volus | C |
Vierge et le monde impur ne nous reverra plus | C |
Apr s que dans Mona v n rable aux Dieux m mes | C |
Auront mont les cris de mort et les blasph mes | C |
roi d'Armor Gwiddonn qui me parlais ainsi | C |
Esprit du ch ne ami des justes nous voici | C |
Viennent l'heure fatale et Murdoc'h et le glaive | J |
Si le dieu triomphant des jours nouveaux se l ve | J |
Si l'onde Azewladour est pr s de se tarir | F |
Si le fer va trancher les bois s'il faut mourir | F |
Nous voici nous voici vierges pr tres et bardes | C |
R sign s au destin sacr que tu nous gardes | C |
Et plus fiers de tomber sans tache devant toi | B |
Que de survivre au jour de ta ruine Roi | F |
Salut vous tous fils de Math Vertus antiques | C |
Du monde qui hantiez les for ts proph tiques | C |
Les les de la mer et les pres sommets | C |
Vivants ou morts les Purs sont vous pour jamais | C |
Vivants ou morts nos yeux vous reverront Ma tres | C |
Car qui rompra la cha ne ternelle des tres | C |
Qui tranchera les nuds du Serpent toil | I |
Qui tarira l'ab me o la vie a coul | I |
Quand le G n rateur aux semences f condes | C |
Math fit tourbillonner la poussi re des mondes | C |
Et r chauffant le germe o dort l'humanit | B |
Dit Monte dans le temps et dans l'illimit | B |
Non Rien ne brisera l'encha nement des choses | C |
Toujours de cieux en cieux dans la lumi re closes | C |
Les demeures de l' me immortelle luiront | B |
Et nuls Dieux ennemis ne les disperseront | B |
Chantez Bardes Voici l'outrage et l'agonie | N |
Chantez La mort contient l'esp rance infinie | N |
Voici la route ouverte et voici les degr s | C |
Par o nous monterons vers nos destins sacr s | C |
Tandis qu'Uheld da levant sa p le t te | B |
Tendait les bras au ciel o roulait la temp te | B |
L'Esprit du vent d'un coup de son aile brisant | B |
Des nocturnes vapeurs le couvercle pesant | B |
Fit clater le gouffre immortel mer de flammes | C |
D'o jaillissent sans cesse o retournent les mes | C |
O l'amoncellement des univers se joint | B |
l'amas des soleils qui ne commence point | B |
Qui ne finit jamais o tout poursuit sa voie | J |
O tout cl t bouillonne et grandit et tournoie | N |
S'efface dispara t revient et roule encor | F |
Dans les sph res d'azur et les ellipses d'or | F |
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Et la lourde nu e en montagnes de brume | G |
Croula vers l'Occident qu'un morne clair allume | G |
La mer lasse d'efforts comme pour s'assoupir | F |
Changea sa clameur rude en un vaste soupir | F |
Et r primant l'assaut de ses houles plus lentes | C |
Tomba sans force au pied des roches ruisselantes | C |
L'horizon d gag de son pais fardeau | B |
S' largit reculant les longues lignes d'eau | B |
L' le sainte monta tranquille hors des ombres | C |
Le croissant de la lune argenta ses pics sombres | C |
Et l'innombrable essaim des Dieux s' vanouit | B |
Dans le rayonnement splendide de la nuit | B |
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Au revers reluisant des avirons de fr ne | N |
L' cume se suspend en frange et la car ne | N |
Coupe l'eau qui fr mit tout le long de la nef | J |
L cinquante guerriers sont debout pr s du chef | J |
L'ardent d sir du meurtre largit leurs narines | C |
Et gonfle les r seaux d'acier sur leurs poitrines | C |
Le carquois de cuir brut au dos et l'arc en main | N |
Portant au ceinturon le court glaive romain | N |
Tous quand la nef gravit la houle encore haute | B |
Regardent les lueurs qui flambent la c te | N |
Sur la proue au long col de dragon rouge et noir | F |
Murdoc'h le Kambrien se dresse pour mieux voir | F |
Appuy des deux mains sur la massive p e | N |
L' paule des longs plis d'un manteau blanc drap e | N |
Un troit cercle d'or sur ses pais cheveux | C |
Et de lourds bracelets ses poignets nerveux | C |
Murdoc'h fl au des fils de Math tra tre sa race | C |
Dans les bois sur la mer la poursuit la trace | C |
Et pr che par le fer en son aveuglement | N |
La loi du jeune Dieu qui fut doux et cl ment | N |
Car le sombre Barbare aux haines violentes | C |
Dans l'Eau vive n'a point lav ses mains sanglantes | C |
Son coeur n'a point chang sous la robe de lin | N |
Mais il n'en bat que plus ardemment toujours plein | N |
Des m mes passions qui le br laient nagu re | F |
Quand aux rocs de Kambrie ou sur sa nef de guerre | F |
Il s'enivrait du cri des glaives des sanglots | C |
De mort des hurlements de l'orage et des flots | C |
Maintenant l'insens dans sa fureur aust re | F |
Croit venger la Victime auguste et volontaire | F |
Qui jusques au tombeau priant et b nissant | N |
Ne versa que ses pleurs et que son propre sang | O |
Or la sinistre nef court au sommet des lames | C |
Vers la plage fatale o luisent les neuf flammes | C |
Le vent et l'aviron d'un unanime effort | N |
La poussent sur le sable amoncel du bord | N |
Elle choue et voici qu'aux lueurs de la lune | N |
Le chef et les guerriers s'en vont de dune en dune | N |
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Les harpes s'emplissaient d'un souffle harmonieux | C |
Le choeur m le des voix s' pandait sous les cieux | C |
Avec les mille chos du murmure nocturne | N |
Et la Vierge inclinant l'orifice de l'urne | N |
Baignait dans l'arche d'or le Gui qu'elle a tranch | F |
Sur l'arbre v n rable o Gwiddonn est cach | F |
Quand au fa te moussu d'une roche prochaine | N |
Murdoc'h parut debout dans son manteau de laine | N |
Et le Pers cuteur un instant regarda | N |
Cette foule immobile autour d'Uheld da | N |
Et de ce grand vieillard aux longs cheveux de neige | D |
Assis sur le granit comme un roi sur son si ge | D |
Mais ces chants sacr s cet auguste aspect | N |
Son coeur ne ressentit ni trouble ni respect | N |
Et dans un rire amer plein d'insulte et d'outrage | D |
Il poussa dans la nuit ce blasph me sauvage | D |
Silence adorateurs du Diable Par le sang | O |
De J sus le vrai fils du p re tout puissant | N |
Qu'on se taise Ou sinon Pa ens maudits su l'heure | F |
Vous grincerez des dents dans l'ombre ext rieure | F |
Je vous le dis Enfants ent t s de l'Enfer | F |
Les oiseaux carnassiers mangeront votre chair | F |
Le Mauvais br lera vos mes dans son gouffre | F |
Sur des lits ruisselants de r sine et de soufre | F |
Vous vous tordrez rong s d'un feu toujours accru | F |
Aux rires des D mons en qui vous aurez cru | F |
Si vous ne renoncez votre erreur immonde | N |
Si vous ne confessez le R dempteur du monde | N |
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C'est ainsi que parla sur le fa te du roc | P |
Le Kambrien vengeur du Christ le roi Murdoc'h | P |
Et tous firent silence cette voix soudaine | N |
Inexorable cri de fureur et de haine | N |
Profanant la nuit sainte et les rites des Dieux | C |
Et le Tr s Sage alors dit sans lever les yeux | C |
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Pourquoi les Purs sont ils muets avant le terme | G |
Un songe a t il troubl leur coeur jadis si ferme | G |
Que leur harpe et leur chant se taisent tout coup | N |
Et qu'ils tremblent de peur au hurlement d'un loup | Q |
Comme un voleur de nuit l che et souill de fange | D |
Si l'animal f roce a faim et soif qu'il mange | D |
Car la p ture est pr te et boive en libert | N |
Mais qu'importe aux enfants de l'immortalit | N |
Quand le ciel resplendit et s'ouvre Que mes fr res | C |
D roulent le flot lent des hymnes fun raires | C |
Et sans pr ter l'oreille aux vains bruits d'un moment | N |
Qu'ils songent rena tre imp rissablement | N |
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D'une voix calme ayant dit cela le Tr s Sage | D |
D'un pan de son manteau se couvrit le visage | D |
Et ceux qui saisissaient d'une robuste main | N |
Les haches de granit et les glaives d'airain | N |
S'inclin rent autour du Vieillard proph tique | P |
Par qui parlent les Dieux de la patrie antique | P |
Soumis son g nie et certains qu' l'instant | N |
O vient la mort l'esprit monte au ciel clatant | N |
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Hommes du Ch ne dit Uheld da la veille | I |
Des neuf nuits un cri sourd a souill notre oreille | I |
Mais ce n'est point un loup qui hurle ce n'est rien | N |
Par les Dieux fils de Math que l'abo ment d'un chien | N |
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Meurs donc cria Murdoc'h meurs selon ton envie | J |
Mourez tous Pa ens que le D mon convie | J |
Vous qui du Seigneur Christ tes les meurtriers | C |
Car la vengeance a faim et soif moi guerriers | C |
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Et les fl ches de cuivre pointe dentel e | N |
Siffl rent brusquement travers l'assembl e | N |
Et les harpes vibraient sonores et les voix | C |
Tranquilles vers le ciel r sonnaient la fois | C |
Et tous indiff rents aux atteintes mortelles | C |
Ne cessaient qu' l'instant o l' me ouvrait ses ailes | C |
Les arcs tintaient les traits s'enfon aient dans les flancs | C |
Sans tr ve h rissant les dos les seins sanglants | C |
D chirant furieux la gorge des pr tresses | C |
Dont la torche fumante incendiait les tresses | C |
Et tout fut dit Quand l'aube en son berceau d'azur | F |
Dora les flots joyeux d'un regard frais et pur | F |
L' le sainte baignait dans une vapeur douce | C |
Ses hauts rochers v tus de lichen et de mousse | C |
Et m lant son cri rauque au doux bruit de la mer | F |
Un long vol de corbeaux tourbillonnait dans l'air | F |
Charles Marie Rene Leconte De Lisle
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