La Mort Du Moine Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AABBBBBBAABBCCDD EEEECCCCFFBBBBBBBBFF BBBBBBBBAABBBBBBBBBB AAFFBBBBAADDAADDBB DDGGBABAADDDDAAAABBD DBBDDBBAAAADDB DDDDFFDDDDBBB DDBBDDEED BB

Les reins li s au tronc d'un h tre s culaireA
Par les lambeaux tordus de l' pais scapulaireA
Le moine tait debout t te et pieds nus les yeuxB
Grands ouverts entour d'hommes silencieuxB
Kathares de Toulouse et d'Albi vieux et jeunesB
En haillons dess ch s de fatigue et de je nesB
Horde errante troupeau de fauves aux aboisB
Que la meute pourchasse et traque au fond des boisB
Et tous le regardaient fixement C' tait l'heureA
O le soleil des bords de l'horizon effleureA
Par jets de pourpre sombre et par clats soudainsB
Les monts dont la nuit proche assi ge les gradinsB
Et la t te du moine immobile hant eC
D'yeux caves semblait morte et comme ensanglant eC
Or le chef des Parfaits fit un pas et tenditD
Le bras vers le captif et voici ce qu'il ditD
-
Fr res voyez ce moine Il a la face humaineE
Mais son coeur est d'un loup chaud de rage et de haineE
Il est jeune et plus vieux de crimes qu'un d monE
Celui qui l'a p tri de son plus noir limonE
Pour tre dans la main de la Prostitu eC
Une b te de proie au meurtre habitu eC
Et pour que de l'aurore la nuit elle f tC
Toujours so le de sang et toujours l'aff tC
Fit du r ve hideux qui hantait sa cervelleF
Un blasph me vivant de la Bonne NouvelleF
Fr res Notre Provence ainsi qu'aux anciens tempsB
Souriait au soleil des t s clatantsB
Sur les coteaux le long des fleuves dans les plainesB
Les moissons m rissaient les granges taient pleinesB
Et les riches cit s orgueil de nos a euxB
Florissaient dans la paix sous la beaut des cieuxB
Et nous coulions heureux nos jours et nos ann esB
Et nos mes vers Dieu montaient illumin esB
Vierges du souffle impur de la grande BabelF
Par qui saigne J sus comme autrefois AbelF
Et qui dans sa fureur imb cile et f roceB
Etrangle avec l' tole assomme avec la crosseB
Ou pareille au C sar des si cles inhumainsB
De flambeaux de chair vive claire ses cheminsB
Mais nos f licit s h las sont non moins br vesB
Que les illusions rapides de nos r vesB
Et dans l'effroi des jours l' pouvante des nuitsB
Les biens que nous go tions se sont vanouisB
Quant l'Ant christ Papal hors du sombre repaireA
Eut d cha n ce loup sur notre sol prosp reA
Il est venu hurlant de soif les yeux ardentsB
La mal diction avec la bave aux dentsB
Et poussant comme chiens aboyeurs sur les pistesB
L'assaut des mendiants et des voleurs papistesB
qui tous les forfaits sont gestes familiersB
Princes b tards barons sans terre et chevaliersB
Pillards chass s du Nord pour actions perversesB
Et routiers vagabonds d'origines diversesB
Et tous se sont ru s en affam s sur nousB
Et ce boucher tondu le sang jusqu'aux genouxB
Pourvoyeur de la tombe et monstrueux ap treA
Le goupil d'une main et la torche de l'autreA
Sans merci ni rel che en son furieux volF
promen massacre incendie et violF
Fr res souvenez vous Nos villes enflamm esB
Vomissent au ciel bleu cris cendres et fum esB
Nos m res nos vieillards nos femmes nos enfantsB
Par milliers consum s dans les murs touffantsB
Pendus mis en quartiers enfouis vifs sous terreA
Font du pays natal un charnier solitaireA
D'o les corbeaux repus s'envolent et qui dortD
Dans l'horreur du supplice et l'horreur de la mortD
Mais qui g mit vers Dieu plus haut que le tonnerreA
Or voici l' gorgeur et le tortionnaireA
La Justice tardive en nos mains l'a jetD
Parle donc Moine au seuil de ton ternitD
L'heure est proche R ponds Repens toi de tes crimesB
Et que J sus t'absolve au nom de tes victimesB
-
Et le Moine coutait l'homme impassiblementD
T te haute au milieu d'un sourd fr missementD
De vengeance certaine et de plaisir faroucheG
Puis un amer m pris lui contractant la boucheG
Et gonflant sa narine il parla d'une voixB
Grave et dureA
J'entends un insens Je voisB
De galeuses brebis loin du Berger qui pleureA
Dans la vivante mort s'enfoncer d'heure en heureA
Et je leur dis ceci par ultime pitiD
G missez D chirez votre corps ch tiD
Lavez de votre sang les souillures de l' meD
Et peut tre chapp s l' ternelle flammeD
Dans quelques milliers de si cles mais un jourA
Serez vous rachet s par le divin AmourA
En vertu de la longue preuve expiatoireA
Et des heureux tourments du sacr PurgatoireA
Faites cela J'ai dit Sinon chiens obstin sB
Chair promise l'Enfer pour qui vous tes n sB
Maudits septante fois rebut du monde cumeD
D'infection qui sort de l'ab me et qui fumeD
De la gorge du Diable allons Ne tardez plusB
Frappez Couronnez moi du nimbe des lusB
Faites votre oeuvre aveugle mis rable resteD
De r prouv s hideuse engeance opprobre et pesteD
Des mes H tez vous Pour un homme de moinsB
L' glise ni J sus ne manquent de t moinsB
Mille autres surgiront du sang de mon cadavreA
Mille autres brandiront le glaive qui vous navreA
Et je vois au del de ce si cle approcherA
Le jour o dans le feu du supr me b cherA
Le dernier d'entre vous qu'un autre feu r clameD
Aux vents du Ciel veng rendra sa cendre inf meD
Tuez Je vous d fie et vous haisB
-
-
Qu'il soit faitD
Ainsi que tu le veux Moine dit le ParfaitD
Au nom des justes morts cr ve b te enrag eD
Va cuver tout le sang dont ta soif s'est gorg eD
O monstrueux b tard fruit impur et charnelF
De Rome la Ribaude et de Satana lF
Sans qu'il puisse jamais la revomir au mondeD
Rends lui plus macul e encor ton me immondeD
Et du fond de l'ab me o tes dents grincerontD
Sous le reptile en feu qui rongera ton frontD
Entends crier vers toi de la terre o nous sommesB
Les ex crations des si cles et des hommesB
Va MeursB
-
-
Et le couteau tendu rigide et lentD
Du sinistre martyr troua le coeur sanglantD
Et lui plein d'un frisson d'inexprimable extaseB
Renversa doucement sa t te bl me et raseB
Un sourire de joie et de ravissementD
Sur ses l vres erra voluptueusementD
Son regard s'en alla vers la vo te infinieE
Et dans un long soupir de sereine agonieE
Il ditD
-
Lumi re Amour Paix Chants d licieuxB
Salut Emportez moi saints Anges dans les CieuxB

Charles Marie Rene Leconte De Lisle



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