Jeunesse, amour, beauté, fleurs célestes et frêles,
Vous dont l'éclat si doux et si tendre est, hélas !
Si pareil à celui des roses d'ici-bas,
Qu'une aube vous fait naître et mourir ainsi qu'elles...

Oh ! pourquoi vers les cieux ouvrir sitôt vos ailes ?
Doux oiseaux, pourquoi fuir, au seul bruit de nos pas ?
Restez, restez encor, ne vous envolez pas !
Il est une âme pure, ô mes roses si belles,

Dont vos parfums légers voilent le front charmant,
Un coeur plein d'harmonie et de grâce idéale,
Qui garde vos reflets en son regard aimant ;

Jeunesse, amour, beauté, guirlande virginale,
Faites la terre belle à ses candides yeux,
Et qu'un ange, un moment, daigne oublier les cieux !