Vers La Mer Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AAB AACAAD AAADADDABDACCCCCCAAA AADCCAAC EAAEAAAADACCCCCCC CFAACCDADDDDCG DDCDDCBBCCDDCDDC DDD DDCDDD

Comme des objets fr lesA
Les vaisseaux blancs semblent pos sA
Sur la mer ternelleB
-
Le vent futile et pur n'est que baisersA
Et les cumesA
Qui doucement chouentC
Contre les prouesA
Ne sont que plumesA
Il fait dimanche sur la merD
-
Telles des damesA
Passent au ciel ou vers les plagesA
Voilures et nuagesA
Il fait dimanche sur la merD
Et l'on voit luire au loin des ramesA
Barres de prismes sur la merD
Fier de moi m me et de cette heureD
Qui scintillait en grappes de joyauxA
Translucides sur l'eauB
J'ai cri v rs l'espace et sa splendeurD
' mer de luxe frais et de moires fleuriesA
O le mouvant et vaste tC
MarieC
Sa force la douceur et la limpiditC
Mer de clart et de conqu teC
O voyagent de cr te en cr teC
Sur les vagues qu'elles irisentC
Les brisesA
Mer de beaut sonore et de vives merveillesA
Dont la rumeur bruit mes oreillesA
Depuis qu'enfant j'imaginais les gr ves bleuesA
O l'Ourse et le Centaure et le Lion des cieuxA
Venaient boire le soirD
L bas tr s loin l'autre bout du mondeC
mer qui fus ma jeunesse cabr eC
Ainsi que tes mar esA
Vers les dunes aux mille cr tesA
Accueille moi ce jour o les eaux sont en f teC
-
J'aurai v cu l' me largieE
Sous les visages clairs profonds certainsA
Qui regardent du haut des horizons lointainsA
Surgir vers leur splendeur mon nergieE
J'aurai senti les fluxA
Unanimes des chosesA
Me charrier en leurs m tamorphosesA
Et m'emporter dans leur refluxA
J'aurai v cu le mont le bois la terreD
J'aurai vers le sang des dieux dans mes art resA
J'aurai brandi comme un glaive exaltC
Vers mon devoir ma volontC
Et maintenant c'est sur tes bords mer supr meC
O tout se renouvelle o tout se reproduitC
Apr s s' tre disjoint apr s s' tre d truitC
Que je reviens pour qu'on y s meC
Cet univers qui fut moi m meC
-
L'ombre se fait en moi l' ge s' tendC
Comme une orni re autour du champF
Qui fut ma force en fleur et ma vaillanceA
Plus n'est ferme toujours ni hautaine ma lanceA
L'arbre de mon orgueil reverdit moins souventC
Et son feuillage boit moins largement le ventC
Qui passe en ouragan sur les for ts humaines merD
Je sens tarir les sources dans mes plainesA
Mais j'ai recours toi pour l'exalterD
Une fois encorD
Et le grandir et le transfigurerD
Mon corpsD
En attendant qu'on t'apporte sa mortC
Pour jamais la dissoudre en ta vieG
-
AlorsD
mer tu me perdras en tes furiesD
De renaissance et de f conditC
Tu rouleras en tes ombres et tes lumi resD
Ma pourriture et ma poussi reD
Tu voileras sous ta beautC
Toute ma cendre et tout mon deuilB
J'aurai l'immensit des forces pour cercueilB
Et leur travail obscur et leur ardeur occulteC
Mon tre entier sera perdu sera fonduC
Dans le bassin g ant de leurs tumultesD
Mais rena tra apr s mille et mille ansD
Vierge et divin sauvage et clair et frissonnantC
Amas subtil de mati re qui penseD
Moment nouveau de conscienceD
Flamme nouvelle de clartC
Dans les yeux d'or de l'immobile ternit '-
-
Comme de lumineux tombeauxD
Les vaisseaux blancs semblent pos sD
De loin en loin sur les plaines des eauxD
-
Le vent subtil n'est que baisersD
Et les cumesD
Qui doucement chouentC
Contre les prouesD
Ne sont que plumesD
Il fait dimanche sur la merD

Emile Verhaeren



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