Mon Village Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABBAAAABCCDACDBBAB DDBADACEAFBABA ABBAAAABCBBABAAAAAAB AGBBBBBBBBBBABHA BDDB

Une place minime et quelques ruesA
Avec un Christ au carrefourB
Et l'Escaut gris et puis la tourB
Qui se mire parmi les eaux bourruesA
Et le quartier du Dam mis rable et l preuxA
Jet comme au hasard vers les prairiesA
Et pr s du cimeti re aux buis nombreuxA
La chapelle vou e la Vierge MarieB
Par un marin qui s'en revintC
On ne sait quandC
Des Bermudes ou de CeylanD
Tel est je m'en souviens apr s combien d'ann esA
Le village de Saint AmandC
O je suis nD
C'est l que je v cus mon enfance angoiss eB
Parmi les gens de peine et de m tierB
Corroyeurs forgerons calfats et charpentiersA
Avec le fleuve immense au bout de ma pens eB
-
Les jours de franc soleil et de belle saisonD
Aux fen tres de ma maisonD
Je regardais passer et luireB
La voile au vent des beaux naviresA
J' tais l'ami de l'horloger et du charronD
Et du vannier et du marchand de cordesA
J' tais un vaurien doux toute la hordeC
Des va nu pieds m'appelaient par mon nomE
Et les mois d'or et de fruits rougesA
J'allais le soir venu de bouge en bougeF
Chercher l'un d'eux pour m'en allerB
Avec son aide pas l gersA
VolerB
Dans les vergersA
-
Jean Til le vieux sonneur de messeA
Pour me complaire un peu m'amenait voirB
L' t avant que ne tomb t le soirB
Le gros bourdon qui sonnait les kermessesA
Je m'appuyais sur des planchers l gersA
Je m'accrochais aux pliantes chellesA
Je faisais fuir de leurs nids clairs les hirondellesA
J'avais grand'peur mais j'adorais ce court dangerB
D' tre si hautC
Sans trop savoir comment descendreB
Aux doigts collaient la poussi re et la cendreB
De vieux pl tras pendaient comme autant de lambeauxA
J'eusse voulu monter monter jusques au fa teB
O nichaient les hiboux o pleuraient les chouettesA
Pour voir au bout des grand'routes et leurs sillagesA
Avec leurs croix et leurs coqs lourdsA
Les autres toursA
Les toursA
L bas des plus lointains villagesA
J'avais l'orgueil de mon clocherB
Et les querelles taient chaudesA
Les jours de foire ou de marchG
Quand ceux d'Opdorp ou de BaesrodeB
Vantaient trop hardiment le leurB
Le mien m' tait un champion de pierreB
Carrant si largement sa force et sa valeurB
Dans la lumi reB
Que nul sans m'insulter ne le pouvait narguerB
J'eusse voulu l'instituerB
Ma tre supr me et roi de ma contr eB
Aussi de quelle angoisse et de quelle douleurB
Mon me en deuil fut atterr eB
La nuit queje le vis tout ruisselant de feuxA
S'affaisser mort dans l'ancien cimeti reB
Le front fendu par le milieuH
A coup d' clairs et de tonnerresA
-
Il lui fallut trois ans pour ressurgir au jourB
Trois ans pour se dresser vainqueur de sa ruineD
Trois ans que je gardai dans ma poitrineD
La blessure port e mon na f amourB

Emile Verhaeren



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