Liminaire Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AB CBCBB DEFFBGB HBCBBICI GGGGGCG JBJBDGEG CKGLMC GCGB BNIB GBGB BCBBBB LJJBNBBG GGGBBBGGBB BBBBBBBBJJBMCGBBGGBB BBB BGCBBGBJBBB CBBCBBGGB BEBB

Ces souvenirs chauffent mon sangA
Et p n trent mes moellesB
-
Je me souviens du village pr s de l'EscautC
D'o l'on voyait les grands bateauxB
Passer ainsi qu'un r ve empanach de ventC
Et merveilleux de voilesB
Le soir en cort ge sous les toilesB
-
Je me souviens de la bonne saisonD
Des parlottes l' t au seuil de la maisonE
Et du jardin plein de lumi reF
Avec des fleurs devant et des tangs derri reF
Je me souviens des plus hauts peupliersB
De la voli re et de la vigne en espalierG
Et des oiseaux pareils des flammes solairesB
-
Je me souviens de l'usine voisineH
Tonnerres et m t oresB
Roulant et ruisselantC
De haut en bas entre ses murs sonoresB
Je me souviens des mille bruits brandisB
Des meutes de vapeur blancheI
Qu'on d cha nait le samediC
Pour le ch mage du dimancheI
-
Je me souviens des pas sur le trottoirG
En automne le soirG
Quand les volets ferm s on coutait la rueG
MourirG
La lampe flamme crueG
Br lait et l'on disait le chapeletC
Et des pri res n'en plus finirG
-
Je me souviens du vieux chevalJ
De la vieille guimbarde aux couleurs fadesB
De ma petite amie et du rivalJ
Dont mes deux poings mataient la fi vre et les bravadesB
Je me souviens du passeur d'eau et du ma onD
De la cloche dont j'ai gard m moire enti reG
Et dont j'entends encore le sonE
Je me souviens du cimeti reG
-
Mes simples vieux parents ma bonne tanteC
Oh les herbes de leur tombeauK
Que je voudrais mordre et mangerG
C' tait si doux la vie en abr gL
C' tait si jeune et beauM
La vie avec sa joie et son attenteC
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J'appris alors quel pays fier tait la FlandreG
Et quels hommes jadis avaient fix son sortC
En ces jours de b chers et de flamme o la cendreG
Que dispersait le vent tait celle des mortsB
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Je sus le nom des vieux martyrs farouchesB
Et maintes fois ivre fervent pleurant et fouN
En cachette le soir j'ai embrass leur boucheI
Orde et rouge sur l'image deux sousB
-
J'aurais voulu souffrir l'exc s de leur tortureG
Crier ma rage aussi et sangloter vers euxB
Les clairs les exalt s les dompteurs d'aventureG
Les arracheurs de foudre aux mains de Philippe DeuxB
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Ou bien encor c' taient les communes splendidesB
Les r voltes roulant sur le pav de GandC
Chocs apr s chocs leurs ouragansB
C' taient les tisserands et les foulons sordidesB
Mordant les rois comme des chiens ardentsB
Et leur laissant aux mains la trace de leurs dentsB
-
C' taient de grands remous de vie arm eL
Qui s'apaisaient dans le soleilJ
Quaud les beffrois sonnaient la joie et le r veilJ
Sur les foules d sopprim esB
C' tait tout le pass sang et or fi vre et feuN
C' tait le galop blanc des hautaines victoiresB
Criant dans le tumulte et dans l'effroi leurs voeuxB
De l'un l'autre bout du monde et de l'histoireG
-
II-
-
Depuis l'ombre s'est faite sur la FlandreG
Mais mon r ve survit et ne veut point descendreG
Des tours o tant d'orgueil jadis le fit monterG
Je regarde de l nos pensives cit sB
J' coute se taire leur silenceB
Je vois s'ouvrir comme un faisceau de lancesB
L'abside en or des glises le soirG
Un bruit de cloches un envol d'encensoirG
L bas des angesB
Et la ville s'endort en des louangesB
-
Je vois aussi du haut de ces normes toursB
Les champs les clos les bourgsB
Les villages et les prairiesB
Autour des larges m tairiesB
Les vieux pommiers vaillantsB
Au temps d'Avril et des s ves nouvellesB
Semblent une troupe d'oiseaux blancsB
Laissant tra ner leurs ailesB
En des vergers pleins de soleilJ
Le vent est clair l'air est vermeilJ
L'amour des gars et des femmes superbesB
Pousse comme les fleurs et se l ve de l'herbeM
Robuste et f condC
On coute rire et baguenauderG
Pr s des mares et des landesB
Les na ves l gendesB
Les vieilles coutumes m lent encorG
Leur beau fil d'orG
Au solide tissu des moeurs et des parolesB
On croit toujours aux sorci res et aux idolesB
On est cr dule et d fiant tout la foisB
On est rugueux profond et lourd comme les boisB
Et sombre et violent comme la mer brumeuseB
-
Oh l'Oc an l bas et sa f te cumeuseB
A l'infini sur les plages l'hiverG
En ai je aim le vent et le d sertC
En ai je aim la vie en des barques tragiquesB
Qui s'en allaient fouiller les eaux mythologiquesB
O les grands dieux du Nord apparaissent encorG
En ai je aim les ports les caps les baiesB
Le m le en bois blanchi que l'ouragan balaieJ
Les vieux p cheurs us s t tus tranquillesB
Les pilotes tann s et fortsB
Les mousses clairs les belles fillesB
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Oh l'ai je aim perdumentC
Ce peuple aim jusqu'en ses injusticesB
Jusqu'en ses crimes jusqu'en ses vicesB
L'ai je r v fier et rugueux comme un sermentC
Ne sentant rien sinon que j' tais de sa raceB
Que sa tristesse tait la mienne et que sa faceB
Me regardait penser me regardait vouloirG
Sous la lampe le soirG
Quand je lisais sa gloire en mes livres de classeB
-
Aussi lui ai je avec ferveur vou ces versB
Qui le chantent dans la grandeur ou l'infortuneE
Comme la Flandre abaisse ou l ve au long des mersB
Avec ses sables d'or sa guirlande de dunesB

Emile Verhaeren



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