Les Pas Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABABBB BBBCCBCC CBBCB ACACCCCCDDEBB ABFBBBBACAABABABBCCB CGBBHCDCDCIIDDCBACAD ABJJIIBABBDDBB ABABAAAAICBCBAACCAD CCCC

L'hiver quand on fermaitA
A grand bruit lourd les lourds voletsB
Et que la lampe s'allumaitA
Dans la cuisine basseB
Des pas se mettaient sonner des pas des pasB
Au long du mur sur le trottoir d'en faceB
-
Tous les enfants taient rentr sB
Rompant leurs jeux enchev tr sB
Le village semblait un amas d'ombresB
Autour de son clocherC
D'o les cloches d j laissaient tomberC
Une une les heures sombresB
Et les craintes sans nombreC
Paquets de peur au fond du coeurC
-
Et malgr moi je m'asseyais tout contreC
Les lourds volets et j' coutais et redoutaisB
Ces pas toujours ces pasB
Qui s'en allaient la rencontreC
De je ne savais quoi d'obscur et de triste l basB
-
Je connaissais celui de la servanteA
Celui de l' chevin celui du lanternierC
Celui de l' pre et grima ante mendianteA
Qui remportait des blaireaux morts en son panierC
Celui du colporteur celui du messagerC
Et ceux de Pieter Hoste et de son p reC
Dont la maison pr s du calvaireC
Portait un aigle d'or son pignon l gerC
Je les connaissais tous ceux que scandait la canneD
De l'horloger ou bien les b quilles de WanneD
La d vote qui priait tant que c' tait tropE
Et ceux du vieux sonneur humeur de brocsB
Et tous et tous mais les autres les autresB
-
Il en tait qui s'en venaient savait on d'oA
Monotones comme un d bit de paten tresB
Ou bien furtifs comme les pas d'un fouF
Ou bien pesants d'une marche si lasseB
Qu'ils semblaient tra ner l'espaceB
Et le temps infini aux clous de leurs souliersB
Il en tait de si tristes et de si mornesB
Surtout vers la Toussaint quand les vents cornentA
Le deuil illimit par le pays entierC
Ils revenaient de France et de HollandeA
Ils se croisaient sur la route marchandeA
Ils s' taient fuis ou rencontr s depuis quel tempsB
Et se r enfon aient dans l'ombre refondueA
A cette heure des morts o des bourdons battantsB
Aux quatre coins de l' tendueA
Comme des pas sonnaient aussiB
Oh tous ceux l avec leur fi vre et leurs soucisB
Oh tous ces pas en d fil par ma m moireC
Qui donc en redira le deuil ambulatoireC
Lorsque je les guettais l'hiver en tapinoisB
Rapetiss dans mon angoisse et mon effroiC
Derri re un volet clos au fond de mon villageG
Un soir qu'avaient pass des attelagesB
Avec des bruits de fers entrechoqu sB
On trouva mort le long du quaiH
Un roulier roux qui revenait de FlandreC
On ne surprit jamais son assassinD
Mais certes moi oh j'avais d l'entendreC
Fr ler les murs avec sa hache en mainD
Une autre fois l'heure o le blanc boulangerC
Ses pains vendus fermait boutiqueI
Il avait vu la dame nigmatiqueI
Qu'on dit sorci re ici et sainte un peu plus loinD
En v tement de paille et d'or tourner le coinD
Et vivement entrer au cimeti reC
Tandis que moi j'avais ou en m me tempsB
Son dur manteau flottantA
Comme un r teau gratter la terreC
Mon coeur avait battu si fortA
Que pendant toute une semaineD
Je ne r vai que de la mortA
Et puis qu'allaient ils faire au fond des plainesB
Ces autres pas qu'on entendait vers la No lJ
Venir en masse travers neige et gelJ
D'au del de l'Escaut massif et l thargiqueI
Une lueur rouge et tragiqueI
Mordait le ciel Ils se rendaient au long des boisB
Depuis quels temps toujours au m me endroitA
Pr s des mares que l'on disait hant esB
On entendait des cris pareils des hu esB
Monter Et seul le lendemainD
Le fossoyeur partait la b che en mainD
Cacher l bas sous les neiges tincelantesB
Un tas de rameaux morts et de b tes sanglantesB
-
Mon me en tremble encor et mon espritA
Revoit toujours le fossoyeur qui passeB
Et quand la fi vre ameute en moi la nuitA
Les troubles visions de ma cervelle lasseB
Les pas que j'entendis tant enfantA
Oreille au guet genoux serr s et coeur battantA
En mes heures de veille ou de souffrance bl meA
Terriblement me traversent moi m meA
Et font courir leur rythme dans mon sangI
Ils arrivent des horizons de lune et d'ombreC
Sournois t tus compacts myst rieuxB
Le sol en est d ment Leur nombreC
Feuilles des bois grains de bl s m rs gr les des cieuxB
Ils sont pareils aux menaces qui passentA
Et leur d roulement pendant la nuitA
Est si lointain qu'ils semblent faireC
De lieue en lieue une ceinture la terreC
Et maille maille et bruit bruitA
Serrer en eux tout l'infiniD
-
Oh qu'ils me sont rest s imprim s dans la chairC
Les pas que j'entendais par les soirs de D cembreC
Et les routes de l'hiver clairC
Venir du bout du monde et traverser ma chambreC

Emile Verhaeren



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