Les Meules Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AAAA BCAA AADE DAEA FAAFAEEGDCCDFAHA AFAAFCICAEAAEFFFF AHCH AAAA CECA JCEF FAEE AACHCA AFFA

Comme des tentes pour les bl sA
Les grandes meules fraternellesA
Se rassemblent l'hiver sur les champs isol sA
Et l'autan noir r de autour d'ellesA
-
Les solides faucheurs du bourgB
Les ont sous la rude pes eC
De leurs fermes genoux et de leurs coudes lourdsA
D ment sur le sol dur tass esA
-
Les grains sont tourn s au dedansA
Mais au dehors pointent les paillesA
Avec leur lame aigu avec leur bout mordantD
Comme des lances en batailleE
-
Chaque meule est dard et couteauD
Contre ce qui tord use ou caseA
Contre les dents du gel et les griffes de l'eauE
Et les grands vents trouant l'espaceA
-
Ainsi pendant les mois de rage ou de torpeurF
Se recueille sans d faillir leur force closeA
Le grain qui doucement au fond d'elles reposeA
Y vit d'une vie ample et sourde comme un coeurF
Loin du bourg o retentissent les attelagesA
Et qui tille le chanvre et qui bat le m teilE
Avec leurs chaumes d'or sous un p le soleilE
Elles forment l bas comme un autre villageG
Le silence circule autour d'elles et lentD
S'en vient dormir le soir aupr s du bl qui r veC
La lune monte et luit et le gel brusque enl veC
Tout nuage au ciel torpide et somnolentD
Et les meules alors sous les astres sans nombreF
Semblent se redresser plus haut que les maisonsA
Et tout coup atteindre et barrer l'horizonH
Si loin sur les champs nus se prolongent leurs ombresA
-
Mais d s que cessent les temps froidsA
Et qu'une cume de verdureF
Mousse la cime innombrable des boisA
Toutes les meules la foisA
S'illuminent sur la plaine moins dureF
L'aile du vent bat du MidiC
Tout chant d'oiseau semble un pr sageI
L'alouette bondit et rebonditC
En un vol saccad vers les plus hauts nuagesA
Les vieilles gens quittent leur seuilE
Oh cette heure o les meulesA
Lasses enfin d' tre seulesA
Font bel accueilE
A ceux que l'hiver gris treF
A fianc s au coin de l' treF
Et leur pr tent pour qu'ils s'aiment dans le myst reF
L'ombre immense qu'elles tendent sur la terreF
-
Ils s'en viennent chacun par un chemin soiA
Longeant les clos jusqu' la plaineH
Et leurs pas sont press s d s qu'ils quittent leur toitC
Et courte et brusque est leur haleineH
-
Ils sont d j l'un l'autre bien que leurs pasA
Soient encor loin des grandes meulesA
Ils se tendent leurs coeurs ils se tendraient leurs brasA
S'ils taient seuls sur les teulesA
-
Et quand ils se sont joints ils s' treignent si fortC
Qu'on dirait deux gerbes de pailleE
Qu'un large poing serre entre elles et noue et tordC
Autour des cornes des aumaillesA
-
Le baiser ferme et cru court soudain sur leur peauJ
Leurs corps l'un de l'autre s'enivrentC
Leur d sir retenu ainsi qu'un chien sous l'eauE
Mord s'affole et se d livreF
-
Mais jusqu'au moindre r le et jusqu'au moindre criF
De leurs spasmes r unisA
Tout s' touffe dans l'ombre et le vent qui circuleE
De meule en meule au cr pusculeE
-
Et maintenant que s'en viennent des bourgs lointainsA
Ceux qui transportent les graines et les paillesA
Vers la grange de chaume o les fl aux travaillentC
Les meules ont v cu leur gloire et leur destinH
Elles croulent l'une apr s l'autre au soir penchantC
Dans le vide tragique et t n breux des champsA
-
Le sol redevient vert o se tassait leur masseA
Et seuls les amants clairs qui forgent l'avenirF
Gardent encor dans leur coeur fou le souvenirF
Des meules projetant leur ombre dans l'espaceA

Emile Verhaeren



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