Les Heures Claires Poem Rhyme Scheme

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Emile Verhaeren

Les Heures Claires Poem Rhyme Scheme and Analysis

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O la splendeur de notre joie	A
Tiss e en or dans l'air de soie	B
	-
Voici la maison douce et son pignon l ger	C
Et le jardin et le verger	C
	-
Voici le banc sous les pommiers	B
D'o s'effeuille le printemps blanc	D
A p tales fr lants et lents	B
Voici des vols de lumineux ramiers	B
Pl nant ainsi que des pr sages	B
Dans le ciel clair du paysage	A
	-
Voici pareils des baisers tomb s sur terre	C
De la bouche du fr le azur	C
Deux bleus tangs simples et purs	B
Bord s na vement de fleurs involontaires	B
	-
O la splendeur de notre joie et de nous m mes	B
En ce jardin o nous vivons de nos embl mes	B
	-
L bas de lentes formes passent	E
Sont ce nos deux mes qui se d lassent	E
Au long des bois et des terrasses	B
	-
Sont ce tes seins sont ce tes yeux	B
Ces deux fleurs d'or harmonieux	B
Et ces herbes on dirait des plumages	B
Mouill s dans la source qu'ils plissent	E
Sont ce tes cheveux frais et lisses	B
	-
Certes aucun abri ne vaut le clair verger	C
Ni la maison au toit l ger	C
Ni ce jardin o le ciel trame	F
Ce climat cher nos deux mes	B
	-
Quoique nous le voyions fleurir devant nos yeux	B
Ce jardin clair o nous passons silencieux	B
C'est plus encore en nous que se f conde	E
Le plus joyeux et le plus doux jardin du monde	E
	-
Car nous vivons toutes les fleurs	B
Toutes les herbes toutes les palmes	B
En nos rires et en nos pleurs	B
De bonheur pur et calme	F
	-
Car nous vivons toutes les transparences	B
De l' tang bleu qui refl te l'exub rance	B
Des roses d'or et des grands lys vermeils	B
Bouches et l vres de soleil	G
	-
Car nous vivons toute la joie	A
Dard e en cris de f te et de printemps	B
En nos aveux o se c toient	E
Les mots fervents et exaltants	B
	-
Oh dis c'est bien en nous que se f conde	E
Le plus joyeux et clair jardin du monde	E
	-
Ce chapiteau barbare o des monstres se tordent	E
Soud s entre eux coups de griffes et de dents	B
En un tumulte fou de sang de cris ardents	B
De blessures et de gueules qui s'entre mordent	E
C' tait moi m me avant que tu fusses la mienne	H
O toi la neuve toi l'ancienne	H
Qui vins moi des loins d' ternit	E
Avec entre tes mains l'ardeur et la bont	E
	-
Je sens en toi les m mes choses tr s profondes	B
Qu'en moi m me dormir	C
Et notre soif de souvenir	C
Boire l' cho o nos pass s se correspondent	E
	-
Nos yeux ont d pleurer aux m mes heures	B
Sans le savoir pendant l'enfance	B
Avoir m mes effrois m mes bonheurs	B
M mes clairs de confiance	B
Car je te suis li par l'inconnu	H
Qui me fixait jadis au fond des avenues	B
Par o passait ma vie aventuri re	C
Et certes si j'avais regard mieux	B
J'aurais pu voir s'ouvrir tes yeux	B
Depuis longtemps en ses paupi res	B
	-
Le ciel en nuit s'est d pli	G
Et la lune semble veiller	C
Sur le silence endormi	F
	-
Tout est si pur et clair	C
Tout est si pur et si p le dans l'air	C
Et sur les lacs du paysage ami	F
Qu'elle angoisse la goutte d'eau	E
Qui tombe d'un roseau	B
Et tinte et puis se tait dans l'eau	E
	-
Mais j'ai tes mains entre les miennes	B
Et tes yeux s rs qui me retiennent	E
De leurs ferveurs si doucement	E
Et je te sens si bien en paix de toute chose	B
Que rien pas m me un fugitif soup on de crainte	E
Ne troublera f t ce un moment	E
La confiance sainte	E
Qui dort en nous comme un enfant repose	B
	-
Chaque heure o je pense ta bont	E
Si simplement profonde	E
Je me confonds en pri res vers toi	E
	-
Je suis venu si tard	E
Vers la douceur de ton regard	E
Et de si loin vers tes deux mains tendues	B
Tranquillement par travers les tendues	B
	-
J'avais en moi tant de rouille tenace	B
Qui me rongeait dents rapaces	B
La confiance	B
	-
J' tais si lourd j' tais si las	B
J' tais si vieux de m fiance	B
J' tais si lourd j' tais si las	B
Du vain chemin de tous mes pas	B
	-
Je m ritais si peu la merveilleuse joie	A
De voir tes pieds illuminer ma voie	I
Que j'en reste tremblant encore et presqu'en pleurs	B
Et humble tout jamais en face du bonheur	C
	-
Tu arbores parfois cette gr ce b nigne	H
Du matinal jardin tranquille et sinueux	B
Qui d roule l bas parmi les lointains bleus	B
Ses doux chemins courb s en cols de cygne	H
	-
Et d'autres fois tu m'es le frisson clair	C
Du vent rapide et miroitant	E
Qui passe avec ses doigts d' clair	C
Dans les crins d'eau de l' tang blanc	D
	-
Au bon toucher de tes deux mains	B
Je sens comme des feuilles	B
Me doucement fr ler	C
Que midi br le le jardin	H
Les ombres aussit t recueillent	E
Les paroles ch res dont ton tre a trembl	E
	-
Chaque moment me semble gr ce toi	E
Passer ainsi divinement en moi	A
Aussi quand l'heure vient de la nuit bl me	F
O tu te c les en toi m me	F
En refermant les yeux	B
Sens tu mon doux regard d votieux	B
Plus humble et long qu'une pri re	C
Remercier le tien sous tes closes paupi res	B
	-
Oh laisse frapper la porte	E
La main qui passe avec ses doigts futiles	B
Notre heure est si unique et le reste qu'importe	E
Le reste avec ses doigts futiles	B
	-
Laisse passer par le chemin	H
La triste et fatigante joie	A
Avec ses cr celles en mains	B
	-
Laisse monter laisse bruire	C
Et s'en aller le rire	C
Laisse passer la foule et ses milliers de voix	B
	-
L'instant est si beau de lumi re	C
Dans le jardin autour de nous	B
L'instant est si rare de lumi re tr mi re	C
Dans notre coeur au fond de nous	B
	-
Tout nous pr che de n'attendre plus rien	H
De ce qui vient ou passe	C
Avec des chansons lasses	C
Et des bras las par les chemins	C
	-
Et de rester les doux qui b nissons le jour	C
M me devant la nuit d'ombre barricad e	F
Aimant en nous par dessus tout l'id e	F
Que bellement nous nous faisons de notre amour	C
	-
Comme aux ges na fs je t'ai donn mon coeur	C
Ainsi qu'une ample fleur	C
Qui s'ouvre au clair de la ros e	F
Entre ses plis fr les ma bouche s'est pos e	F
	-
La fleur je la cueillis au pr des fleurs en flamme	F
Ne lui dis rien car la parole entre nous deux	C
Serait banale et tous les mots sont hasardeux	C
C'est travers les yeux que l' me coute une me	F
	-
La fleur qui est mon coeur et mon aveu	I
Tout simplement tes l vres confie	I
Qu'elle est loyale et claire et bonne et qu'on se fie	I
Au vierge amour comme un enfant se fie Dieu	E
	-
Laissons l'esprit fleurir sur les collines	C
En de capricieux chemins de vanit	E
Et faisons simple accueil la sinc rit	E
Qui tient nos deux coeurs clairs en ses mains cristallines	C
Et rien n'est beau comme une confession d' mes	C
L'une l'autre le soir lorsque la flamme	F
Des incomptables diamants	C
Br le comme autant d'yeux	C
Silencieux	C
Le silence des firmaments	C
	-
Le printemps jeune et b n vole	E
Qui v t le jardin de beaut	E
Elucide nos voix et nos paroles	C
Et les trempe dans sa limpidit	E
	-
La brise et les l vres des feuilles	C
Babillent et effeuillent	E
En nous les syllabes de leur clart	E
	-
Mais le meilleur de nous se gare	C
Et fuit les mots mat riels	C
Un simple et doux lan muet	E
Mieux que tout verbe amarre	C
Notre bonheur son vrai ciel	E
Celui de ton me deux genoux	C
Tout simplement devant la mienne	H
Et de mon me deux genoux	C
Tr s doucement devant la tienne	H
	-
Viens lentement t'asseoir	C
Pr s du parterre dont le soir	C
Ferme les fleurs de tranquille lumi re	C
Laisse filtrer la grande nuit en toi	E
Nous sommes trop heureux pour que sa mer d'effroi	C
Trouble notre pri re	C
	-
L haut le pur cristal des toiles s' claire	C
Voici le firmament plus net et translucide	E
Qu'un tang bleu ou qu'un vitrail d'abside	E
Et puis voici le ciel qui regarde travers	C
	-
Les mille voix de l' norme myst re	C
Parlent autour de toi	E
Les mille lois de la nature enti re	C
Bougent autour de toi	E
Les arcs d'argent de l'invisible	E
Prennent ton me et son lan pour cible	E
Mais tu n'as peur oh simple coeur	C
Mais tu n'as peur puisque ta foi	I
Est que toute la terre collabore	C
A cet amour que fit clore	C
La vie et son myst re en toi	E
	-
Joins donc les mains tranquillement	E
Et doucement adore	C
Un grand conseil de puret	E
Et de	E