Le Port Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: A BB BC DE BB BB A BBFBGGCBBBBBHHB G BIIBB DBBBDBBB GFFBBBEDBBJBK G BB DB IBBD BD

Toute la mer va vers la villeA
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Son port est surmont d'un million de croixB
Vergues transversales barrant de grands m ts droitsB
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Son port est pluvieux et suie travers brumesB
O le soleil comme un oeil rouge et colossal larmoieC
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Son port est ameut de steamers noirs qui fumentD
Et mugissent au fond du soir sans qu'on les voieE
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Son port est fourmillant et musculeux de brasB
Perdus en un fouillis d dalien d'amarresB
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Son port est tourment de chocs et de fracasB
Et de marteaux tournant dans l'air leurs tintamarresB
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Toute la mer va vers la villeA
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Les flots qui voyagent comme les ventsB
Les flots l gers les flots vivantsB
Pour que la ville en feu l'absorbe et le respireF
Lui rapportent le monde en leurs naviresB
Les Orients et les Midis tanguent vers elleG
Et les Nords blancs et la folie universelleG
Et tous les nombres dont le d sir pr voit la sommeC
Et tout ce qui s'invente et tout ce que les hommesB
Tirent de leurs cerveaux puissants et volcaniquesB
Tend vers elle cingle vers elle et vers ses luttesB
Elle est le brasier d'or des humaines disputesB
Elle est le r servoir des richesses uniquesB
Et les marins na fs peignent son caduc eH
Sur leur peau rousse et crevass eH
A l'heure o l'ombre emplit les soirs oc aniquesB
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Toute la mer va vers la villeG
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les Babels enfin r alis esB
Et cent peuples fondus dans la cit communeI
Et les langues se dissolvant en uneI
Et la ville comme une main les doigts ouvertsB
Se refermant sur l'universB
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Dites les docks bond s jusques au faiteD
Et la montagne et le d sert et les for tsB
Et leurs si cles capt s comme en des retsB
Dites leurs blocs d' ternit marbres et boisB
Que l'on ach teD
Et que l'on vend au poidsB
Et puis dites les morts les morts les mortsB
Qu'il a fallu pour ces conqu tesB
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Toute la mer va vers la villeG
La mer pesante ardente et libreF
Qui tient la terre en quilibreF
La mer que domine la loi des multitudesB
La mer o les courants tracent les certitudesB
La mer et ses vagues coalis esB
Comme un d sir multiple et fouE
Qui renversent les rocs depuis mille ans deboutD
Et retombent et s'effacent galis esB
La mer dont chaque lame bauche une tendresseB
Ou voile une fureur la mer plane ou sauvageJ
La mer qui inqui te et angoisse et oppresseB
De l'ivresse de son imageK
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Toute la mer va vers la villeG
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Son port est parsem et scintillant de feuxB
Et sillonn de rails fuyants et lumineuxB
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Son port est ceint de tours rouges dont les murs sonnentD
D'un bruit souterrain d'eau qui s'enfle et ronfle en ellesB
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Son port est lourd d'odeurs de naphte et de carboneI
Qui s' pandent au long des quais par des ruellesB
Son port est fabuleux de d esses sculpt esB
A l'avant des vaisseaux dont les m ts d'or s'exaltentD
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Son port est solennel de temp tes dompt esB
Et des havres d'airain de gr s et de basalteD

Emile Verhaeren



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