L'étal Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABBAA BBCBDAB BAEBBA ABA BCBBBBCCCA BBBBBBFFAA ABA BBBBCB BCBBDB AAGCB CBHFAABBIF ABA BJBBCCBBCCCAB CAAD BDBBBCBBK BICCCC ABBBBBA

Au soir tombant lorsque d j l'essorA
De la vie agit e et rapace s'affaisseB
Sous un ciel bas et mou et gonfl d'ombre paisseB
Le quartier fauve et noir dresse son vieux d corA
De chair de sang de vice et d'orA
-
Des comm res blocs de viande tass e et lasseB
Interpellent du seuil de portes bassesB
Les gens qui passentC
Derri re elles au fond de couloirs rougesB
Des feux luisent un rideau bougeD
Et se soul ve et permet d'entrevoirA
De beaux corps nus en des miroirsB
-
Le port est proche A gauche au bout des ruesB
L'emm lement des m ts et des vergues obstrueA
Un pan de ciel normeE
A droite un tas grouillant de ruelles difformesB
Choit de la ville et les foules obscuresB
S'y d p chent vers leurs destins de pourritureA
-
C'est l' tal flasque et monstrueux de la luxureA
Dress depuis toujours sur les fronti resB
De la cit et de la merA
-
L bas parmi les flots et les hasardsB
Ceux qui veillent m lancoliques aux bancs de quartC
Et les mousses dont les hardes sont suspenduesB
A des m ts abaiss s ou des cordes tenduesB
Tous en r vent et l' voquent tels soirsB
Le cru d sir les tord en effr n s vouloirsB
Les baisers mous du vent sur leur torse circulentC
La vague veille en eux des images qui br lentC
Et leurs deux mains et leurs deux bras se d sesp rentC
Ou s'exaltent tendus du c t de la terreA
-
Et ceux d'ici ceux des bureaux et des bazarsB
Chiffreurs t tus marchands pr cis scribes hagardsB
Fronts assouplis cerveaux lou s et mains venduesB
Quand les clefs de la caisse au mur sont appenduesB
Sentent le m me rut mordre leur corps tels soirsB
On les entend descendre en troupeaux noirsB
Comme des chiens chass s du fond du cr pusculeF
Et la d bauche en eux si fortement bousculeF
Leur avarice et leur prudence routini reA
Qu'elle les use et les ruine avec col reA
-
C'est l' tal flasque et monstrueux de la luxureA
Dress depuis toujours sur les fronti resB
De la cit et de la merA
-
Venus de quels lointains heureux ou fatidiquesB
Venus de quels comptoirs fi vreux ou m thodiquesB
Avec en leurs yeux durs la haine pre et sournoiseB
Avec en leur instinct la bataille et l'angoisseB
Autour de femelles rouges qui les affolentC
Ils s'assemblent et s'ameutent en ardentes parolesB
-
Des mascarons fougueux et des ornements crusB
Luisent au long des murs et dans l'ombre se dardentC
Des satyres sautants et des Bacchus ventrusB
Rient d'un rire immobile en des glaces blafardesB
Des fleurs meurent Sur des tables de jeuD
Les bols chauffent tordant leur flamme en drapeaux bleusB
-
Un pot de fard s'encrasse au coin d'une tag reA
Une chatte bondit vers des mouches l g reA
Un ivrogne sommeille tendu sur un bancG
Et des femmes viennent lui et se penchantC
Fr lent ses yeux ferm s avec leurs seins normesB
-
Leurs compagnes reins fatigu s croupes qui dormentC
Sur des fauteuils et des divans sont empil esB
La chair morne d j d'avoir t foul eH
Par les premiers passants de la vigne banaleF
L'une d'elles coule en son bas un morceau d'orA
Une autre b ille et s' tire d'autres encorA
Flambeaux d funts thyrses us s des bacchanalesB
Sentant l' ge et la fin les flairer du museauB
Les yeux fixes se caressent la peauI
D'une main lente et machinaleF
-
C'est l' tal flasque et monstrueux de la luxureA
Dress depuis toujours sur les fronti resB
De la cit et de la merA
-
D'apr s l'argent qui tinte dans les pochesB
La promesse s' change ou le reprocheJ
Un cynisme tranquille une ardeur lasseB
Pr side la tendresse ou bien la menaceB
L' treinte et les baisers ennuient SouventC
Lorsque les poings s'entrecognent au ventC
Des insultes et des jurons toujours les m mesB
Quelque ga t s'essore et jaillit des blasph mesB
Mais aussit t retombe et parfois l'on entendC
Dans le silence inqui tantC
Un clocher proche et haletantC
Sonner l'heure lourde et fun breA
Sur la ville dans les t n bresB
-
Pourtant au long des jours quand les f tes margentC
Soit en hiver No l soit en t Saint PierreA
Le vieux quartier de crasse et de lumi reA
Monte vers le p ch avec un lan largeD
-
Il fermente de chants hurl s et de tapagesB
Fen tre par fen tre tage par tageD
Ses fa ades dardent de haut en basB
Le vice et jusqu'au fond des galetasB
Brame l'ardeur et s'accouplent les ragesB
Dans la grand'salle o les marins affluentC
Poussant au devant d'eux quelque bouffon des ruesB
Qui se convulse en mimiques obsc nesB
Les vins d' cume et d'or bondissent de leur gaineK
-
Les hommes saouls braillent comme des fousB
Les femmes se livrent et tout coupI
Les ruts flambent les bras se nouent les corps se tordentC
On ne voit plus que des instincts qui s'entremordentC
Des seins offerts des ventres pris et l'incendieC
Des yeux hagards en des buissons de chair brandieC
-
C'est l' tal flasque et monstrueux de la luxureA
O le crime plante ses couteaux clairsB
O la folie coups d' clairsB
F le les fronts de meurtrissuresB
C'est l' tal flasque et monstrueuxB
Dress depuis toujours sur les fronti resB
Tributaires de la cit et de la merA

Emile Verhaeren



Rate:
(1)



Poem topics: , Print This Poem , Rhyme Scheme

Submit Spanish Translation
Submit German Translation
Submit French Translation


Write your comment about L'étal poem by Emile Verhaeren


 
Best Poems of Emile Verhaeren

Recent Interactions*

This poem was read 0 times,

This poem was added to the favorite list by 0 members,

This poem was voted by 0 members.

(* Interactions only in the last 7 days)

New Poems

Popular Poets