L'âme De La Ville Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AAAB CAA AD AAAAA EEFFFABBBB GAAAHHAFA AAFAAFAICCAAJJ BFAAAABBAAFAAAAA HBABBAFFAABBA H ACAABAAJJKK FAAFFCAJJBI H LFAAAA HAAAAMA AAIIAAAA ABABBA

Les toits semblent perdusA
Et les clochers et les pignons fondusA
Dans ces matins fuligineux et rougesA
O feu feu des signaux bougentB
-
Une courbe de viaduc normeC
Longe les quais mornes et uniformesA
Un train s' branle immense et lasA
-
L basA
Un steamer rauque avec un bruit de corneD
-
Et par les quais uniformes et mornesA
Et par les ponts et par les ruesA
Se bousculent en leurs cohuesA
Sur des crans de brumes cruesA
Des ombres et des ombresA
-
Un air de soufre et de naphte s'exhaleE
Un soleil trouble et monstrueux s' taleE
L'esprit soudainement s'effareF
Vers l'impossible et le bizarreF
Crime ou vertu voit il encorF
Ce qui se meut en ces d corsA
O devant lui sur les places s'exalteB
Ailes grandes dans le brouillardB
Un aigle noir avec un tendardB
Entre ses serres de basalteB
-
O les si cles et les si cles sur cette villeG
Grande de son passA
Sans cesse ardent et traversA
Comme cette heure de fant mesA
O les si cles et les si cles sur elleH
Avec leur vie immense et criminelleH
Battant depuis quels tempsA
Chaque demeure et chaque pierreF
De d sirs fous ou de col res carnassi resA
-
Quelques huttes d'abord et quelques pr tresA
L'asile tous l' glise et ses fen tresA
Laissant filtrer la lumi re du dogme s rF
Et sa na vet vers les cerveaux obscursA
Donjons dent s palais massifs clo tres barbaresA
Croix des papes dont le monde s'effareF
Moines abb s barons serfs et vilainsA
Mitres d'orfroi casques d'argent vestes de linI
Luttes d'instincts loin des luttes de l' meC
Entre voisins pour l'orgueil vain d'une oriflammeC
Haines de sceptre sceptre et monarques faillisA
Sur leur fausse monnaie ouvrant leurs fleurs de lysA
Taillant le bloc de leur justice coups de glaiveJ
Et la dressant et l'imposant grossi re et br veJ
-
Puis l' bauche lente na tre de la citB
Forces qu'on veut dans le droit seul planterF
Ongles du peuple et m choires de roisA
Mufles crisp s dans l'ombre et souterrains aboisA
Vers on ne sait quel id al au fond des nuesA
Tocsins brassant le soir des rages inconnuesA
Flambeaux de d livrance et de salut deboutB
Dans l'atmosph re norme o la r volte boutB
Livres dont les pages soudain intelligiblesA
Br lent de v rit comme jadis les BiblesA
Hommes divins et clairs tels des monuments d'orF
D'o les v nements sortent arm s et fortsA
Vouloirs nets et nouveaux consciences nouvellesA
Et l'espoir fou dans toutes les cervellesA
Malgr les chafauds malgr les incendiesA
Et les t tes en sang au bout des poings brandiesA
-
Elle a mille ans la villeH
La ville pre et profondeB
Et sans cesse malgr l'assaut des joursA
Et des peuples minant son orgueil lourdB
Elle r siste l'usure du mondeB
Quel oc an ses coeurs quel orage ses nerfsA
Quels noeuds de volont s serr s en son myst reF
Victorieuse elle absorbe la terreF
Vaincue elle est l'attrait de l'universA
Toujours en son triomphe ou ses d faitesA
Elle appara t g ante et son cri sonne et son nom luitB
Et la clart que font ses feux d'or dans la nuitB
Rayonne au loin jusqu'aux plan tesA
-
O les si cles et les si cles sur elleH
-
Son me en ces matins hagardsA
Circule en chaque atomeC
De vapeur lourde et de voiles parsA
Son me norme et vague ainsi que ses grands d mesA
Qui s'estompent dans le brouillardB
Son me errante en chacune des ombresA
Qui traversent ses quartiers sombresA
Avec une ardeur neuve au bout de leur pens eJ
Son me formidable et convuls eJ
Son me o le pass baucheK
Avec le pr sent net l'avenir encor gaucheK
-
O ce monde de fi vre et d'inlassable essorF
Ru poumons lourds et haletantsA
Vers on ne sait quels buts inqui tantsA
Monde promis pourtant des lois d'orF
A des lois claires qu'il ignore encorF
Mais qu'il faut un jour qu'on exhumeC
Une une du fond des brumesA
Monde aujourd'hui t tu tragique et bl meJ
Qui met sa vie et son me dans l'effort m meJ
Qu'il projette le jour la nuitB
A chaque heure vers l'infiniI
-
O les si cles et les si cles sur cette villeH
-
Le r ve ancien est mort et le nouveau se forgeL
Il est fumant dans la pens e et la sueurF
Des bras fiers de travail des fronts fiers de lueursA
Et la ville l'entend monter du fond des gorgesA
De ceux qui le portent en euxA
Et le veulent crier et sangloter aux cieuxA
-
Et de partout on vient vers elleH
Les uns des bourgs et les autres des champsA
Depuis toujours du fond des loinsA
Et les routes ternelles sont les t moinsA
De ces marches travers tempsA
Qui se rythment comme le sangM
Et s'avivent continuellesA
-
Le r ve il est plus haut que les fum esA
Qu'elle renvoie envenim esA
Autour d'elle vers l'horizonI
M me dans la peur ou dans l'ennuiI
Il est l bas qui domine les nuitsA
Pareil ces buissonsA
D' toiles d'or et de couronnes noiresA
Qui s'allument le soir vocatoiresA
-
Et qu'importent les maux et les heures d mentesA
Et les cuves de vice o la cit fermenteB
Si quelque jour du fond des brouillards et des voilesA
Surgit un nouveau Christ en lumi re sculptB
Qui soul ve vers lui l'humanitB
Et la baptise au feu de nouvelles toilesA

Emile Verhaeren



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