Le Dernier Des Maourys Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABBA CBBC BBBB DEED BBBB BFFB BBBB DEED GBBG CDDC EDDE BBBB DBBD GHHG DEED BBBB EBBE DBBD GDDG BBBB HBBH CICC BBBB BBBB DBBD BDDB BBBB BCCB GBBG BBBB DBBD JCCH BEEB GBBG BBBB KIIK CBBC GBBG BEEB BGGB ICCI

C' tait un soir du monde austral oc aniqueA
carlate demi baign des flots dormantsB
Le soleil flagellait de ses rayonnementsB
Les longues houles d'or de la Mer PacifiqueA
-
Les lames tour tour et pr s de s'assoupirC
travers le corail des r cifs s culairesB
S'en venaient le marbrant de leurs cumes clairesB
S' teindre sur le sable en un grave soupirC
-
Or ce soir l tandis que rose sur les cimesB
La lumi re laissait la nuit par bonds croissantsB
Escalader les monts de versants en versantsB
Sur le soc qui longeait la mer nous nous ass mesB
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Le ciel dans le silence et dans la majestD
Planait sur la d sert de l'Oc an paisibleE
Et d j la lueur de la lune invisibleE
Tremblait l'Orient vaguement argentD
-
Osseux la front stri de creuses rides noiresB
Tatou de la face ses maigres genouxB
Le vieux Chef dilatait ses yeux jaunes sur nousB
Assis sur les jarrets les paumes aux m choiresB
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Un haillon rouge autour des reins ses blanches dentsB
De carnassier mordant la largeur de sa boucheF
On e t dit une Idole inhumaine et faroucheF
Qui r ve et ne peut plus fermer ses yeux ardentsB
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la rigidit rugueuse de ce torseB
Labour de dessins l'un l'autre enlac sB
On sentait que le poids de tant de jours pass sB
L'avait p trifi sans en rompre la forceB
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Tel inerte il songeait silencieusementD
Puis enfin retroussant sa l vre avec un r leE
Il se mit parler d'une voix gutturaleE
Apre comme l' cho d'un fauve grondementD
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Voyez Le monde est grand La terre est elle pleineG
O vos p res sont morts o vos enfants sont n sB
Fuyez vous par la faim sans tr ve aiguillonn sB
De l'aurore au couchant bl mes et hors d'haleineG
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Non Mais l'essaim vorace impossible saisirC
Des moustiques vibrant dans la nuit lourde et chaudeD
Moins avide que vous se multiplie et r deD
Vos coeurs sont consum s d'un ternel d sirC
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coutez Blancs Ma race tait l'antique a euleE
Des hommes qu'autrefois loin du soleil levantD
Nos Dieux avaient port s sur les ailes du ventD
Dans l' le solitaire o la foudre errait seuleE
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Le divin Mahou de son dos musculeuxB
Y remuait encor les montagnes surgiesB
Et dans leurs cavit s soufflait ses nergiesB
Qui flamboyaient d'en haut sur leurs ab mes bleusB
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Et les temps s' coulaient et de la base au fa teD
Le bloc g ant couvert d' cume et de limonsB
Fut stable et les for ts verdirent sur les montsB
Et le Dieu s'endormit son oeuvre tant parfaiteD
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Il s'endormit dans P la noire Nuit sans finG
D'o vient ce qui doit na tre o ce qui meurt retombeH
Ombre d'o sort le jour l'origine et la tombeH
Dans l'insondable P le R servoir divinG
-
Et palpitants clos de la chaleur f condeD
Les germes de la Vie pars au fond du solE
Pour semer leurs essaims vagabonds plein volE
Ouvrirent par milliers les entrailles du mondeD
-
Et les p res anciens les braves MaourysB
Vers le jeune soleil faisant vibrer leurs fl chesB
Se couch rent joyeux au bord des sources fra chesB
Qui chantaient ruisselant sur les coteaux fleurisB
-
Bien des soleils sont morts dans ma vieille prunelleE
Depuis que je suis n l bas sous d'autres cieuxB
Sur la c te orageuse o les os des a euxB
Dorment berc s au bruit de la Mer ternelleE
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Au fond des bois enfants d'un immuable tD
Sur les sommets baign s de neiges et de flammesB
Hardi nageur riant du choc des hautes lamesB
J'ai grandi dans ma force et dans ma libertD
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Le m le orgueil de vivre emplissait ma poitrineG
Et sans m'inqui ter du fugitif instantD
Je sentais s' largir dans mon coeur palpitantD
Le ciel immense avec l'immensit marineG
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Qu'ils taient beaux ces jours qui ne me luiront plusB
O j'ai mang la chair et bu le sang des bravesB
Moi Chef des chefs servi par un troupeau d'esclavesB
Dans la hutte o pendaient cent cr nes chevelusB
-
Je les avais tranch s en face homme contre hommeH
Ces cr nes de guerriers dans mes jours triomphantsB
Pour que le fier esprit qui les hantait vivantsB
Me f t un des meilleurs parmi ceux qu'on renommeH
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Car afin d'agrandir et de hausser leur coeurC
Nos vaillantes tribus luttaient pleines de joieI
Et le vaincu conquis comme une noble proieC
De sa chair h ro que engraissait le vainqueurC
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Mais la lumi re tombe aux nuits OccidentalesB
Toute gloire clatante a de mornes reversB
Les Dieux trahissent l'homme et les Esprits perversB
D cha nent le torrent de nos heures fatalesB
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Or mille Maourys de l' le aux pics neigeuxB
Jaloux de notre gloire et de nos champs prosp resB
Pour s'emparer du sol h rit de nos p resB
Franchirent une nuit le d troit orageuxB
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Nous f mes vaillamment et le combat fut rudeD
On brisa bien des os on rompit bien des cousB
Avant que ma tribu sous l'averse des coupsB
D t c der a l'assaut de cette multitudeD
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Donc furieux le coeur saignant bout d'effortsB
Accul sur les rocs qui h rissent la c teD
Avec deux cents guerriers par la mer vaste et hauteD
J'ai fui vers l'Orient o va l' me des mortsB
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Entassant jusqu'au bord des pirogues coupl esB
Vivres silex tranchants lances pointes d'osB
Esclaves pagayeurs enfants li s au dosB
Des femmes qui hurlaient d' pouvante affol esB
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Loin de l' le natale emport s jamaisB
Dans l'horreur de l'espace infranchissable et sombreC
Nous allions et les Dieux qui nous chassaient dans l'ombreC
nos clameurs d'angoisse taient sourds d sormaisB
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Onze fois le soleil illumina la nueG
Onze fois l'ombre paisse enveloppa les cieuxB
Tandis que nous voguions au hasard anxieuxB
Du pays d'o jadis notre race est venueG
-
La faim la soif l'ardeur des midis aveuglantsB
Tordaient et d chiraient nos chairs et nos entraillesB
Et nous buvions le sang des derni res bataillesB
Qui rouge et ti de encor ruisselait de nos flancsB
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Battus et flagell s par la bave cumanteD
Que vomissait la gueule effroyable des flotsB
M lant nos cris de guerre leurs stridents sanglotsB
Nous nagions pleins de rage travers la tourmenteD
-
Atouas Dieux jaloux de mon pass si beauJ
tra tres et maudits Mieux e t valu peut treC
Expirant sur le sol sanglant qui me vit na treC
Choisir le noble sein des braves pour tombeauH
-
Enfin l'horizon des grandes Eaux sal esB
Quand la brume nocturne un matin s'envolaE
Brusquement apparut la terre o nous voilE
Avec ses longs r cifs ses rocs et ses vall esB
-
Tout un peuple hideux noir stupide cr puG
Y fourmillait hurlant et nous jetant des pierresB
Mais qu' taient de tels chiens entre nos mains guerri resB
Moins que rien Mieux arm s d'ailleurs qu'auraient ils puG
-
Cela fut balay comme les feuilles s chesB
Qui s'en vont tournoyant dans les airs obstru sB
Et pour ne pas mourir les guerriers tatou sB
Mang rent ces chiens noirs h riss s de nos fl chesB
-
Ce qu'il restait du l che et vil troupeau ployaK
La t te sons le faix pesant de l'esclavageI
Jusqu'au jour o grondant sur ce m me rivageI
Votre fatal tonnerre Blancs nous foudroyaK
-
Et tous les miens sont morts Et moi spectre fun breC
D'un Chef vaillant issu d'anc tres glorieuxB
Je vais vous mendiant ma vie et dans mes yeuxB
L'aile du grand sommeil passe et les ent n breC
-
Puisque les nations de l'univers ancienG
Se dispersent ainsi Blancs devant votre faceB
Puisque votre pied lourd les broie et les effaceB
Si les Dieux l'ont voulu soit Qu'il n'en reste rienG
-
Le murmure se tait qui parlait dans mes songesB
cho lointain d'un temps jamais aboliE
Et je bois l'eau de feu qui me verse l'oubliE
J'ai dit Vous n'avez point entendu de mensongesB
-
Et le vieux Mangeur d'homme alors grin a des dentsB
Nous mordit d'un regard de haine et de famineG
Et brusque redressant les jarrets et l' chineG
S'en alla t te basse et les deux bras pendantsB
-
Fant me du pass silencieuse imageI
D'un peuple mort fauch par la faim et le ferC
Il s'enfon a dans l'ombre o soupirait la merC
Et disparut le long de la c te sauvageI

Charles Marie Rene Leconte De Lisle



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