Le Barde De Temrah Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AAA ABA BBB BCB CBC BBB BDB DED ECE CEC EAE AEA EAE AFA FDF DAD AAA ADA DAD AAA AFA FDF DDD DBD BABAFA FEF EAE ABA BBB BAB AAA AFA FAF AAA AAA AAA AAA ADA DBD BBB BEB EDE DAD ABA BDB DDD DCD CAC AEA EBE BAB AGA GCG CAC AAA AAA AAA AAA AAA AAA ABA BAB AAA AAA ADA DBDBFB FDF FGE GAG ABA BAB A DAD ADA DAD A

Le soleil a dor les collines lointainesA
Sous le fa te mouill des bois tincelantsA
Sonne le timbre clair et joyeux des fontainesA
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Un chariot massif avec deux buffles blancsA
Longe au lever du jour la sauvage rivi reB
O le vent frais de l'Est rit dans les joncs tremblantsA
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Un jeune homme v tu d'une robe grossi reB
M ne paisiblement l'attelage songeurB
Tout autour les oiseaux volent dans la lumi reB
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Ils chantent effleurant le calme voyageurB
Et se posent parfois sur cette t te nueC
O l'aube comme un nimbe a jet sa rougeurB
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Et voici qu'il leur parle une langue inconnueC
Et l'aile fr missante un essaim messagerB
Semble couter s'envole et monte dans la nueC
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l'ombre des bouleaux au feuillage l gerB
Sous l'humble v tement tiss de poils de ch vreB
La croix de bois au cou tel passe l' trangerB
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Trois filles aux yeux bleus le sourire la l vreB
Courent dans la bruy re et font partir au bruitD
Le coq aux plumes d'or la perdrix et le li vreB
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Du rebord des talus o leur front rose luitD
cartant le feuillage et la t te dress eE
Chacune d'un regard curieux le poursuitD
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Lui comme enseveli dans sa vague pens eE
S' loigne lentement par l'agreste cheminC
Le long de l'eau des feux du matin nuanc eE
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Il laisse l'aiguillon chapper de sa mainC
Et les yeux clos il ouvre aux ailes de son meE
Le monde int rieur et l'horizon divinC
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Le soleil s' largit et verse plus de flammeE
Un air plus ti de agite peine les rameauxA
Le fleuve resplendit tel qu'une ardente lameE
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La plume d'aigle au front drap s de longues peauxA
Des guerriers tatou s poussent par la vall eE
Des boeufs rouges press s en farouches troupeauxA
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Et leur rumeur mugit de cris rauques m l eE
Et les cerfs bondissant aux lisi res des boisA
Cherchent plus loin la paix que ces bruits ont troubl eE
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Les hommes et les boeufs entourent la foisA
Le chariot roulant dans sa lenteur galeF
Et les mugissements se taisent et les voixA
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Et tous s'en vont les yeux dard s par intervalleF
Ayant cru voir flotter comme un rayonnementD
Autour de l' tranger myst rieux et p leF
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Puis les rudes bergers et le troupeau fumantD
Disparaissent Leur bruit dans la for t s'enfonceA
Et sous les d mes verts s' teint confus mentD
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Sur une pre hauteur que h risse la ronceA
Parmi des blocs aigus et d' pais rochers platsA
Deux vieillards sont debout dont le sourcil se fronceA
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Ils regardent d'un oeil plein de sombres clatsA
Venir ce voyageur humble faible et sans crainteD
Qu'au d tour du coteau tra nent deux buffles lasA
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De ch ne entrelac de houx leur tempe est ceinteD
Ils allument soudain les sanglants tourbillonsA
D'un b cher dont le vent fouette la flamme sainteD
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Ils parlent d roulant les incantationsA
Conviant tous les Dieux qui hantent les oragesA
Par qui le jour s' clipse aux yeux des nationsA
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Comme un lourd oc an sorti de ses rivagesA
A leur voix la nuit morne engloutit le soleilF
Et l' clair de la foudre entr'ouvre les nuagesA
-
Puis l'horizon se tait aux tombeaux sourds pareilF
Le vent cesse la vie enti re est suspendueD
Terre et ciel sont rentr s dans l'inerte sommeilF
-
Tout est noir et sans forme en l'immense tendueD
Sous l'air pesant o plane un silence de mortD
Le chariot s'arr te en sa route perdueD
-
Mais l' tranger du doigt effleure sans effortD
Son front baiss son sein selon l'ordre et le nombreB
Des quatre points qu'il touche un flot lumineux sortD
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Et les quatre rayons travers la nuit sombreB
D'un blouissement brusque et myst rieuxA
Tracent un long chemin qui resplendit dans l'ombreB
Et la lumi re alors rena t au fond des cieuxA
Les oiseaux ranim s chantent l'aube immortelleF
Les cerfs brament aux pieds des ch nes radieuxA
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Le soleil est plus doux et la terre est plus belleF
Et les vieillards aupr s du b cher consumE
Sentent passer le Dieu d'une race nouvelleF
-
L'homme qu'ils redoutaient et qu'ils ont blasph mE
Cet inconnu tranquille et v n rable aux angesA
Poursuit sa route assis dans un char enflammE
-
Il vient de loin il sait des paroles trangesA
Qui germent dans le coeur du sage et du guerrierB
Il ouvre un ciel d'azur aux enfants dans leurs langesA
-
Il brave en souriant le glaive meurtrierB
Il console et b nit et le Dieu qu'il adoreB
Descend son appel et l' coute prierB
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verdoyante rinn sur ton sable sonoreB
Un soir il aborda venu des hautes mersA
Sa trace au sein des flots brillait comme une auroreB
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On dit que sur son front la neige dans les airsA
Arrondit tout coup sa vo te lumineuseA
Et que ton sol fleurit sous le vent des hiversA
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Depuis il a soumis ta race belliqueuseA
Des milliers ont re u le bapt me ternelF
Et les anges rinn te nomment bienheureuseA
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Mais tous n'ont point go t l'eau lustrale et le selF
Il en est qui remplis de songes immuablesA
Suivent l'ancien soleil qui d cro t dans le cielF
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La nuit monte Parmi les pins et les rablesA
Gisent de noirs d bris o la flamme a passA
Du vain orgueil de l'homme images p rissablesA
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Le lichen mord d j le granit entassA
Et l'herbe paisse cro t dans les fentes des dallesA
Et la ronce vivace entre au mur crevassA
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Les piliers et les f ts qui soutenaient les sallesA
pars ou confondus ont entrav les coursA
En croulant sous le faix des poutres colossalesA
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C'est dans ce palais mort noir t moin des vieux joursA
Que l'Ap tre s'arr te Au milieu des ruinesA
Il s'avance et son pas meut les chos sourdsA
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Les reptiles surpris rampent sous les pinesA
L'orfraie et le hibou sortent en g missantD
Fun bre vision des cavit s voisinesA
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Bient t dans la nuit morne un jet rouge et puissantD
Flamboie entre deux pans d'une tour solitaireB
La fum e au dessus roule en s' largissantD
-
Un homme est assis l sur un monceau de terreB
Le brasier l'enveloppe en sa chaude lueurB
Sa barbe et ses cheveux couvrent sa face aust reB
-
Muet les bras crois s il suit avec ardeurB
Les yeux caves et grands ouverts un sombre r veE
Et courbe son dos large o saillit la maigreurB
-
Sur ses genoux velus tincelle un long glaiveE
Une harpe de pierre est debout l' cartD
D'o le vent par instants tire une plainte br veE
-
L'Ap tre aupr s du feu contemple ce vieillardD
Je te salue au nom du R dempteur des mesA
Salut enfant Demain tu serais venu tardD
-
Avant que ce foyer ait puis ses flammesA
Je serai mort les loups d voreront ma chairB
Et mon nom p rira parmi nos clans inf mesA
-
Vieillard ton heure est proche et ton coeur est de ferB
N'as tu point m dit le Dieu sauveur du mondeD
Braves tu jusqu'au bout l'irr missible EnferB
-
Resteras tu plong dans cette nuit profondeD
D'o ta race s' lance la sainte ClartD
Veux tu seul du D mon garder la marque immondeD
-
Celui qui m'a choisi dans mon indignitD
Pour r pandre sa gloire et sa gr ce infinieC
Est descendu pour toi de son ternitD
-
De l'immense univers la paix tait bannieC
Il a tendu les bras aux peuples furieuxA
Et son sang a coul pour leur ignominieC
-
S'il r veillait d'un mot les morts silencieuxA
Ne peut il t'appeler du fond de ton ab meE
Et faire luire aussi la lumi re tes yeuxA
-
Mais tu n'ignores plus son histoire sublimeE
Et tu le sais voici que le saint avenirB
Germe arros des pleurs de la grande VictimeE
-
coute de la terre aux cieux entends fr mirB
L'hymne d'amour plus haut que la clameur des hainesA
Le si cle des Esprits violents va finirB
-
Vois le palais du fort croule au niveau des plainesA
Le bras qui brandissait l' p e est dess chG
L'humble croit en Celui par qui tombent ses cha nesA
-
Jette un cri vers ce Dieu rayonnant et cachG
Re ois l'Eau qui nous rend plus forts que l'agonieC
Remonte au Jour sans fin de la nuit du P chG
-
Et ta harpe aujourd'hui veuve de ton g nieC
Celui dont la terre et tous les cieux sont pleinsA
Emportera ton me avec son harmonieC
-
L'autre reste immobile et dress sur ses reinsA
Pr te l'oreille au vent comme si les t n bresA
Se remplissaient d' chos venus des jours anciensA
-
palais de Temrah s jour des Finns c l bresA
Dit il o flamboyaient les feux hospitaliersA
Maintenant lieu d sert hant d'oiseaux fun bresA
-
Salles o s'agitait la foule des guerriersA
Que de fois j'ai vers dans leurs coeurs h ro quesA
Les chants m les du Barde vos murs familiersA
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Hautes tours qui jetiez dans les nuits magnifiquesA
Jusqu'aux astres l' clat des b chers ceints de fleursA
Et couronniez d' rinn les collines antiquesA
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Et vous assauts des forts luttes des meilleursA
Cris de guerre si doux l'oreille des bravesA
tendards dont le sang retrempait les couleursA
-
Coeurs libres qui battiez sans peur et sans entravesA
Esprits qui remontiez noblement vers les DieuxA
Dans l'orgueil d'une mort inconnue aux esclavesA
-
Salut palais en cendre o vivaient mes a euxA
chants sacr s combats vertus f tes et gloireB
soleils clips s recevez mes adieuxA
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Ton peuple sainte rinn a perdu la m moireB
Et seul des vieux chefs morts j'entends la sombre voixA
Ils parlent et mon nom roule dans la nuit noireB
-
Viens disent ils la hache a mutil les boisA
L'esclave rampe et prie o chantaient les p esA
Et tous les Dieux d'Erinn sont partis la foisA
-
Viens les mes des Finns l'opprobre chapp esA
Dans la salle aux piliers de nuages br lantsA
Si gent la coupe au poing de pourpre et d'or drap esA
-
Le glaive qui les fit illustres bat leurs flancsA
Elles r vent de gloire aux fiers accents du bardeD
Et la verveine en fleur presse leurs fronts sanglantsA
-
Mais la foule des chefs parfois songe et regardeD
S'il arrive le roi des chanteurs de TemrahB
Ils disent en rumeur Voici longtemps qu'il tardeD
chefs j'ai trop v cu Quand l'aube rena traB
Je vous aurai rejoints dans la nue ternelleF
Et comme en mes beaux jours ma harpe chanteraB
-
L'ap tre dit Vieillard ta raison se perd elleF
Il n'est qu'un ciel promis par la bont de DieuD
Vers qui l'humble vertu s'envole d'un coup d'aileF
-
L'infid le endurci tombe en un autre lieuF
Terrible inexorable aux douleurs sans rel cheG
O l'Archange maudit l'encha ne dans le feuE
-
tranger r ponds moi Sais tu ce qu'est un l cheG
Moins qu'un chien affam qui hurle sous les coupsA
Quelle langue l'a dit de moi que je l'arracheG
-
O mes p res sont ils O les pa ens sont tousA
Pour leur ternit dans l'ardente tortureB
Dieu les a balay s du vent de son courrouxA
-
Le vieux Barde ces mots redressant sa statureB
Prend l' p e en son coeur il l'enfonce deux mainsA
Et tombe lentement contre la terre dureB
-
Ami dis ton Dieu que je rejoins les miensA
-
C'est ainsi que mourut dit la sainte l gendeD
Le chanteur de Temrah Murdoc'h aux longs cheveuxA
Vouant au noir Esprit cette sanglante offrandeD
-
Le palais croul s'illumina de feuxA
Livides d'o sortit un grand cri d' pouvanteD
Le Barde avait rejoint les siens selon ses voeuxA
-
Aupr s du corps dont l' me h las tait vivanteD
L'Ap tre en g missant courba les deux genouxA
Mais Dieu n'exau a point son oraison ferventeD
-
Et Murdoc'h fut mang des aigles et des loupsA

Charles Marie Rene Leconte De Lisle



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