La Légende Des Nornes Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AABBBBCCBBBBBBBBBBCC AAAADDCEFFBBGGAABBCC BBBBBBBBBBAHBBFFBBCC BBFFGGAABBFF G CCBBBBCCBBBBGGGGDDBB IIBBGGAABBCCGGAAGGBB FFBBBBBBGGAACCCCBBAA G GGFFBBBBBBDDBBBBEEAA BBAAJGBBBBBBBBFFCCAA CCFFGGAAAAAABBBBBBBB

La neige par flots lourds avec lenteur inondeA
Du haut des cieux muets la terre plate et rondeA
Tels sur nos yeux sans flamme et sur nos fronts courb sB
Sans rel che mes soeurs les si cles sont tomb sB
D s l'heure o le premier jaillissement des gesB
D'une cume glac e a lav nos visagesB
peine avions nous vu dans le brouillard vermeilC
Monter aux jours anciens l'orbe d'or du soleilC
Qu'il retombait au fond des t n bres premi resB
Sans pouvoir r chauffer nos rigides paupi resB
Et depuis il n'est plus de tr ve ni de paixB
Le vent des steppes froids g le nos pleurs paisB
Et sur ce cuivre dur avec nos ongles bl mesB
Nous gravons le destin de l'homme et des Dieux m mesB
Nornes qu'ils sont loin ces jours d'ombre couvertsB
O du vide f cond s' pandit l'universB
Qu'il est loin le matin des temps intarissablesB
O rien n' tait encor ni les eaux ni les sablesB
Ni terre ni rochers ni la vo te du cielC
Rien qu'un gouffre b ant l'ab me originelC
Et les germes nageaient dans cette nuit profondeA
Hormis nous cependant plus vieilles que le mondeA
Et le silence errait sur le vide dormantA
Quand la rumeur vivante clata brusquementA
Du Nord envelopp d'un tourbillon de brumeD
Par bonds imp tueux quatre fleuves d' cumeD
Tomb rent rugissants dans l'antre du milieuC
Les blocs lourds qui roulaient se fondirent au feuE
Le sombre Ymer naquit de la flamme et du givreF
Et les G ants ses fils commenc rent de vivreF
Pervers ils m ditaient dans leur songe envieuxB
D'entraver jamais l' closion des DieuxB
Mais nul ne peut briser ta cha ne destin eG
Et la Vache c leste en ce temps tait n eG
Blanche comme la neige o ti de ruisselaitA
De ses pis maternels la source de son laitA
Elle trouva le Roi des Ases frais et roseB
Qui dormait fleur divine aux vents du p le closeB
Baign d'un souffle doux et chaud il s' veillaC
L'Aurore primitive en son oeil bleu brillaC
Il rit et soulevant ses l vres alt r esB
But la Vie immortelle aux mamelles sacr esB
Voici qu'il engendra les Ases bienheureuxB
Les purificateurs du chaos t n breuxB
Beaux et pleins de vigueur intelligents et justesB
Ymer dompt mourut entre leurs mains augustesB
Et de son cr ne immense ils form rent les cieuxB
Les astres des clairs chapp s de ses yeuxB
Les rochers de ses os Ses paules charnuesB
Furent la terre stable et la houle des nuesB
Sortit en tourbillons de son cerveau pesantA
Et comme l'univers roulait des flots de sangH
Faisant jaillir du fond de ses cavit s noiresB
Une cume de pourpre au front des promontoiresB
Le d luge envahit l' tendue et la merF
Assi gea le troupeau hurlant des fils d'YmerF
Ils fuyaient secouant leurs chevelures rudesB
Escaladant les pics des hautes solitudesB
Monstrueux perdus mais le sang paternelC
Croissait gonflait ses flots fumants jusques au cielC
Et voici qu'arrach s des supr mes rivagesB
Ils s'engloutirent tous avec des cris sauvagesB
Puis ce rouge Oc an s'enveloppa d'azurF
La Terre d'un seul bond reverdit dans l'air purF
Le couple humain sortit de l' corce du fr neG
Et le soleil dora l'immensit sereineG
H las mes soeurs ce fut un r ve blouissantA
Voyez la neige tombe et va s' paississantA
Et peut tre Yggdrasill le fr ne aux trois racinesB
Ne fait il plus tourner les neuf sph res divinesB
Je suis la vieille Urda l' ternel SouvenirF
Mais le pr sent m' chappe autant que l'avenirF
-
-
DEUXI ME NORNEG
-
Tombe neige sans fin Enveloppe d'un voileC
Le rose clair de l'aube et l' clat de l' toileC
Brouillards silencieux ensevelissez nousB
vents glac s par qui frissonnent nos genouxB
Ainsi que des bouleaux vous secouez les branchesB
Sur nos fronts aux plis creux fouettez nos m ches blanchesB
Neige brouillards et vents d sert cercle ternelC
Je nage malgr vous dans la splendeur du cielC
Par del ce silence o nous sommes assisesB
Je me berce en esprit au vol joyeux des brisesB
Je m'enivre souhait de l'ar me des fleursB
Et je m'endors plong e en de molles chaleursB
Urda r jouis toi l'oeuvre des Dieux fut bonneG
La gloire du soleil sur leur face rayonneG
Comme au jour o tu vis le monde nouveau nG
Du d luge sanglant sortir illuminG
Et toujours Yggdrasill sa plus haute cimeD
Des neuf sph res du ciel porte le poids sublimeD
Nornes chapp du naufrage des siensB
Vivant mais encha n dans les antres anciensB
Loki le dernier fils d'Ymer tordant sa boucheI
S'agite et se consume en sa rage faroucheI
Tandis que le Serpent de ses noeuds convulsifsB
treint sans l' branler la terre aux rocs massifsB
Et que le loup Fenris h rissant son chineG
Hurle et pleure les yeux flamboyants de famineG
Le noir Surtur sommeille immobile et domptA
Et des vers du tombeau vile post ritA
Les Nains hideux v tus de rouges cheveluresB
Mart lent les m taux sur les enclumes duresB
Mais ils ne souillent plus l'air du ciel toilC
Le mal sous les neuf sceaux de l'ab me est scellC
Mes soeurs La sombre H la comme un oiseau nocturneG
Plane au dessus du gouffre aveugle et taciturneG
Et les Ases assis dans le palais d'AsgardA
Embrassent l'univers immense d'un regardA
Mod rateurs du monde et source d'harmonieG
Ils r pandent d'en haut la lumi re b nieG
La joie est dans leur coeur sur la tige des DieuxB
Une fleur a germ qui parfume les cieuxB
Et voici qu'aux rayons d'une immuable auroreF
Le Fruit sacr d sir des si cles vient d' cloreF
Balder est n Je vois ses pieds innocentsB
Les Alfes lumineux faire onduler l'encensB
Toute chose a dou de splendeur et de gr ceB
Le plus beau le meilleur d'une immortelle raceB
L'aube a de ses clart s tress ses cheveux blondsB
L'azur c leste rit travers ses cils longsB
Les astres attendris ont comme une ros eG
Vers des lueurs d'or sur sa joue iris eG
Et les Dieux l'envi d j l'ont rev tuA
D'amour et d' quit de force et de vertuA
Afin que grandissant et triomphant en elleC
Il soit le bouclier de leur oeuvre ternelleC
Nornes Je l'ai vu na tre et mon sort est rempliC
Meure le souvenir au plus noir de l'oubliC
Tout est dit tout est bien Les si cles fatidiquesB
Ont tenu jusqu'au bout leurs promesses antiquesB
Puisque le choeur du ciel et de l'humanitA
Autour de ce berceau v n rable a chantA
-
TROISI ME NORNEG
-
Que ne puis je dormir sans r veil et sans r veG
Tandis que cette aurore clatante se l veG
Inaccessible et sourde aux voix de l'avenirF
vos c t s mes soeurs que ne puis je dormirF
Spectres aux cheveux blancs aux prunelles glac esB
Sous le suaire pais des neiges amass esB
songe d sirs vains inutiles souhaitsB
Ceci ne sera point maintenant ni jamaisB
Oui le Meilleur est n plein de gr ce et de charmesB
Celui que l'univers baignera de ses larmesB
Qui de sa propre flamme aussit t consumD
Doit vivre par l'amour et mourir d' tre aimD
Il grandit comme un fr ne au milieu des pins sombresB
Celui que le destin enserre de ses ombresB
Le guide jeune et beau qui m ne l'homme aux DieuxB
H las rien d' ternel ne fleurit sous les cieuxB
Il n'est rien d'immuable o palpite la vieE
La douleur fut dompt e et non pas assouvieE
Et la destruction a rong sourdementA
Des temps laborieux le vaste monumentA
Vieille Urda ton oeil cave a vu l'essaim des chosesB
Du vide primitif soudainement closesB
Jaillir tourbillonner emplir l'immensitA
Tu le verras rentrer au gouffre illimitA
Verdandi Ce concert de triomphe et de joieJ
L'orage le disperse et l'espace le noieG
vous qui survivrez quand les cieux vermoulusB
S'en iront en poussi re et qu'ils ne seront plusB
Des si cles infinis Contemporaines mornesB
Vieille Urda Verdandi lamentez vous NornesB
Car voici que j'entends monter comme des flotsB
Des cris de mort m l s de divins sanglotsB
Pleurez lamentez vous Nornes d sesp r esB
Ils sont venus les jours des preuves sacr esB
Les supr mes soleils dont le ciel flamboieraF
Le si cle d' pouvante o le Juste mourraF
Sur le centre du monde inclinez votre oreilleC
Loki brise les sceaux le noir Surtur s' veilleC
Le Reptile assoupi se redresse en sifflantA
L' cume dans la gueule et le regard sanglantA
Fenris flaire d j sa proie irr vocableC
Comme un autre d luge h las plus implacableC
Se rue au jour la race effrayante d'YmerF
L'impur troupeau des Nains qui mart lent le ferF
Asgard Asgard n'est plus qu'une ardente ruineG
Yggdrasill branl ploie et se d racineG
Tels qu'une gr le d'or au fond du ciel mouvantA
Les astres flagell s tourbillonnent au ventA
Se heurtent en clats tombent et disparaissentA
Veuves de leur pilier les neuf Sph res s'affaissentA
Et dans l'oc an noir silencieux fumantA
La Terre avec horreur s'enfonce pesammentA
Voil ce que j'ai vu par del les ann esB
Moi Skulda dont la main grave les destin esB
Et ma parole est vraie Et maintenant JoursB
Allez accomplissez votre rapide coursB
Dans la joie ou les pleurs montez rumeurs supr mesB
Rires des Dieux heureux chansons soupirs blasph mesB
souffles de la vie immense bruits sacr sB
H tez vous l'heure est proche o vous vous teindrezB

Charles Marie Rene Leconte De Lisle



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