La Fontaine Aux Lianes Poem Rhyme Scheme

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Comme le flot des mers ondulant vers les plages	A
bois vous d roulez pleins d'arome et de nids	A
Dans l'air splendide et bleu vos houles de feuillages	A
Vous tes toujours vieux et toujours rajeunis	A
	-
Le temps a respect rois aux longues ann es	A
Vos grands fronts couronn s de lianes d'argent	B
Nul pied ne foulera vos feuilles non fan es	A
Vous verrez passer l'homme et le monde changeant	B
	-
Vous inclinez d'en haut au penchant des ravines	A
Vos rameaux lents et lourds qu'ont br l s les clairs	A
Qu'il est doux le repos de vos ombres divines	A
Aux soupirs de la brise aux chansons des flots clairs	A
	-
Le soleil de midi fait palpiter vos s ves	A
Vous si gez rev tus de sa pourpre et sans voix	A
Mais la nuit panchant la ros e et les r ves	A
Apaise et fait chanter les mes et les bois	A
	-
Par del les verdeurs des zones maternelles	A
O vous poussez d'un jet vos troncs in branl s	A
Seules plus pr s du ciel les neiges ternelles	A
Couvrent de leurs plis blancs les pics immacul s	A
	-
bois natals j'errais sous vos larges ramures	A
L'aube aux flancs noirs des monts marchait d'un pied vermeil	C
La mer avec lenteur veillait ses murmures	A
Et de tout oeil vivant fuyait le doux sommeil	C
	-
Au bord des nids ouvrant ses ailes longtemps closes	A
L'oiseau disait le jour avec un chant plus frais	A
Que la source agitant les verts buissons de roses	A
Que le rire amoureux du vent dans les for ts	A
	-
Les abeilles sortaient des ruches naturelles	A
Et par essaims vibraient au soleil matinal	C
Et livrant le tr sor de leurs corolles fr les	A
Chaque fleur r pandait sa goutte de cristal	C
	-
Et le ciel descendait dans les claires ros es	A
Dont la montagne bleue au loin tincelait	B
Un mol encens fumait des plantes arros es	A
Vers la sainte nature qui mon coeur parlait	B
	-
Au fond des bois baign s d'une vapeur c leste	B
Il tait une eau vive o rien ne remuait	B
Quelques joncs verts gardiens de la fontaine agreste	B
S'y penchaient au hasard en un groupe muet	B
	-
Les larges n nuphars les lianes errantes	A
Blancs archipels flottaient enlac s sur les eaux	A
Et dans leurs profondeurs vives et transparentes	A
Brillait un autre ciel o nageaient les oiseaux	A
	-
fra cheur des for ts s r nit premi re	D
vents qui caressiez les feuillages chanteurs	A
Fontaine aux flots heureux o jouait la lumi re	D
den panoui sur les vertes hauteurs	A
	-
Salut douce paix et vous pures haleines	A
Et vous qui descendiez du ciel et des rameaux	A
Repos du coeur oubli de la joie et des peines	A
Salut sanctuaire interdit nos maux	A
	-
Et sous le d me pais de la for t profonde	B
Aux r duits du lac bleu dans les bois panch	E
Dormait envelopp du suaire de l'onde	B
Un mort les yeux au ciel sur le sable couch	E
	-
Il ne sommeillait pas calme comme Oph lie	C
Et souriant comme elle et les bras sur le sein	F
Il tait de ces morts que bient t on oublie	C
P le et triste il songeait au fond du clair bassin	G
	-
La t te au dur regard reposait sur la pierre	H
Aux replis de la joue o le sable brillait	B
On e t dit que des pleurs tombaient de la paupi re	D
Et que le coeur encor par instants tressaillait	B
	-
Sur les l vres errait la sombre inqui tude	B
Immobile attentif il semblait couter	D
Si quelque pas humain troublant la solitude	B
De son supr me asile allait le rejeter	D
	-
Jeune homme qui choisis pour ta couche azur e	I
La fontaine des bois aux flots silencieux	A
Nul ne sait la liqueur qui te fut mesur e	I
Au calice ternel des esprits soucieux	A
	-
De quelles passions ta jeunesse assaillie	C
Vint elle ici chercher le repos dans la mort	B
Ton me son d part ne fut pas recueillie	C
Et la vie a laiss sur ton front un remord	B
	-
Pourquoi jusqu'au tombeau cette tristesse am re	D
Ce coeur s'est il bris pour avoir trop aim	J
La blanche illusion l'esp rance ph m re	D
En s'envolant au ciel l'ont elles vu ferm	K
	-
Tu n'es pas n sans doute au bord des mers dor es	A
Et tu n'as pas grandi sous les divins palmiers	A
Mais l'avare soleil des lointaines contr es	A
N'a pas m ri la fleur de tes songes premiers	A
l'heure o de ton sein la flamme fut ravie	L
jeune homme qui vins dormir en ces beaux lieux	A
Une image divine et toujours poursuivie	L
Un ciel m lancolique ont pass dans tes yeux	A
	-
Si ton me ici bas n'a point bris sa cha ne	I
Si la source au flot pur n'a point lav tes pleurs	A
Si tu ne peux partir pour l' toile prochaine	I
Reste puise la vie et tes ch res douleurs	A
	-
Puis p le tranger dans ta fosse bleu tre	D
Libre des maux soufferts et d'une ombre voil	C
Que la nature au moins ne te soit point mar tre	D
Repose entre ses bras paisible et consol	C
	-
Tel je songeais Les bois sous leur ombre odorante	B
panchant un concert que rien ne peut tarir	D
Sans m' couter ber aient leur gloire indiff rente	B
Ignorant que l'on souffre et qu'on puisse en mourir	D
	-
La fontaine limpide en sa splendeur native	L
R fl chissait toujours les cieux de flamme emplis	A
Et sur ce triste front nulle haleine plaintive	L
De flots riants et purs ne vint rider les plis	A
	-
Sur les blancs n nuphars l'oiseau ployant ses ailes	A
Buvait de son bec rose en ce bassin charmant	B
Et sans penser aux morts tout couvert d' tincelles	A
Volait s cher sa plume au ti de firmament	B
	-
La nature se rit des souffrances humaines	A
Ne contemplant jamais que sa propre grandeur	D
Elle dispense tous ses forces souveraines	A
Et garde pour sa part le calme et la splendeur	D

Charles Marie Rene Leconte De Lisle

La Fontaine Aux Lianes Poem Rhyme Scheme and Analysis

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