Déjà! Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABCCAAADAEFG CCAC AHCFC CCCC FFCACAA ACG CGAD

Cent fois d eacute j agrave le soleil avait jailli radieux ou attrist eacute de cetteA
cuve immense de la mer dont les bords ne se laissent qu' agrave peineB
apercevoir cent fois il s' eacute tait replong eacute eacute tincelant ou morose dansC
son immense bain du soir Depuis nombre de jours nous pouvionsC
contempler l'autre c ocirc t eacute du firmament et d eacute chiffrer l'alphabet c eacute lesteA
des antipodes Et chacun des passagers g eacute missait et grognait On e ucirc tA
dit que l'approche de la terre exasp eacute rait leur souffrance laquo QuandA
donc laquo disaient ils laquo cesserons nous de dormir un sommeil secou eacute parD
la lame troubl eacute par un vent qui ronfle plus fort que nous QuandA
pourrons nous manger de la viande qui ne soit pas sal eacute e commeE
l' eacute l eacute ment inf acirc me qui nous porte Quand pourrons nous dig eacute rer dans unF
fauteuil immobile laquoG
-
Il y en avait qui pensaient agrave leur foyer qui regrettaient leursC
femmes infid egrave les et maussades et leur prog eacute niture criarde TousC
eacute taient si affol eacute s par l'image de la terre absente qu'ils auraientA
je crois mang eacute de l'herbe avec plus d'enthousiasme que les b ecirc tesC
-
Enfin un rivage fut signal eacute et nous v icirc mes en approchant que c' eacute taitA
une terre magnifique eacute blouissante Il semblait que les musiques de laH
vie s'en d eacute tachaient en un vague murmure et que de ces c ocirc tes richesC
en verdures de toute sorte s'exhalait jusqu' agrave plusieurs lieues uneF
d eacute licieuse odeur de fleurs et de fruitsC
-
Aussit ocirc t chacun fut joyeux chacun abdiqua sa mauvaise humeur ToutesC
les querelles furent oubli eacute es tous les torts r eacute ciproques pardonn eacute sC
les duels convenus furent ray eacute s de la m eacute moire et les rancunesC
s'envol egrave rent comme des fum eacute esC
-
Moi seul j' eacute tais triste inconcevablement triste Semblable agrave unF
pr ecirc tre agrave qui on arracherait sa divinit eacute je ne pouvais sans uneF
navrante amertume me d eacute tacher de cette mer si infiniment vari eacute e dansC
son effrayante simplicit eacute et qui semble contenir en elle etA
repr eacute senter par ses jeux ses allures ses col egrave res et ses souriresC
les humeurs les agonies et les extases de toutes les acirc mes qui ontA
v eacute cu qui vivent et qui vivrontA
-
En disant adieu agrave cette incomparable beaut eacute je me sentais abattuA
jusqu' agrave la mort et c'est pourquoi quand chacun de mes compagnonsC
dit laquo Enfin laquo je ne pus crier que laquo D eacute j agrave laquoG
-
Cependant c' eacute tait la terre la terre avec ses bruits ses passionsC
ses commodit eacute s ses f ecirc tes c' eacute tait une terre riche et magnifiqueG
pleine de promesses qui nous envoyait un myst eacute rieux parfum de rose etA
de musc et d'o ugrave les musiques de la vie nous arrivaient en un amoureux murmureD

Charles Baudelaire



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