Halte En Marchant Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AABBBBBBBBBBCDBBEFGG DDBHHAAFFAABBBBII AJDDBBBBKKIIDDBBBBBB BBBBAAAA AAIIKKDDBB

Une brume couvrait l'horizon maintenantA
Voici le clair midi qui surgit rayonnantA
Le brouillard se dissout en perles sur les branchesB
Et brille diamant au collier des pervenchesB
Le vent souffle travers les arbres sur les toitsB
Du hameau noir cachant ses chaumes dans les boisB
Et l'on voit tressaillir pars dans les ram esB
Le vague arrachement des tremblantes fum esB
Un ruisseau court dans l'herbe entre deux hauts talusB
Sous l'agitation des saules chevelusB
Un orme un h tre anciens du vallon arbres fr resB
Qui se donnent la main des deux rives contrairesB
Semblent sous le ciel bleu dire A la bonne foiC
L'oiseau chante son chant plein d'amour et d'effroiD
Et du fr missement des feuilles et des ailesB
L' tang luit sous le vol des vertes demoisellesB
Un bouge est l montrant dans la sauge et le thymE
Un vieux saint souriant parmi des brocs d' tainF
Avec tant de rayons et de fleurs sur la bergeG
Que c'est peut tre un temple ou peut tre une aubergeG
Que notre bouche ait soif ou que ce soit le coeurD
Gloire au Dieu bon qui tend la coupe au voyageurD
Nous entrons 'Qu'avez vous Des oeufs fraisB
de l'eau fra cheH
On croit voir l'humble toit effondr d'une cr cheH
A la source du pr qu'abrite un vert rideauA
Une enfant blonde alla remplir sa jarre d'eauA
Joyeuse et soulevant son jupon de futaineF
Pendant qu'elle plongeait sa cruche la fontaineF
L'eau semblait admirer gazouillant doucementA
Cette belle petite aux yeux de firmamentA
Et moi pr s du grand lit drap de vieilles sergesB
Pensif je regardais un Christ battu de vergesB
Eh qu'importe l'outrage aux martyrs clatantsB
Affront de tous les lieux crachat de tous les tempsB
Vaine clameur d'aveugle ternelle hu eI
O la foule toujours s'est follement ru eI
-
Plus tard le vagabond flagell devient DieuA
Ce front noir et saignant semble fait de ciel bleuJ
Et dans l'ombre clairant palais temple masureD
Le crucifix blanchit et J sus Christ s'azureD
La foule un jour suivra vos pas allez saignezB
Souffrez penseurs des pleurs de vos bourreaux baign sB
Le deuil sacre les saints les sages les g niesB
La tremblante aur ole cl t aux g moniesB
Et sur ce vil marais flotte lueur du cielK
Du cloaque de sang feu follet ternelK
Toujours au m me but le m me sort ram neI
Il est au plus profond de notre histoire humaineI
Une sorte de gouffre o viennent tour tourD
Tomber tous ceux qui sont de la vie et du jourD
Les bons les purs les grands les divins les c l bresB
Flambeaux chevel s au souffle des t n bresB
L se sont engloutis les Dantes disparusB
Socrate Scipion Milton Thomas MorusB
Eschyle ayant aux mains des palmes frissonnantesB
Nuit d'o l'on voit sortir leurs m moires planantesB
Car ils ne sont complets qu'apr s qu'ils sont d chusB
De l'exil d'Aristide au b cher de Jean HussB
Le genre humain pensif c'est ainsi que nous sommesB
R ve bloui devant l'ab me des grands hommesB
Ils sont telle est la loi des hauts destins penchantA
Tes semblables soleil leur gloire est leur couchantA
Et fier Niagara dont le flot gronde et lutteA
Tes pareils ce qu'ils ont de plus beau c'est leur chuteA
-
Un de ceux qui liaient J sus Christ au poteauA
Et qui sur son dos nu jetaient un vil manteauA
Arracha de ce front tranquille une poign eI
De cheveux qu'inondait la sueur r sign eI
Et dit Je vais montrer Ca phe celaK
Et crispant son poing noir cet homme s'en allaK
La nuit tait venue et la rue tait sombreD
L'homme marchait soudain il s'arr ta dans l'ombreD
Stup fait p le et comme en proie aux visionsB
Fr missant Il avait dans la main des rayonsB

Victor Marie Hugo



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