Ecrit Après La Visite D'un Bagne Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AABBCAD DBBDDEEFFFF DDBBEEFFBBFFF FFFDDDDBBDDBBAA

Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagneA
Quatrevingt dix voleurs sur cent qui sont au bagneA
Ne sont jamais all s l' cole une foisB
Et ne savent pas lire et signent d'une croixB
C'est dans cette ombre l qu'ils ont trouv le crimeC
L'ignorance est la nuit qui commence l'ab meA
O rampe la raison l'honn tet p ritD
-
Dieu le premier auteur de tout ce qu'on critD
A mis sur cette terre o les hommes sont ivresB
Les ailes des esprits dans les pages des livresB
Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile et peutD
Planer l haut o l' me en libert se meutD
L' cole est sanctuaire autant que la chapelleE
L'alphabet que l'enfant avec son doigt pelleE
Contient sous chaque lettre une vertu le coeurF
S' claire doucement cette humble lueurF
Donc au petit enfant donnez le petit livreF
Marchez la lampe en main pour qu'il puisse vous suivreF
-
La nuit produit l'erreur et l'erreur l'attentatD
Faute d'enseignement on jette dans l' tatD
Des hommes animaux t tes inachev esB
Tristes instincts qui vont les prunelles crev esB
Aveugles effrayants au regard s pulcralE
Qui marchent t tons dans le monde moralE
Allumons les esprits c'est notre loi premi reF
Et du suif le plus vil faisons une lumi reF
L'intelligence veut tre ouverte ici basB
Le germe a droit d' clore et qui ne pense pasB
Ne vit pas Ces voleurs avaient le droit de vivreF
Songeons y bien l' cole en or change le cuivreF
Tandis que l'ignorance en plomb transforme l'orF
-
Je dis que ces voleurs poss daient un tr sorF
Leur pens e immortelle auguste et n cessaireF
Je dis qu'ils ont le droit du fond de leur mis reF
De se tourner vers vous qui le jour souritD
Et de vous demander compte de leur espritD
Je dis qu'ils taient l'homme et qu'on en fit la bruteD
Je dis que je nous bl me et que je plains leur chuteD
Je dis que ce sont eux qui sont les d pouill sB
Je dis que les forfaits dont ils se sont souill sB
Ont pour point de d part ce qui n'est pas leur fauteD
Pouvaient ils s' clairer du flambeau qu'on leur teD
Ils sont les malheureux et non les ennemisB
Le premier crime fut sur eux m mes commisB
On a de la pens e teint en eux la flammeA
Et la soci t leur a vol leur meA

Victor Marie Hugo



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