Aux Proscrits Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: A B C BBBB DBDB DEDE DCDC FGFG DCDC EGEG EGEG HCHC BDBD BDBD IGIG DBDB FDFD BBBB DGDG IBIB BBBB BBBB IBIB BBBB BBBB IGII GBGB F BDBD BBBB JBJB IBIB CBCB CBCB EBEB ECKC EEEC C BBBB BEBE BBBB BCBC CCCC BDBD BCBC BDBD GE

EN PLANTANT LE CH NE DES TATS UNIS D'EUROPEA
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DANS LE JARDIN DE HAUTEVILLE HOUSEB
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LE JUILLETC
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I-
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Semons ce qui demeure passants que nous sommesB
Le sort est un ab me et ses flots sont amersB
Au bord du noir destin fr res semons des hommesB
Et des ch nes au bord des mersB
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Nous sommes envoy s bannis sur ce calvaireD
Pour tre vus de loin d'en bas par nos vainqueursB
Et pour faire germer par l'exemple s v reD
Des coeurs semblables nos coeursB
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Et nous avons aussi le devoir natureD
D'allumer des clart s sous ton fauve sourcilE
Et de mettre ces rocs la grande signatureD
De l'avenir et de l'exilE
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Sachez que nous pouvons faire sortir de terreD
Le ch ne triomphal que l'univers attendC
Et faire frissonner dans son feuillage aust reD
L'id e au sourire clatantC
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La mati re aime et veut que notre appel l' meuveF
Le globe est sous l'esprit et le grand verbe humainG
Enseigne l' tre et l'onde et la s ve et le fleuveF
Qui lui demandent leur cheminG
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L'homme quand il commande aux flots de le conna treD
Aux mers de l' couter dans le bruit qu'elles fontC
A la terre d'ouvrir son flanc aux temps de na treD
Est un mage immense et profondC
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Ayons foi dans ce germe Amis il nous ressembleE
Il sera grand et fort puisqu'il est faible et nuG
Nous sommes ses pareils bannis nous en qui trembleE
Tout un vaste monde inconnuG
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Nous f mes secou s d'un arbre formidableE
Un soir d'hiver l'heure o le monde est puniG
Nous f mes secou s fr res dans l'insondableE
Dans l'ouragan dans l'infiniG
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Chacun de nous contient le ch ne R publiqueH
Chacun de nous contient le ch ne V ritC
L'oreille qui pieuse nos malheurs s'appliqueH
T'entend sourdre en nous LibertC
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Tu nous jettes au vent Dieu qui par nous commencesB
C'est bien Nous disperser Dieu c'est nous b nirD
Nous sommes la poign e obscure des semencesB
Du sombre champ de l'avenirD
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Et nous y germerons n'en doutez pas mes fr resB
Comme en ce sable au bord des flots prompts s'enflerD
Cro tra parmi les flux et les reflux contrairesB
Ce gland sur qui Dieu va soufflerD
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II-
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O nature il s'agit de faire un arbre normeI
Mouvant comme aujourd'hui puissant comme demainG
Figurant par sa feuille et sa taille et sa formeI
La croissance du genre humainG
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Il s'agit de construire un ch ne aux bras sans nombreD
Un grand ch ne qui puise avec son tronc noueuxB
De la nuit dans la terre et qui force cette ombreD
A s' panouir dans les cieuxB
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Il s'agit de b tir cette oeuvre collectiveF
D'un ch ne altier auguste et par tous conspirD
L'homme y mettant son souffle et l'oc an sa riveF
Et l'astre son rayon sacrD
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Nature que je sens saigner par nos f luresB
Dont l' me est le foyer o nous nous r chauffonsB
Et dont on voit la nuit les vagues cheveluresB
Flotter dans les souffles profondsB
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Nous confions cet arbre tes entrailles m reD
Fais le si grand qu' gal aux vieux c dres d'H bronG
Il ne distingue pas l'aigle de l' ph m reD
Et la foudre du moucheronG
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Et qu'un jour le passant quand luira l'aube calmeI
De l'affranchissement des peuples sous les cieuxB
Croie en le voyant voir la gigantesque palmeI
De cet effort prodigieuxB
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Nous te le confions plage aux voix touff esB
O sinistre oc an nous te le confionsB
Nous confions le ch ne ador des Orph esB
Aux flots qu'aimaient les AmphionsB
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Nuages firmaments pl iades protectricesB
cumes durs granits sables craints des sondeursB
Nous vous le confions et soyez ses nourricesB
T n bres clart s profondeursB
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III-
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Vents vous travaillerez ce travail sublimeI
O vents sourds qui jamais ne dites c'est assezB
Vous m lerez la pluie am re de l'ab meI
A ses noirs cheveux h riss sB
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Vous le fortifierez de vos rudes haleinesB
Vous l'accoutumerez aux luttes des g antsB
Vous l'effaroucherez avec vos bouches pleinesB
De la clameur des oc ansB
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Et vous lui porterez vents du fond des campagnesB
Vents vous lui porterez du fond des vastes eauxB
Le frisson des sapins de toutes les montagnesB
Et des m ts de tous les vaisseauxB
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Afin qu'il soit robuste invincible supr meI
Et qu'il n'ait peur de rien au bord de l'infiniG
Afin qu' tant b ti par les destructeurs m meI
Des maudits m me il soit b niI
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Afin qu'il soit sacr pour la mer sa voisineG
Que sa rumeur s'effeuille en ineffables motsB
Et qu'il grandisse ayant la nuit dans sa racineG
Et l'aurore dans ses rameauxB
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IVF
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Oh qu'il croisse qu'il monte aux cieux o sont les flammesB
Qu'il ait toujours moins d'ombre et toujours plus d'azurD
Cet arbre en qui pieux pench s vidant nos mesB
Nous mettons tout l'homme futurD
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Qu'il ait la majest des toiles profondesB
Au dessus de sa t te et sous ses pieds les flotsB
Et qu'il soit moins mu du murmure des mondesB
Que des chansons des matelotsB
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Qu'il soit haut comme un phare et beau comme une gerbeJ
Qu'il soit mobile et fixe et jeune m me vieuxB
Qu'il montre aux rocs jaloux son ondoiement superbeJ
Sa racine aux flots envieuxB
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Qu'il soit l'arbre univers l'arbre cit l'arbre hommeI
Et que le penseur croie un jour sous ses abrisB
Entendre en ses rameaux le grand soupir de RomeI
Et le grand hymne de ParisB
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Que l'hiver lutteur nu tronc fier vivant squeletteC
Montrant ses poings de bronze aux souffles furieuxB
Tordant ses coudes noirs il soit le sombre athl teC
D'un pugilat myst rieuxB
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Car l'orage est semblable au sort qui se d cha neC
La vie est un guerrier les vents sont des bourreauxB
Et traitent sous les cieux le h ros comme un ch neC
Et le ch ne comme un h rosB
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Qu'il abrite la fleur rampante sur le sableE
Qu'il couvre le brin d'herbe et le myosotisB
Qu'il apparaisse aux vents d cha n s formidableE
De sa bont pour les petitsB
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Que rien ne le renverse et que rien ne le ploieE
Qu'il soit sur ce rivage pre et des vents battuC
La touffe fr missante et forte de la joieK
De l'audace et de la vertuC
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Qu'il r jouisse auguste aux rayons p n trableE
De son fourmillement de feuilles le ciel bleuE
Qu'il vive Qu'il soit un et qu'il soit innombrableE
Comme le peuple et comme DieuC
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VC
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En attendant cume autan bruits noires bouchesB
M nagez l'arbre enfant l ments irrit sB
Tant qu'il sera petit murmurez voix farouchesB
Et quand il sera grand chantezB
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Les tyrans entassant les fl aux blocs fun bresB
Brisant l'homme id al broyant l'homme animalE
Sont en train de b tir un fronton de t n bresB
Au vieil difice du malE
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Avec l'ombre qui sort des guerres et des pestesB
Avec les tourbillons des grands embrasementsB
Et les miasmes lourds et les souffles funestesB
Des fosses pleines d'ossementsB
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Avec les toits br lants les villes enflamm esB
Le noir temple du deuil par les rois est construitC
On voit d'ici monter ces normes fum esB
Colonnes torses de la nuitC
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Nous vaincus construisons le bonheur Je convieC
Les si cles ton ombre gland d'adversitC
Cro s arbre r gne id e et que l'arbre ait la vieC
L'id e ayant l' ternitC
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Pierre et C sar sont l pleins du pass f roceB
C'est l'instant de lutter nous qu'on osa bannirD
Contre le mal g ant contre l'erreur colosseB
Avec ton atome avenirD
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Semons Semons le gland et qu'il soit ch ne immenseB
Semons le droit qu'il soit bonheur gloire et clartC
Semons l'homme et qu'il soit peuple semons la FranceB
Et qu'elle soit HumanitC
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C'est le champ de l'exil semons y l'esp ranceB
Semons la nuit lugubre et qu'elle soit le jourD
Germe en Dieu grain obscur semons notre souffranceB
Proscrits et qu'elle soit l'amourD
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Oh que le genre humain monte sur la montagneG
Terre souris enfin lE

Victor Marie Hugo



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