Au Bord De La Mer Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AAAAAAAAAABBCCAADDAA EFGGAABBFF AAGGAAAAAAAAHIBBGGAA FFIIFFAABBAAAAAAII CBCB GBGJ KBKB BGBG GAGA AAAA BBBB GAGA AFAF

Vois ce spectacle est beau Ce paysage immenseA
Qui toujours devant nous finit et recommenceA
Ces bl s ces eaux ces pr s ce bois charmant aux yeuxA
Ce chaume o l'on entend rire un groupe joyeuxA
L'oc an qui s'ajoute la plaine o nous sommesA
Ce golfe fait par Dieu puis refait par les hommesA
Montrant la double main empreinte en ses contoursA
Et des amas de rocs sous des monceaux de toursA
Ces landes ces for ts ces cr tes d chir esA
Ces antres fleur d'eau qui boivent les mar esA
Cette montagne au front de nuages couvertB
Qui dans un de ses plis porte un beau vallon vertB
Comme un enfant des fleurs dans un pan de sa robeC
La ville que la brume demi nous d robeC
Avec ses mille toits bourdonnants et press sA
Ce bruit de pas sans nombre et de rameaux froiss sA
De voix et de chansons qui par moments s' l veD
Ces lames que la mer amincit sur la gr veD
O les longs cheveux verts des sombres go monsA
Tremblent dans l'eau moir e avec l'ombre des montsA
Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joueE
Ici cette charrue et l bas cette proueF
Tra ant en m me temps chacune leur sillonG
Ces arbres et ces m ts jouets de l'aquilonG
Et l bas par del les collines lointainesA
Ces horizons remplis de formes incertainesA
Tout ce que nous voyons brumeux ou transparentB
Flottant dans les clart s dans les ombres errantB
Fuyant debout pench fourmillant solitaireF
Vagues rochers gazons regarde c'est la terreF
-
Et l haut sur ton front ces nuages si beauxA
O pend et se d chire une pourpre en lambeauxA
Cet azur qui ce soir sera l'ombre infinieG
Cet espace qu'emplit l' ternelle harmonieG
Ce merveilleux soleil ce soleil radieuxA
Si puissant changer toute forme nos yeuxA
Que parfois transformant en m taux les bruinesA
On ne voit plus dans l'air que splendides ruinesA
Entassements confus amas tincelantsA
De cuivres et d'airains l'un sur l'autre croulantsA
Cuirasses boucliers armures d nou esA
Et capara ons d'or aux croupes des nu esA
L' ther cet oc an si liquide et si bleuH
Sans rivage et sans fond sans borne et sans milieuI
Que l'oscillation de toute haleine agiteB
O tout ce qui respire ou remue ou graviteB
A sa vague et son flot d'autres flots uniG
O passent la fois m l s dans l'infiniG
Air ti de et vents glac s aubes et cr pusculesA
Bises d'hiver ardeur des chaudes caniculesA
Les parfums de la fleur et ceux de l'encensoirF
Les astres scintillant sur la robe du soirF
Et les brumes de gaze et la douteuse toileI
Paillette qui se perd dans les plis noirs du voileI
La clameur des soldats qu'enivre le tambourF
Le froissement du nid qui tressaille d'amourF
Les souffles les chos les brouillards les fum esA
Mille choses que l'homme encor n'a pas nomm esA
Les flots de la lumi re et les ondes du bruitB
Tout ce qu'on voit le jour tout ce qu'on sent la nuitB
Eh bien nuage azur espace ther ab mesA
Ce fluide oc an ces r gions sublimesA
Toutes pleines de feux de lueurs de rayonsA
O l' me emporte l'homme o tous deux nous fuyonsA
O volent sur nos fronts selon des lois profondesA
Pr s de nous les oiseaux et loin de nous les mondesA
Cet ensemble ineffable immense universelI
Formidable et charmant contemple c'est le cielI
-
Oh oui la terre est belle et le ciel est superbeC
Mais quand ton sein palpite et quand ton oeil reluitB
Quand ton pas gracieux court si l ger sur l'herbeC
Que le bruit d'une lyre est moins doux que son bruitB
-
Lorsque ton frais sourire aurore de ton meG
Se l ve rayonnant sur moi qu'il rajeunitB
Et de ta bouche rose o na t sa douce flammeG
Monte jusqu' ton front comme l'aube au z nithJ
-
Quand parfois sans te voir ta jeune voix m'arriveK
Disant des mots confus qui m' chappent souventB
Bruit d'une eau qui se perd sous l'ombre de sa riveK
Chanson d'oiseau cach qu'on coute en r vantB
-
Lorsque ma po sie insult e et proscriteB
Sur ta t te un moment se repose en cheminG
Quand ma pens e en deuil sous la tienne s'abriteB
Comme un flambeau de nuit sous une blanche mainG
-
Quand nous nous asseyons tous deux dans la vall eG
Quand ton me soudain apparue en tes yeuxA
Contemple avec les pleurs d'une soeur exil eG
Quelque vertu sur terre ou quelque toile aux cieuxA
-
Quand brille sous tes cils comme un feu sous les branchesA
Ton beau regard terni par de longues douleursA
Quand sous les maux pass s tout coup tu te penchesA
Que tu veux me sourire et qu'il te vient des pleursA
-
Quand mon corps et ma vie ton souffle r sonnentB
Comme un tremblant clavier qui vibre tout momentB
Quand tes doigts se posant sur mes doigts qui frissonnentB
Font chanter dans mon coeur un c leste instrumentB
-
Lorsque je te contemple mon charme supr meG
Quand ta noble nature panouie aux yeuxA
Comme l'ardent buisson qui contenait Dieu m meG
Ouvre toutes ses fleurs et jette tous ses feuxA
-
Ce qui sort la fois de tant de douces chosesA
Ce qui de ta beaut s'exhale nuit et jourF
Comme un parfum form du souffle de cent rosesA
C'est bien plus que la terre et le ciel c'est l'amourF

Victor Marie Hugo



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