A Des Oiseaux Envolés Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AABBBBCCAADDDDBBDD D DBBEEACDFBBG GDDHHGGAAAADDBBAAIED DBBDD BBBBAADDAEBBDD BBAAEEBBBBBBAA DDAADDBBDDBB EEBBDDBBBBBBAADDGGBB DDBBAABBAADDBBAADD AAAAGGBBAABBBBB BBBBBB

Enfants Oh revenez Tout l'heure imprudentA
Je vous ai de ma chambre exil s en grondantA
Rauque et tout h riss de paroles morosesB
Et qu'aviez vous donc fait bandits aux l vres rosesB
Quel crime quel exploit quel forfait insensB
Quel vase du Japon en mille clats brisB
Quel vieux portrait crev Quel beau missel gothiqueC
Enrichi par vos mains d'un dessin fantastiqueC
Non rien de tout cela Vous aviez seulementA
Ce matin rest s seuls dans ma chambre un momentA
Pris parmi ces papiers que mon esprit coloreD
Quelques vers groupe informe embryons pr s d' cloreD
Puis vous les aviez mis prompts vous accorderD
Dans le feu pour jouer pour voir pour regarderD
Dans une cendre noire errer des tincellesB
Comme brillent sur l'eau de nocturnes nacellesB
Ou comme de fen tre en fen tre on peut voirD
Des lumi res courir dans les maisons le soirD
-
Voil tout Vous jouiez et vous croyiez bien faireD
-
Belle perte en effet beau sujet de col reD
Une strophe mal n e au doux bruit de vos jeuxB
Qui remuait les mots d'un vol trop orageuxB
Une ode qui chargeait d'une rime gonfl eE
Sa stance paresseuse en marchant essouffl eE
De lourds alexandrins l'un sur l'autre enjambantA
Comme des coliers qui sortent de leur bancC
Un autre e t dit Merci Vous tez une proieD
Au feuilleton m chant qui bondissait de joieF
Et d'avance poussait des rires infernauxB
Dans l'antre qu'il se creuse au bas des grands journauxB
Moi je vous ai grond s Tort grave et ridiculeG
-
Nains charmants que n'e t pas voulu f cher HerculeG
Moi je vous ai fait peur J'ai r veur triste et durD
Recul brusquement ma chaise jusqu'au murD
Et vous jetant ces noms dont l'envieux vous nommeH
J'ai dit Allez vous en laissez moi seul Pauvre hommeH
Seul le beau r sultat le beau triomphe seulG
Comme on oublie un mort roul dans son linceulG
Vous m'avez laiss l l'oeil fix sur ma porteA
Hautain grave et puni Mais vous que vous importeA
Vous avez retrouv dehors la libertA
Le grand air le beau parc le gazon souhaitA
L'eau courante o l'on jette une herbe l'aventureD
Le ciel bleu le printemps la sereine natureD
Ce livre des oiseaux et des boh miensB
Ce po me de Dieu qui vaut mieux que les miensB
O l'enfant peut cueillir la fleur strophe vivanteA
Sans qu'une grosse voix tout coup l' pouvanteA
Moi je suis rest seul toute joie ayant fuiI
Seul avec ce p dant qu'on appelle l'ennuiE
Car depuis le matin assis dans l'antichambreD
Ce docteur n dans Londre un dimanche en d cembreD
Qui ne vous aime pas mes pauvres petitsB
Attendait pour entrer que vous fussiez sortisB
Dans l'angle o vous jouiez il est l qui soupireD
Et je le vois b iller moi qui vous voyais rireD
-
Que faire lire un livre oh non dicter des versB
A quoi bon Emaux bleus ou blancs c ladons vertsB
Sph re qui fait tourner tout le ciel sur son axeB
Les beaux insectes peints sur mes tasses de SaxeB
Tout m'ennuie et je pense vous En v ritA
Vous partis j'ai perdu le soleil la ga tA
Le bruit joyeux qui fait qu'on r ve le d lireD
De voir le tout petit s'aider du doigt pour lireD
Les fronts pleins de candeur qui disent toujours ouiA
L' clat de rire franc sinc re panouiE
Qui met subitement des perles sur les l vresB
Les beaux grands yeux na fs admirant mon vieux S vresB
La curiosit qui cherche tout savoirD
Et les coudes qu'on pousse en disant Viens donc voirD
-
Oh certes les esprits les sylphes et les f esB
Que le vent dans ma chambre apporte par bouff esB
Les gnomes accroupis l haut pr s du plafondA
Dans les angles obscurs que mes vieux livres fontA
Les lutins familiers nains la longue chineE
Qui parlent dans les coins mes vases de ChineE
Tout l'invisible essaim de ces d mons joyeuxB
A d rire aux clats quand l devant leurs yeuxB
Ils vous ont vus saisir dans la bo te aux bauchesB
Ces hexam tres nus boiteux difformes gauchesB
Les tra ner au grand jour pauvres hiboux f ch sB
Et puis battant des mains autour du feu pench sB
De tous ces corps hideux soudain tirant une meA
Avec ces vers si laids faire une belle flammeA
-
Espi gles radieux que j'ai fait envolerD
Oh revenez ici chanter danser parlerD
Tant t groupe fol tre ouvrir un gros volumeA
Tant t courir pousser mon bras qui tient ma plumeA
Et faire dans le vers que je viens retoucherD
Saillir soudain un angle aigu comme un clocherD
Qui perce tout coup un horizon de plainesB
Mon me se r chauffe vos douces haleinesB
Revenez pr s de moi souriant de plaisirD
Bruire et gazouiller et sans peur obscurcirD
Le vieux livre o je lis de vos ombres pench esB
Folles t tes d'enfants ga t s effarouch esB
-
J'en conviens j'avais tort et vous aviez raisonE
Mais qui n'a quelquefois grond hors de saisonE
Il faut tre indulgent Nous avons nos mis resB
Les petits pour les grands ont tort d' tre s v resB
Enfants chaque matin votre me avec amourD
S'ouvre la joie ainsi que la fen tre au jourD
Beau miracle vraiment que l'enfant gai sans cesseB
Ayant tout le bonheur ait toute la sagesseB
Le destin vous caresse en vos commencementsB
Vous n'avez qu' jouer et vous tes charmantsB
Mais nous nous qui pensons nous qui vivons nous sommesB
Hargneux tristes mauvais mes chers petits hommesB
On a ses jours d'humeur de d raison d'ennuiA
Il pleuvait ce matin Il fait froid aujourd'huiA
Un nuage mal fait dans le ciel tout l'heureD
A pass Que nous veut cette cloche qui pleureD
Puis on a dans le coeur quelque remords VoilG
Ce qui nous rend m chants Vous saurez tout celaG
Quand l' ge votre tour ternira vos visagesB
Quand vous serez plus grands c'est dire moins sagesB
-
J'ai donc eu tort C'est dit Mais c'est assez punirD
Mais il faut pardonner mais il faut revenirD
Voyons faisons la paix je vous prie mains jointesB
Tenez crayons papiers mon vieux compas sans pointesB
Mes laques et mes gr s qu'une vitre d fendA
Tous ces hochets de l'homme envi s par l'enfantA
Mes gros chinois ventrus faits comme des concombresB
Mon vieux tableau trouv sous d'antiques d combresB
Je vous livrerai tout vous toucherez toutA
Vous pourrez sur ma table tre assis ou deboutA
Et chanter et tra ner sans que je me r crieD
Mon grand fauteuil de ch ne et de tapisserieD
Et sur mon banc sculpt jeter tous la foisB
Vos jouets anguleux qui d chirent le boisB
Je vous laisserai m me et ga ment et sans crainteA
prodige en vos mains tenir ma bible peinteA
Que vous n'avez touch e encor qu'avec terreurD
O l'on voit Dieu le p re en habit d'empereurD
-
Et puis br lez les vers dont ma table est sem eA
Si vous tenez voir ce qu'ils font de fum eA
Br lez ou d chirez Je serais moins cl mentA
Si c' tait chez M ry le po te charmantA
Que Marseille la grecque heureuse et noble villeG
Blonde fille d'Hom re a fait fils de VirgileG
Je vous dirais ' Enfants ne touchez que des yeuxB
A ces vers qui demain s'envoleront aux cieuxB
Ces papiers c'est le nid retraite caress eA
O du po te ail rampe encor la pens eA
Oh n'en approchez pas car les vers nouveau n sB
Au manuscrit natal encore emprisonn sB
Souffrent entre vos mains innocemment cruellesB
Vous leur blessez le pied vous leur froissez les ailesB
Et sans vous en douter vous leur faites ces mauxB
Que les petits enfants font aux petits oiseaux '-
-
Mais qu'importe les miens Toute ma po sieB
C'est vous et mon esprit suit votre fantaisieB
Vous tes les reflets et les rayonnementsB
Dont j' claire mon vers si sombre par momentsB
Enfants vous dont la vie est faite d'esp ranceB
EnfantsB

Victor Marie Hugo



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