D'hérodiade Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AAAB B AAAABBBAACCAAAADDAAA ACCAACC A AABC B BBBAAAADDA A AC B CCEEBBFFB D A BG B GGGGEECCB A BCCDDB B C A AA B B A A B AA A ACCEEC B G A GF B F A BB B EEAA A B B BAACCAACCAAAABBDDAAA DDBBD DHECCBBD A C B DCCACAAAEAECCB A B B BFAFAAAA

NOURRICEA
Tu vis ou vois je ici l'ombre d'une princesseA
Agrave mes l egrave vres tes doigts et leurs bagues et cesseA
De marcher dans un acirc ge ignor eacuteB
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H Eacute RODIADEB
-
ReculezA
Le blond torrent de mes cheveux immacul eacute sA
Quand il baigne mon corps solitaire le glaceA
D'horreur et mes cheveux que la lumi egrave re enlaceA
Sont immortels O femme un baiser me t ucirc raitB
Si la beaut eacute n' eacute tait la mortB
Par quel attraitB
Men eacute e et quel matin oubli eacute des proph egrave tesA
Verse sur les lointains mourants ses tristes f ecirc tesA
Le sais je tu m'as vue ocirc nourrice d'hiverC
Sous la lourde prison de pierres et de ferC
O ugrave de mes vieux lions tra icirc nent les si egrave cles fauvesA
Entrer et je marchais fatale les mains sauvesA
Dans le parfum d eacute sert de ses anciens roisA
Mais encore as tu vu quels furent mes effroisA
Je m'arr ecirc te r ecirc vant aux exils et j'effeuilleD
Comme pr egrave s d'un bassin dont le jet d'eau m'accueilleD
Les p acirc les lys qui sont en moi tandis qu' eacute prisA
De suivre du regard les languides d eacute brisA
Descendre agrave travers ma r ecirc verie en silenceA
Les lions de ma robe eacute cartent l'indolenceA
Et regardent mes pieds qui calmeraient la merC
Calme toi les frissons de ta s eacute nile chairC
Viens et ma chevelure imitant les mani egrave resA
Trop farouches qui font votre peur des crini egrave resA
Aide moi puisqu'ainsi tu n'oses plus me voirC
Agrave me peigner nonchalamment dans un miroirC
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NOURRICEA
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Sinon la myrrhe gaie en ses bouteilles closesA
De l'essence ravie aux vieillesses de rosesA
Voulez vous mon enfant essayer la vertuB
Fun egrave breC
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H Eacute RODIADEB
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Laisse l agrave ces parfums ne sais tuB
Que je les hais nourrice et veux tu que je senteB
Leur ivresse noyer ma t ecirc te languissanteB
Je veux que mes cheveux qui ne sont pas des fleursA
Agrave r eacute pandre l'oubli des humaines douleursA
Mais de l'or agrave jamais vierge des aromatesA
Dans leurs eacute clairs cruels et dans leurs p acirc leurs matesA
Observent la froideur st eacute rile du m eacute talD
Vous ayant refl eacute t eacute s joyaux du mur natalD
Armes vases depuis ma solitaire enfanceA
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NOURRICEA
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Pardon l' acirc ge effa ccedil ait reine votre d eacute fenseA
De mon esprit p acirc li comme un vieux livre ou noirC
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H Eacute RODIADEB
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Assez Tiens devant moi ce miroirC
O miroirC
Eau froide par l'ennui dans ton cadre gel eacute eE
Que de fois et pendant les heures d eacute sol eacute eE
Des songes et cherchant mes souvenirs qui sontB
Comme des feuilles sous ta glace au trou profondB
Je m'apparus en toi comme une ombre lointaineF
Mais horreur des soirs dans ta s eacute v egrave re fontaineF
J'ai de mon r ecirc ve eacute pars connu la nudit eacuteB
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Nourrice suis je belleD
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NOURRICEA
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Un astre en v eacute rit eacuteB
Mais cette tresse tombeG
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H Eacute RODIADEB
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Arr ecirc te dans ton crimeG
Qui refroidit mon sang vers sa source et r eacute primeG
Ce geste impi eacute t eacute fameuse ah conte moiG
Quel s ucirc r d eacute mon te jette en le sinistre eacute moiG
Ce baiser ces parfums offerts et le dirai jeE
O mon coeur cette main encore sacril egrave geE
Car tu voulais je crois me toucher sont un jourC
Qui ne finira pas sans malheur sur la tourC
O jour qu'H eacute rodiade avec effroi regardeB
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NOURRICEA
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Temps bizarre en effet de quoi le ciel vous gardeB
Vous errez ombre seule et nouvelle fureurC
Et regardant en vous pr eacute coce avec terreurC
Mais toujours adorable autant qu'une immortelleD
O mon enfant et belle affreusement et telleD
QueB
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H Eacute RODIADEB
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Mais n'allais tu pas me toucherC
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NOURRICEA
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J'aimeraisA
Etre agrave qui le Destin r eacute serve vos secretsA
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H Eacute RODIADEB
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Oh tais toiB
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NOURRICEA
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Viendra t il parfoisA
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H Eacute RODIADEB
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Eacute toiles puresA
N'entendez pasA
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NOURRICEA
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Comment sinon parmi d'obscuresA
Eacute pouvantes songer plus implacable encorC
Et comme suppliant le dieu que le tr eacute sorC
De votre gr acirc ce attend et pour qui d eacute vor eacute eE
D'angoisse gardez vous la splendeur ignor eacute eE
Et le myst egrave re vain de votre ecirc treC
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H Eacute RODIADEB
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Pour moiG
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NOURRICEA
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Triste fleur qui cro icirc t seule et n'a pas d'autre eacute moiG
Que son ombre dans l'eau vue avec atonieF
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H Eacute RODIADEB
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Va garde to piti eacute comme ton ironieF
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NOURRICEA
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Toutefois expliquez oh non na iuml ve enfantB
D eacute cro icirc tra quelque jour ce d eacute dain triomphantB
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H Eacute RODIADEB
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Mais qui me toucherait des lions respect eacute eE
Du reste je ne veux rien d'humain et sculpt eacute eE
Si tu me vois les yeux perdus au paradisA
C'est quand je me souviens de ton lait bu jadisA
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NOURRICEA
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Victime lamentable agrave son destin offerteB
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H Eacute RODIADEB
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Oui c'est pour moi pour moi que je fleuris d eacute serteB
Vous le savez jardins d'am eacute thyste enfouisA
Sans fin dans vos savants ab icirc mes eacute blouisA
Ors ignor eacute s gardant votre antique lumi egrave reC
Sous le sombre sommeil d'une terre premi egrave reC
Vous pierres o ugrave mes yeux comme de purs bijouxA
Empruntent leur clart eacute m eacute lodieuse et vousA
M eacute taux qui donnez agrave ma jeune chevelureC
Une splendeur fatale et sa massive allureC
Quant agrave toi femme n eacute e en des si egrave cles malinsA
Pour la m eacute chancet eacute des antres sibyllinsA
Qui parles d'un mortel selon qui des calicesA
De mes robes ar ocirc me aux farouches d eacute licesA
Sortirait le frisson blanc de ma nudit eacuteB
Proph eacute tise que si le ti egrave de azur d' eacute t eacuteB
Vers lui nativement la femme se d eacute voileD
Me voit dans ma pudeur grelottante d' eacute toileD
Je meursA
J'aime l'horreur d' ecirc tre vierge et je veuxA
Vivre parmi l'effroi que me font mes cheveuxA
Pour le soir retir eacute e en ma couche reptileD
Inviol eacute sentir en la chair inutileD
Le froid scintillement de ta p acirc le clart eacuteB
Toi qui te meurs toi qui br ucirc les de chastet eacuteB
Nuit blanches de gla ccedil ons et de neige cruelleD
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Et ta soeur solitaire ocirc ma soeur eacute ternelleD
Mon r ecirc ve montera vers toi telle d eacute j agraveH
Rare limpidit eacute d'un coeur qui le songeaE
Je me crois seule en ma monotone patrieC
Et tout autour de moi vit dans l'idol acirc trieC
D'un miroir qui refl egrave te en son calme dormantB
H eacute rodiade au clair regard de diamantB
O charme dernier oui je le sens je suis seuleD
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NOURRICEA
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Madame allez vous donc mourirC
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H Eacute RODIADEB
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Non pauvre a iuml euleD
Sois calme et t' eacute loignant pardonne agrave ce coeur durC
Mais avant si tu veux clos les volets l'azurC
S eacute raphique sourit dans les vitres profondesA
Et je d eacute teste moi le bel azurC
Des ondesA
Se bercent et l agrave bas sais tu pas un paysA
O ugrave le sinistre ciel ait les regards ha iuml sA
De V eacute nus qui le soir br ucirc le dans le feuillageE
J'y partiraisA
Allume encore enfantillageE
Dis tu ces flambeaux o ugrave la cire au feu l eacute gerC
Pleure parmi l'or vain quelque pleur eacute trangerC
EtB
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NOURRICEA
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MaintenantB
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H Eacute RODIADEB
-
AdieuB
Vous mentez ocirc fleur nueF
De mes l egrave vresA
J'attends une chose inconnueF
Ou peut ecirc tre ignorant le myst egrave re et vos crisA
Jetez vous les sanglots supr ecirc mes et meurtrisA
D'une enfance sentant parmi les r ecirc veriesA
Se s eacute parer enfin ses froides pierreriesA

Stephane Mallarme



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