Elégie à Janet, Peintre Du Roi Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABCCCCCCDD DDEEDDEE EEFFEEEEEEBB DDFFCCDDDDAADDFF CCBBEEAAFF AAAADD GGCCFFCCEEHFEEEEFFI JEEEECCFFFFDDDDFFGGF F GGCC KKEE DDCC DDEEDFCCEEE EFFDDEDDDEE DDEECC EECCGG DDEEDL CCDD DDFFFFDDDD EEDM

Peins moi Janet peins moi je te supplieA
Dans ce tableau les beaut s de m'amieB
De la fa on que je te les diraiC
Comme importun je ne te supplieraiC
D'un art menteur quelque faveur lui faireC
Il suffit bien si tu la sais portraireC
Ainsi qu'elle est sans vouloir d guiserC
Son naturel pour la favoriserC
Car la faveur n'est bonne que pour cellesD
Qui se font peindre et qui ne sont pas bellesD
-
Fais lui premier les cheveux ondel sD
Nou s retors recr p s annel sD
Qui de couleur le c dre repr sententE
Ou les d m le et que libres ils sententE
Dans le tableau si par art tu le peuxD
La m me odeur de ses propres cheveuxD
Car ses cheveux comme fleurettes sententE
Quand les Z phyrs au printemps les vententE
-
Que son beau front ne soit entrefenduE
De nul sillon en profond tenduE
Mais qu'il soit tel qu'est la pleine marineF
Quand tant soit peu le vent ne la mutineF
Et que gisante en son lit elle dortE
Calmant ses flots sill s d'un somme mortE
Tout au milieu par la gr ve descendeE
Un beau rubis de qui l' clat s' pandeE
Par le tableau ainsi qu'on voit de nuitE
Briller les rais de la Lune qui luitE
Dessus la neige au fond d'un val coul eB
De trace d'homme encore non foul eB
-
Apr s fais lui son beau sourcil vo tisD
D' b ne noir et que son pli tortisD
Semble un croissant qui montre par la nueF
Au premier mois sa vo ture cornueF
Ou si jamais tu as vu l'arc d'AmourC
Prends le portrait dessus le demi tourC
De sa courbure demi cercle doseD
Car l'arc d'Amour et lui n'est qu'une choseD
Mais las mon Dieu mon Dieu je ne sais pasD
Par quel moyen ni comment tu peindrasD
Voire eusses tu l'artifice d'ApelleA
De ses beaux yeux la gr ce naturelleA
Qui font vergogne aux toiles des CieuxD
Que l'un soit doux l'autre soit furieuxD
Que l'un de Mars l'autre de V nus tienneF
Que du b nin toute esp rance vienneF
-
Et du cruel vienne tout d sespoirC
L'un soit piteux et larmoyant voirC
Comme celui d'Ariane laiss eB
Aux bords de Die alors que l'insens eB
Pr s de la mer de pleurs se consommaitE
Et son Th s e en vain elle nommaitE
L'autre soit gai comme il est bien croyableA
Que l'eut jadis P n lope louableA
Quand elle vit son mari retournF
Ayant vingt ans loin d'elle s journF
-
Apr s fais lui sa rondelette oreilleA
Petite unie entre blanche et vermeilleA
Qui sous le voile apparaisse l' galA
Que fait un lis enclos dans un cristalA
Ou tout ainsi qu'appara t une roseD
Tout fra chement dedans un verre encloseD
-
Mais pour n ant tu aurais fait si beauG
Tout l'ornement de ton riche tableauG
Si tu n'avais de la lin atureC
De son beau nez bien portrait la peintureC
Peins le moi donc gr le long aquilinF
Poli traitis o l'envieux malinF
Quand il voudrait n'y saurait que reprendreC
Tant proprement tu le feras descendreC
Parmi la face ainsi comme descendE
Dans une plaine un petit mont qui pendE
Apr s au vif peins moi sa belle joueH
Pareille au teint de la rose qui noueF
Dessus du lait ou au teint blanchissantE
Du lis qui baise un oeillet rougissantE
Dans le milieu portrais une fossetteE
Fossette non mais d'Amour la cachetteE
D'o ce gar on de sa petite mainF
L che cent traits et jamais un en vainF
Que par les yeux droit au coeur il ne toucheI
-
H las Janet pour bien peindre sa boucheJ
A peine Hom re en ses vers te diraitE
Quel vermillon galer la pourraitE
Car pour la peindre ainsi qu'elle m riteE
Peindre il faudrait celle d'une ChariteE
Peins la moi donc qu'elle semble parlerC
Ores sourire ores embaumer l'airC
De ne sais quelle ambrosienne haleineF
Mais par sur tout fais qu'elle semble pleineF
De la douceur de persuasionF
Tout l'entour attache un millionF
De ris d'attraits de jeux de courtoisiesD
Et que deux rangs de perlettes choisiesD
D'un ordre gal en la place des dentsD
Bien poliment soient arrang s dedansD
Peins tout autour une l vre bessonneF
Qui d'elle m me en s' levant semonneF
D' tre bais e ayant le teint pareilG
Ou de la rose ou du corail vermeilG
Elle flambante au Printemps sur l' pineF
Lui rougissant au fond de la marineF
-
Peins son menton au milieu fosseluG
Et que le bout en rondeur pommeluG
Soit tout ainsi que l'on voit appara treC
Le bout d'un coin qui j commence cro treC
-
Plus blanc que lait caill dessus le joncK
Peins lui le col mais peins le un petit longK
Gr le et charnu et sa gorge douilletteE
Comme le col soit un petit longuetteE
-
Apr s fais lui par un juste compasD
Et de Junon les coudes et les brasD
Et les beaux doigts de Minerve et encoreC
La main pareille celle de l'AuroreC
-
Je ne sais plus mon Janet o j'en suisD
Je suis confus et muet je ne puisD
Comme j'ai fait te d clarer le resteE
De ses beaut s qui ne m'est manifesteE
Las car jamais tant de faveurs je n'eusD
Que d'avoir vu ses beaux t tins nuF
Mais si l'on peut juger par conjectureC
Persuad de raisons je m'assureC
Que la beaut qui ne s'appara t doitE
Du tout r pondre celle que l'on voitE
Doncque peins la et qu'elle me soit faiteE
-
Parfaite autant comme l'autre est parfaiteE
Ainsi qu'en bosse l ve moi son seinF
Net blanc poli large profond et pleinF
Dedans lequel mille rameuses veinesD
De rouge sang tressaillent toutes pleinesD
Puis quand au vif tu auras d couvertE
Dessous la peau les muscles et les nerfsD
Enfle au dessus deux pommes nouvelettesD
Comme l'on voit deux pommes verdelettesD
D'un oranger qui encore du toutE
Ne font qu' l'heure se rougir au boutE
-
Tout au plus haut des paules marbrinesD
Peins le s jour des Charites divinesD
Et que l'Amour sans cesse voletantE
Toujours les couve et les aille ventantE
Pensant voler avec le Jeu son fr reC
De branche en branche s vergers de Cyth reC
-
Un peu plus bas en miroir arrondiE
Tout poupell grasselet rebondiE
Comme celui de V nus peins son ventreC
Peins son nombril ainsi qu'un petit centreC
Le fond duquel paraisse plus vermeilG
Qu'un bel oeillet entrouvert au SoleilG
-
Qu'attends tu plus portrais moi l'autre choseD
Qui est si belle et que dire je n'oseD
Et dont l'espoir impatient me pointE
Mais je te prie ne me l'ombrage pointE
Si ce n' tait d'un voile fait de soieD
Clair et subtil fin qu'on l'entrevoieL
-
Ses cuisses soient comme faites au tourC
A pleine chair rondes tout l'entourC
Ainsi qu'un Terme arrondi d'artificeD
Qui soutient ferme un royal dificeD
-
Comme deux monts enl ve ses genouxD
Douillets charnus ronds d licats et mousD
Dessous lesquels fais lui la gr ve pleineF
Telle que l'ont les vierges de Lac neF
Allant lutter au rivage connuF
Du fleuve Eurote ayant le corps tout nuF
Ou bien chassant meutes d coupl esD
Quelque grand cerf s for ts Amycl esD
Puis pour la fin portrais lui de Th tisD
Les pieds troits et les talons petitsD
-
Ha je la vois elle est presque portraiteE
Encore un trait encore un elle est faiteE
L ve tes mains ha mon Dieu je la voisD
Bien peu s'en faut qu'elle ne parle moiM

Pierre De Ronsard



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