Le Mendiant Poem Rhyme Scheme and Analysis
Rhyme Scheme: AAB ABCDDBBAAAAAAEEFC AAAACCAAAA AEECCAACGE DDDDAAEEAAHHDFCCCIEE AADDAA AAAAAAAAAAADDAADDCCE EEEEE AAGGJJEEEEDDDDKKEE EEEEEEEEDDE D DEEKKDDHHGGDJDDGGCDD DDDDCCEE IID DDEEC' tait quand le printemps a reverdi les pr s | A |
La fille de Lycus vierge aux cheveux dor s | A |
Sous les monts Ach ens non loin de C ryn e | B |
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Errait l'ombre aux bords du faible et pur Crathis | A |
Car les eaux du Crathis sous des berceaux de fr ne | B |
Entouraient de Lycus le fertile domaine | C |
Soudain l'autre bord | D |
Du fond d'un bois pais un noir fant me sort | D |
Tout p le demi nu la barbe h riss e | B |
Il remuait peine une l vre glac e | B |
Des hommes et des dieux implorait le secours | A |
Et dans la for t sombre errait depuis deux jours | A |
Il se tra ne il n'attend qu'une mort douloureuse | A |
Il succombe L'enfant interdite et peureuse | A |
A ce hideux aspect sorti du fond des bois | A |
Veut fuir mais elle entend sa lamentable voix | A |
Il tend les bras il tombe genoux il lui crie | E |
Qu'au nom de tous les dieux il la conjure il prie | E |
Et qu'il n'est point craindre et qu'une ardente faim | F |
L'aiguillonne et le tue et qu'il expire enfin | C |
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'Si comme je le crois belle d s ton enfance | A |
C'est le dieu de ces eaux qui t'a donn naissance | A |
Nymphe souvent les voeux des malheureux humains | A |
Ouvrent des immortels les bienfaisantes mains | A |
Ou si c'est quelque front porteur d'une couronne | C |
Qui te nomme sa fille et te destine au tr ne | C |
Souviens toi jeune enfant que le ciel quelquefois | A |
Venge les opprim s sur la t te des rois | A |
Belle vierge sans doute enfant d'une d esse | A |
Crains de laisser p rir l' tranger en d tresse | A |
L' tranger qui supplie est envoy des dieux ' | - |
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Elle reste A le voir elle enhardit ses yeux | A |
et d'une voix encore | E |
Tremblante 'Ami le ciel coute qui l'implore | E |
Mais ce soir quand la nuit descend sur l'horizon | C |
Passe le pont mobile entre dans la maison | C |
J'aurai soin qu'on te laisse entrer sans m fiance | A |
Pour la douzi me fois c l brant ma naissance | A |
Mon p re doit donner une f te aujourd'hui | C |
Il m'aime il n'a que moi viens t'adresser lui | G |
C'est le riche Lycus Viens ce soir il est tendre | E |
Il est humain il pleure aux pleurs qu'il voit r pandre ' | - |
Elle ach ve ces mots et le coeur palpitant | D |
S'enfuit car l' tranger sur elle en l' coutant | D |
Fixait de ses yeux creux l'attention avide | D |
Elle rentre cherchant dans le palais splendide | D |
L'esclave pr s de qui toujours ses jeunes ans | A |
Trouvent un doux accueil et des soins complaisants | A |
Cette sage affranchie avait nourri sa m re | E |
Maintenant sous des lois de vigilance aust re | E |
Elle et son vieil poux au devoir rigoureux | A |
Rangent des serviteurs le cort ge nombreux | A |
Elle la voit de loin dans le fond du portique | H |
Court et posant ses mains sur ce visage antique | H |
'Indulgente nourrice coute il faut de toi | D |
Que j'obtienne un grand bien Ma m re coute moi | F |
Un pauvre un tranger dans la mis re extr me | C |
G mit sur l'autre bord mourant affam bl me | C |
Ne me d c le point De mon p re aujourd'hui | C |
J'ai promis qu'il pourrait solliciter l'appui | I |
Fais qu'il entre et surtout m re de ma m re | E |
Garde que nul mortel a'insulte sa mis re | E |
Oui ma fille chacun fera ce que tu veux | A |
Dit l'esclave en baisant son front et ses cheveux | A |
Oui qu' ton prot g ta f te soit ouverte | D |
Ta m re mon l ve inestimable perte | D |
Aimait soulager les faibles abattus | A |
Tu lui ressembleras autant par tes vertus | A |
Que par tes yeux si doux et tes gr ces na ves ' | - |
Mais cependant la nuit assemble les convives | A |
En habits somptueux d'essences parfum s | A |
Ils entrent Aux lambris d'ivoire et d'or form s | A |
Pend le lin d'Ionie en brillantes courtines | A |
Le toit s' gaye et rit de mille odeurs divines | A |
La table au loin circule et d'appr ts savoureux | A |
Se charge L'encens vole en longs flots vaporeux | A |
Sur leurs bases d'argent des formes anim es | A |
l vent dans leurs mains des torches enflamm es | A |
Les figures l'onyx le cristal les m taux | A |
En vases h riss s d'hommes ou d'animaux | A |
Partout sur les buffets sur la table tincellent | D |
Plus d'une lyre est pr te et partout s'amoncellent | D |
Et les rameaux de myrte et les bouquets de fleurs | A |
On s' tend sur les lits teints de mille couleurs | A |
Pr s de Lycus sa fille idole de la f te | D |
Est admise La rose a couronn sa t te | D |
Mais pour que la d cence impose un juste frein | C |
Lui m me est par eux tous lu roi du festin | C |
Et d j vins chansons joie entretiens sans nombre | E |
Lorsque la double porte ouverte un spectre sombre | E |
Entre cherchant des yeux l'autel hospitalier | E |
La jeune enfant rougit Il court vers le foyer | E |
Il embrasse l'autel s'assied parmi la cendre | E |
Et tous l'oeil tonn se taisent pour l'entendre | E |
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'Lycus fils d' v mon que les dieux et le temps | A |
N'osent jamais troubler tes destins clatants | A |
Ta pourpre tes tr sors ton front noble et tranquille | G |
Semblent d'un roi puissant l'idole de sa ville | G |
A ton riche banquet un peuple convi | J |
T'honore comme un dieu de l'Olympe envoy | J |
Regarde un tranger qui meurt dans la poussi re | E |
Si tu ne tends vers lui la main hospitali re | E |
Inconnu j'ai franchi le seuil de ton palais | E |
Trop de pudeur peut nuire qui vit de bienfaits | E |
Lycus par Jupiter par ta fille innocente | D |
Qui m'a seule indiqu ta porte bienfaisante | D |
Je fus riche autrefois mon banquet opulent | D |
N'a jamais repouss l' tranger suppliant | D |
Et pourtant aujourd'hui la faim est mon partage | K |
La faim qui fl trit l' me autant que le visage | K |
Par qui l'homme souvent importun odieux | E |
Est contraint de rougir et de baisser les yeux | E |
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tranger tu dis vrai le hasard t m raire | E |
Des bons ou des m chants fait le destin prosp re | E |
Mais sois mon h te Ici l'on hait plus que l'enfer | E |
Le public ennemi le riche au coeur de fer | E |
Enfant de N m sis dont le d dain barbare | E |
Aux besoins des mortels ferme son coeur avare | E |
Je rends gr ce l'enfant qui t'a conduit ici | E |
Ma fille c'est bien fait poursuis toujours ainsi | E |
Respecter l'indigence est un devoir supr me | D |
Souvent les immortels et Jupiter lui m me | D |
Sous des haillons poudreux de seuil en seuil tra n s | E |
Viennent tenter le coeur des humains fortun s ' | - |
D'accueil et de faveur un murmure s' l ve | D |
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Lycus descend accourt tend la main le rel ve | D |
'Salut p re tranger et que puissent tes voeux | E |
Trouver le ciel propice tout ce que tu veux | E |
Mon h te l ve toi Tu parais noble et sage | K |
Mais cesse avec ta main de cacher ton visage | K |
Souvent marchent ensemble indigence et vertu | D |
Souvent d'un vil manteau le sage rev tu | D |
Seul vit avec les dieux et brave un sort inique | H |
Couvert de chauds tissus l'ombre du portique | H |
Sur de molles toisons en un calme sommeil | G |
Tu peux ici dans l'ombre attendre le soleil | G |
Je te ferai revoir tes foyers ta patrie | D |
Tes parents si les dieux ont pargn leur vie | J |
Car tout mortel errant nourrit un long amour | D |
D'aller revoir le sol qui lui donna le jour | D |
Mon h te tu franchis le seuil de ma famille | G |
A l'heure qui jadis a vu na tre ma fille | G |
Salut Vois l'on t'apporte et la table et le pain | C |
Sieds toi Tu vas d'abord rassasier ta faim | D |
Puis si nulle raison ne te force au myst re | D |
Tu nous diras ton nom ta patrie et ton p re ' | - |
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Il retourne sa place apr s que l'indigent | D |
S'est assis Sur ses mains d'une aigui re d'argent | D |
Par une jeune esclave une eau pure est vers e | D |
Une table de c dre o l' ponge est pass e | D |
S'approche et vient offrir son avide main | C |
Et les fumantes chairs sur le disque d'airain | C |
Et l'amphore vineuse et la coupe aux deux anses | E |
'Mange et bois dit Lycus oublions les souffrances | E |
Ami leur lendemain est dit on un beau jour ' | - |
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Bient t Lycus se l ve et fait emplir sa coupe | I |
Et veut que l' chanson verse toute la troupe | I |
'Pour boire Jupiter qui nous daigne envoyer | D |
L' tranger devenu l'h te de mon foyer ' | - |
Le vin de main en main va coulant la ronde | D |
Lycus lui m me emplit une coupe profonde | D |
L'envoie l' tranger 'Salut mon h te bois | E |
De ta ville bient t tu reverras les | E |
Andre Marie De Chenier
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