L-invention Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: ABCCAADDDDCCDDDDAA DDDDEECCFFDDAADDCCDD GGHIDDEEDDDDGJDDCC DDDDCCDDDDDDDDCCDDDD DDJJDDCCDDCCDDDDAACC DDDDCCAAKKLMDDCCDDDD DDDDDDJJDDAKDDDDDDDD DDCCCCDDDDJJJJDDDDCC DDDDJJCCDN

O fils du Mincius je te salue toiA
Par qui le dieu des arts fut roi du peuple roiB
Et vous qui jadis pour cr er l'harmonieC
L'Attique et l'onde g e et la belle IonieC
Donn rent un ciel pur les plaisirs la beautA
Des moeurs simples des lois la paix la libertA
Un langage sonore aux douceurs souverainesD
Le plus beau qui soit n sur des l vres humainesD
Nul ge ne verra p lir vos saints lauriersD
Car vos pas inventeurs ouvrirent les sentiersD
Et du temple des arts que la gloire environneC
Vos mains ont lev la premi re colonneC
A nous tous aujourd'hui vos faibles nourrissonsD
Votre exemple a dict d'importantes le onsD
Il nous dit que nos mains pour vous tre fid lesD
Y doivent lever des colonnes nouvellesD
L'esclave imitateur na t et s' vanouitA
La nuit vient le corps reste et son ombre s'enfuitA
-
Ce n'est qu'aux inventeurs que la vie est promiseD
Nous voyons les enfants de la fi re TamiseD
De toute servitude ennemis indompt sD
Mieux qu'eux par votre exemple vous vaincre excit sD
Osons de votre gloire clatante et durableE
Essayons d' puiser la source in puisableE
Mais inventer n'est pas en un brusque abandonC
Blesser la v rit le bon sens la raisonC
Ce n'est pas entasser sans dessein et sans formeF
Des membres ennemis en un colosse normeF
Ce n'est pas levant des poissons dans les airsD
A l'aile des vautours ouvrir le sein des mersD
Ce n'est pas sur le front d'une nymphe brillanteA
H risser d'un lion la crini re sanglanteA
D lires insens s fant mes monstrueuxD
Et d'un cerveau malsain r ves tumultueuxD
Ces transports d r gl s vagabonde manieC
Sont l'acc s de la fi vre et non pas du g nieC
D'Ormus et d'Ariman ce sont les noirs combatsD
O partout confondus la vie et le tr pasD
Les t n bres le jour la forme et la mati reG
Luttent sans tre unis mais l'esprit de lumi reG
Fait na tre en ce chaos la concorde et le jourH
D' l ments divis s il reconna t l'amourI
Les rappelle et partout en d'heureux intervallesD
S pare et met en paix les semences rivalesD
Ainsi donc dans les arts l'inventeur est celuiE
Qui peint ce que chacun put sentir comme luiE
Qui fouillant des objets les plus sombres retraitesD
tale et fait briller leurs richesses secr tesD
Qui par des noeuds certains impr vus et nouveauxD
Unissant des objets qui paraissaient rivauxD
Montre et fait adopter la nature m reG
Ce qu'elle n'a point fait mais ce qu'elle a pu faireJ
C'est le f cond pinceau qui s r dans ses regardsD
Retrouve un seul visage en vingt belles parsD
Les fait rena tre ensemble et par un art supr meC
Des traits de vingt beaut s forme la beaut m meC
-
La nature dicta vingt genres oppos sD
D'un fil l ger entre eux chez les Grecs divis sD
Nul genre s' chappant de ses bornes prescritesD
N'aurait os d'un autre envahir les limitesD
Et Pindare sa lyre en un couplet bouffonC
N'aurait point de Marot associ le tonC
De ces fleuves nombreux dont l'antique PermesseD
Arrosa si longtemps les cit s de la Gr ceD
De nos jours m me h las nos aveugles vaisseauxD
Ont encore oubli mille vastes rameauxD
Quand Louis et Colbert sous les murs de VersaillesD
R paraient des beaux arts les longues fun raillesD
De Sophocle et d'Eschyle ardents admirateursD
De leur auguste exemple l ves inventeursD
Des hommes immortels firent sur notre sc neC
Revivre aux yeux fran ais les th tres d'Ath neC
Comme eux instruits par eux Voltaire offre nos pleursD
Des grands infortun s les illustres douleursD
D'autres esprits divins fouillant d'autres ruinesD
Sous l'amas des d bris des ronces des pinesD
Ont su pleins des crits des Grecs et des RomainsD
Retrouver parcourir leurs antiques cheminsD
Mais oh la belle palme et quel tr sor de gloireJ
Pour celui qui cherchant la plus noble victoireJ
D'un si grand labyrinthe affrontant les hasardsD
Saura guider sa muse aux immenses regardsD
De mille longs d tours la fois occup eC
Dans les sentiers confus d'une vaste pop eC
Lui dire d' tre libre et qu'elle n'aille pasD
De Virgile et d'Hom re pier tous les pasD
Par leur secours peine leurs pieds lev eC
Mais qu'aupr s de leurs chars dans un char enlev eC
Sur leurs sentiers marqu s de vestiges si beauxD
Sa roue ose imprimer des vestiges nouveauxD
Quoi faut il ne s'armant que de timides voilesD
N'avoir que ces grands noms pour nord et pour toilesD
Les c toyer sans cesse et n'oser un instantA
Seul et loin de tout bord intr pide et flottantA
Aller sonder les flancs du plus lointain N r eC
Et du premier sillon fendre une onde ignor eC
Les coutumes d'alors les sciences les moeursD
Respirent dans les vers des antiques auteursD
Leur si cle est en d p t dans leurs nobles volumesD
Tout a chang pour nous moeurs sciences coutumesD
Pourquoi donc nous faut il par un p nible soinC
Sans rien voir pr s de nous voyant toujours bien loinC
Vivant dans le pass laissant ceux qui commencentA
Sans penser crivant d'apr s d'autres qui pensentA
Retra ant un tableau que nos yeux n'ont point vuK
Dire et dire cent fois ce que nous avons luK
De la Gr ce h ro que et naissante et sauvageL
Dans Hom re nos yeux vit la parfaite imageM
D mocrite Platon Epicure Thal sD
Ont de loin Virgile indiqu les secretsD
D'une nature encore leurs yeux trop voil eC
Torricelli Newton Kepler et Galil eC
Plus doctes plus heureux dans leurs puissants effortsD
A tout nouveau Virgile ont ouvert des tr sorsD
Tous les arts sont unis les sciences humainesD
N'ont pu de leur empire tendre les domainesD
Sans agrandir aussi la carri re des versD
Quel long travail pour eux a conquis l'universD
Aux regards de Buffon sans voile sans obstaclesD
La terre ouvrant son sein ses ressorts ses miraclesD
Ses germes ses coteaux d pouille de T thysD
Les nuages pais sur elle appesantisD
De ses noires vapeurs nourrissant leur tonnerreJ
Et l'hiver ennemi pour envahir la terreJ
Roi des antres du Nord et de glaces arm sD
Ses pas usurpateurs sur nos monts imprim sD
Et l'oeil per ant du verre en la vaste tendueA
Allant chercher ces feux qui fuyaient notre vueK
Aux changements pr dits immuables fix sD
Que d'une plume d'or Bailly nous a trac sD
Aux lois de Cassini les com tes fid lesD
L'aimant de nos vaisseaux seul dirigeant les ailesD
Une Cyb le neuve et cent mondes diversD
Aux yeux de nos Jasons sortis du sein des mersD
Quel amas de tableaux de sublimes imagesD
Na t de ces grands objets r serv s nos gesD
Sous ces bois trangers qui couronnent ces montsD
Aux vallons de Cusco dans ces antres profondsD
Si chers la fortune et plus chers au g nieC
Germent des mines d'or de gloire et d'harmonieC
Pensez vous si Virgile ou l'Aveugle divinC
Renaissaient aujourd'hui que leur savante mainC
N glige t de saisir ces f condes richessesD
De notre Pinde auguste clatantes largessesD
Nous en verrions briller leurs sublimes critsD
Et ces m mes objets que vos doctes m prisD
Accueillent aujourd'hui d'un front dur et s v reJ
Alors vos regards auraient seuls droit de plaireJ
Alors dans l'avenir votre inflexible humeurJ
Aurait soin de d fendre tout jeune rimeurJ
D'oser sortir jamais de ce cercle d'imagesD
Que vos yeux auraient vu trac dans leurs ouvragesD
Mais qui jamais a su dans des vers s duisantsD
Sous des dehors plus vrais peindre l'esprit aux sensD
Mais quelle voix jamais d'une plus pure flammeC
Et chatouilla l'oreille et p n tra dans l' meC
Mais leurs moeurs et leurs lois et mille autres hasardsD
Rendaient leur si cle heureux plus propice aux beaux artsD
Eh bien l' me est partout la pens e a des ailesD
Volons volons chez eux retrouver leurs mod lesD
Voyageons dans leur ge o libre sans d tourJ
Chaque homme ose tre un homme et penser au grand jourJ
Au tribunal de Mars sur la pourpre romaineC
L du grand Cic ron la vertueuse haineC
crase C th gus Catilina Verr sD
L tonne D mosthN

Andre Marie De Chenier



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