Au Chevalier De Pange Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AABBAACCDEFFAAGGAAAA AAEEDD CCAHAAIJBBAAGGBBAAAA BBAAFFAAAADDDDBBDDBB DDGKAAHHEEAAHHBB DDAAAAAAEEAAAAAAAAHL

Quand la feuille en festons a couronn les boisA
L'amoureux rossignol n' touffe point sa voixA
Il serait criminel aux yeux de la natureB
Si de ses dons heureux n gligeant la cultureB
Sur son triste rameau muet dans ses amoursA
Il laissait sans chanter expirer les beaux joursA
Et toi rebelle aux dons d'une si tendre m reC
D go t de poursuivre une muse trang reC
Dont tu choisis la cour trop bruyante pour toiD
Tu t'es fait du silence une coupable loiE
Tu naquis rossignol Pourquoi loin du bocageF
O des jeunes rosiers le balsamique ombrageF
E t redit tes doux sons sans murmure cout sA
T'en allais tu chercher la muse des cit sA
Cette muse d' clat de pourpre environn eG
Qui le glaive la main du diad me orn eG
Vient au peuple assembl d'une dolente voixA
Pleurer les grands malheurs les empires les roisA
Que n' tais tu fid le ces muses tranquillesA
Qui cherchent la fra cheur des rustiques asilesA
Le front ceint de lilas et de jasmins nouveauxA
Et vont sur leurs attraits consulter les ruisseauxA
Viens dire leurs concerts la beaut qui te br leE
Amoureux avec l' me et la voix de TibulleE
Fuirais tu les hameaux ce s jour enchantD
Qui rend plus s duisant l' clat de la beautD
-
L'amour aime les champs et les champs l'ont vu na treC
La fille d'un pasteur une vierge champ treC
Dans le fond d'une rose un matin du printempsA
Le trouva nouveau nH
Le sommeil entr'ouvrait ses l vres color esA
Elle saisit le bout de ses ailes dor esA
L' ta de son berceau d'une timide mainI
Tout tremp de ros e et le mit dans son seinJ
Tout mais surtout les champs sont rest s son empireB
L tout aime tout pla t tout jouit tout soupireB
L de plus beaux soleils dorent l'azur des cieuxA
L les pr s les gazons les bois harmonieuxA
De mobiles ruisseaux la colline anim eG
L' me de mille fleurs dans les z phyrs sem eG
L parmi les oiseaux l'amour vient se poserB
L sous les antres frais habite le baiserB
Les muses et l'amour ont les m mes retraitesA
L'astre qui fait aimer est l'astre des po tesA
Bois cho frais z phyrs dieux champ tres et douxA
Le g nie et les vers se plaisent parmi vousA
J'ai choisi parmi vous ma muse jeune et ch reB
Et bien qu'entre ses soeurs elle soit la derni reB
Elle pla t Mes amis vos yeux en sont t moinsA
Et puis une plus belle e t voulu plus de soinsA
D licate et craintive un rien la d courageF
Un rien sait l'animer Curieuse et volageF
Elle va parcourant tous les objets flatteursA
Sans se fixer jamais non plus que sur les fleursA
Les z phyrs vagabonds doux rivaux des abeillesA
Ou le baiser ravi sur des l vres vermeillesA
Une source brillante un buisson qui fleuritD
Tout amuse ses yeux elle pleure elle ritD
Tant t pas r veurs m lancolique et lenteD
Elle erre avec une onde et pure et languissanteD
Tant t elle va vient d'un pas l ger et s rB
Poursuit le papillon brillant d'or et d'azurB
Ou l'agile cureuil ou dans un nid timideD
Sur un oiseau surpris pose une main rapideD
Quelquefois gravissant la mousse du rocherB
Dans une touffe paisse elle va se cacherB
Et sans bruit pier sur la grotte pendanteD
Ce que dira le faune la nymphe imprudenteD
Qui dans cet antre sourd et des faunes amiG
Refusait de le suivre et pourtant l'a suiviK
Souvent m me coutant de plus hardis capricesA
Elle ose regarder au fond des pr cipicesA
O sur le roc mugit le torrent effr nH
Du droit sommet d'un mont tout coup d cha nH
Elle aime aussi chanter la moisson nouvelleE
Suivre les moissonneurs et lier la javelleE
L'Automne au front vermeil ceint de pampres nouveauxA
Parmi les vendangeurs l' gar en des coteauxA
Elle cueille la grappe ou blanche ou purpurineH
Le doux jus des raisins teint sa bouche enfantineH
Ou s'ils pressent leurs vins elle accourt pour les voirB
Et son bras avec eux fait crier le pressoirB
-
Viens viens mon jeune ami viens nos muses t'attendentD
Nos f tes nos banquets nos courses te demandentD
Viens voir ensemble et l'antre et l'onde et les for tsA
Chaque soir une table aux suaves appr tsA
Assoira pr s de nous nos belles ador esA
Ou cherchant dans le bois des nymphes gar esA
Nous entendrons les ris les chansons les festinsA
Et les verres emplis sous les bosquets lointainsA
Viendront animer l'air et du sein d'une treilleE
De leur voix argentine gayer notre oreilleE
Mais si toujours ingrat ces charmantes soeursA
Ton front rejette encore leurs couronnes de fleursA
Si de leurs soins pressants la douce impatienceA
N'obtient que d'un refus la d daigneuse offenseA
Qu' ton tour la beaut dont les yeux t'ont soumisA
Refuse tes soupirs ce qu'elle t'a promisA
Qu'un rival loin de toi de ses charmes disposeA
Et quand tu lui viendras pr senter une roseA
Que l'ingrate tonn e en recevant ce donH
Ne t'ait vu de sa vie et demande ton nomL

Andre Marie De Chenier



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