Ami, Chez Nos Francois Poem Rhyme Scheme and Analysis
Rhyme Scheme: AABACCCCCCDDAADDEEE EBBCCFFCFAACCBBEEFFE EAAFF DDEEBBCCBBEEEEAAGGDD AAEEAAEEAAEEAAAAAAEE CCAABBD EEEEEECCAACCAADDHIEE EEEEDDCCAAEECCEEEEAA EEAABBBFAmi chez nos Fran ais ma muse voudrait plaire | A |
Mais j'ai fui la satire leurs regards si ch re | A |
Le superbe lecteur toujours content de lui | B |
Et toujours plus content s'il peut rire d'autrui | A |
Veut qu'un nom impr vu dont l'aspect le d ride | C |
gay au bout du vers une rime perfide | C |
Il s'endort si quelqu'un ne pleure quand il rit | C |
Mais qu'Horace et sa troupe irascible d'esprit | C |
Daignent me pardonner si jamais ils pardonnent | C |
J'estime peu cet art ces le ons qu'ils nous donnent | C |
D'immoler bien un sot qui jure en son chagrin | D |
Au rire cre et per ant d'un caprice malin | D |
Le malheureux d j me semble assez plaindre | A |
D'avoir m me avant lui vu sa gloire s' teindre | A |
Et son livre au tombeau lui montrer le chemin | D |
Sans aller sous la terre au trop fertile sein | D |
Semant sa renomm e et ses tristes merveilles | E |
Faire tous les roseaux chanter quelles oreilles | E |
Sur sa t te ont dress leurs sommets et leurs poids | E |
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Autres sont mes plaisirs Soit comme je le crois | E |
Que d'une d bonnaire et g n reuse argile | B |
On ait p tri mon me innocente et facile | B |
Soit comme ici d'un oeil caustique et m disant | C |
En secouant le front dira quelque plaisant | C |
Que le ciel moins propice envi t ma plume | F |
D'un sel ing nieux la piquante amertume | F |
J'en profite ma gloire et je viens devant toi | C |
M priser les raisins qui sont trop hauts pour moi | F |
Aux reproches sanglants d'un vers noble et s v re | A |
Ce pays toutefois offre une ample mati re | A |
Soldats tyrans du peuple obscur et g missant | C |
Et juges endormis aux cris de l'innocent | C |
Ministres oppresseurs dont la main d testable | B |
Plonge au fond des cachots la vertu redoutable | B |
Mais loin qu'ils aient senti la fureur de nos vers | E |
Nos vers rampent en foule aux pieds de ces pervers | E |
Qui savent bien payer d'un m pris l gitime | F |
Le l che qui pour eux feint d'avoir quelque estime | F |
Certe un courage ardent qui s'armerait contre eux | E |
Serait utile au moins s'il tait dangereux | E |
Non d'aller aiguisant une vaine satire | A |
Chercher sur quel po te on a droit de m dire | A |
Si tel livre deux fois ne s'est pas imprim | F |
Si tel est mal crit tel autre mal rim | F |
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Ainsi donc sans co ter de larmes personne | D |
A mes go ts innocents ami je m'abandonne | D |
Mes regards vont errant sur mille et mille objets | E |
Sans renoncer aux vieux plein de nouveaux projets | E |
Je les tiens dans mon camp partout je les rassemble | B |
Les enr le les suis les pousse tous ensemble | B |
S' garant son gr mon ciseau vagabond | C |
Ach ve ce po me ou les pieds ou le front | C |
Creuse l'autre les flancs puis l'abandonne et vole | B |
Travailler cet autre ou la jambe ou l' paule | B |
Tous boiteux suspendus tra nent mais je les vois | E |
Tous bient t sur leurs pieds se tenir la fois | E |
Ensemble lentement tous couv s sous mes ailes | E |
Tous ensemble quittant leurs coques maternelles | E |
Sauront d'un beau plumage ensemble se couvrir | A |
Ensemble sous le bois voltiger et courir | A |
Peut tre il vaudrait mieux plus constant et plus sage | G |
Commencer travailler finir un seul ouvrage | G |
Mais quoi cette constance est un p nible ennui | D |
'Eh bien nous lirez vous quelque chose aujourd'hui | D |
Me dit un curieux qui s'est toujours fait gloire | A |
D'honorer les neuf Soeurs et toujours apr s boire | A |
tendu dans sa chaise et se chauffant les pi s | E |
Aime dormir au bruit des vers psalmodi s | E |
Qui moi Non je n'ai rien D'ailleurs je ne lis gu re | A |
Certe un tel nous lut hier une p tre et son fr re | A |
Termina par une ode o j'ai trouv des traits | E |
Ces messieurs plus f conds dis je sont toujours pr ts | E |
Mais moi que le caprice et le hasard inspire | A |
Je n'ai jamais sur moi rien qu'on puisse vous lire | A |
Bon bon Et cet HERM S dont vous ne parlez pas | E |
Que devient il Il marche il arrive grands pas | E |
Oh je m'en fie vous H las trop je vous jure | A |
Combien de chants de faits Pas un je vous assure | A |
Comment Vous avez vu sous la main d'un fondeur | A |
Ensemble se former diverses en grandeur | A |
Trente cloches d'airain rivales du tonnerre | A |
Il ach ve leur moule enseveli sous terre | A |
Puis par un long canal en rameaux divis | E |
Y fait couler les flots de l'airain embras | E |
Si bien qu'au m me instant cloches petite et grande | C |
Sont pr tes et chacune attend et ne demande | C |
Qu' sonner quelque mort et du haut d'une tour | A |
R veiller la paroisse la pointe du jour | A |
Moi je suis ce fondeur de mes crits en foule | B |
Je pr pare longtemps et la forme et le moule | B |
Puis sur tous la fois je fais couler l'airain | D |
Rien n'est fait aujourd'hui tout sera fait demain ' | - |
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Ami Phoebus ainsi me verse ses largesses | E |
Souvent des vieux auteurs j'envahis les richesses | E |
Plus souvent leurs crits aiguillons g n reux | E |
M'embrasent de leur flamme et je cr e avec eux | E |
Un juge sourcilleux piant mes ouvrages | E |
Tout coup grands cris d nonce vingt passages | E |
Traduits de tel auteur qu'il nomme et les trouvant | C |
Il s'admire et se pla t de se voir si savant | C |
Que ne vient il vers moi je lui ferai conna tre | A |
Mille de mes larcins qu'il ignore peut tre | A |
Mon doigt sur mon manteau lui d voile l'instant | C |
La couture invisible et qui va serpentant | C |
Pour joindre mon toffe une pourpre trang re | A |
Je lui montrerai l'art ignor du vulgaire | A |
De s parer aux yeux en suivant leur lien | D |
Tous ces m taux unis dont j'ai form le mien | D |
Tout ce que des Anglais la muse inculte et brave | H |
Tout ce que des Toscans la voix fi re et suave | I |
Tout ce que les Romains ces rois de l'univers | E |
M'offraient d'or et de soie est pass dans mes vers | E |
Je m'abreuve surtout des flots que le Permesse | E |
Plus f conds et plus purs fit couler dans la Gr ce | E |
L Prom th e ardent je d robe les feux | E |
Dont j'anime l'argile et dont je fais des dieux | E |
Tant t chez un auteur j'adopte une pens e | D |
Mais qui rev t chez moi souvent entrelac e | D |
Mes images mes tours jeune et frais ornement | C |
Tant t je ne retiens que les mots seulement | C |
J'en d tourne le sens et l'art sait les contraindre | A |
Vers des objets nouveaux qu'ils s' tonnent de peindre | A |
La prose plus souvent vient subir d'autres lois | E |
Et se transforme et fu t mes po tiques doigts | E |
De rimes couronn e et l g re et dansante | C |
En nombres mesur s elle s'agite et chante | C |
Des antiques vergers ces rameaux emprunt s | E |
Croissent sur mon terrain mollement transplant s | E |
Aux troncs de mon verger ma main avec adresse | E |
Les attache et bient t m me corce les presse | E |
De ce m lange heureux l'insensible douceur | A |
Donne mes fruits nouveaux une antique saveur | A |
D vot adorateur de ces ma tres antiques | E |
Je veux m'envelopper de leurs saintes reliques | E |
Dans leur triomphe admis je veux le partager | A |
Ou bien de ma d fense eux m mes les charger | A |
Le critique imprudent qui se croit bien habile | B |
Donnera sur ma joue un soufflet Virgile | B |
Et ceci tu peux voir si j'observe ma loi | B |
Montaigne il t'en souvient l'avait dit avant moi | F |
Andre Marie De Chenier
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