O Jours De Mon Printemps Poem Rhyme Scheme and Analysis

Rhyme Scheme: AAAAAABBBBBBAAAAAAAA CCAAAAAADEAAFFAAAABB FFFF AAAAGGAABBAAAAAAAAAA HIAAAABBBBIIAEAABBAA CCBB

O jours de mon printemps jours couronn s de roseA
A votre fuite en vain un long regret s'opposeA
Beaux jours quoique souvent obscurcis de mes pleursA
Vous dont j'ai su jouir m me au sein des douleursA
Sur ma t te bient t vos fleurs seront fan esA
H las bient t le flux des rapides ann esA
Vous aura loin de moi fait voler sans retourB
Oh si du moins alors je pouvais mon tourB
Champ tre possesseur dans mon humble chaumi reB
Offrir mes amis une ombre hospitali reB
Voir mes lares charm s pour les bien recevoirB
A de joyeux banquets la nuit les faire asseoirB
Et l nous souvenir au milieu de nos f tesA
Combien chez eux longtemps dans leurs belles retraitesA
Soit sur ces bords heureux opulents avec choixA
O Montigny s'enfonce en ses antiques boisA
Soit o la Marne lente en un long cercle d' lesA
Ombrage de bosquets l'herbe et les pr s fertilesA
J'ai su pauvre et content savourer longs traitsA
Les muses les plaisirs et l' tude et la paixA
Qui ne sait tre pauvre est n pour l'esclavageC
Qu'il serve donc les grands les flatte les m nageC
Qu'il plie en approchant de ces superbes frontsA
Sa t te la pri re et son me aux affrontsA
Pour qu'il puisse enrichi de ces affronts utilesA
Enrichir son tour quelques t tes servilesA
De ses honteux tr sors je ne suis point jalouxA
Une pauvret libre est un tr sor si douxA
Il est si doux si beau de s' tre fait soi m meD
De devoir tout soi tout aux beaux arts qu'on aimeE
Vraie abeille en ses dons en ses soins en ses moeursA
D'avoir su se b tir des d pouilles des fleursA
Sa cellule de cire industrieux asileF
O l'on coule une vie innocente et facileF
De ne point vendre aux grands ses hymnes avilisA
De n'offrir qu'aux talents de vertus ennoblisA
Et qu' l'amiti douce et qu'aux douces faiblessesA
D'un encens libre et pur les honn tes caressesA
Ainsi l'on dort tranquille et dans son saint loisirB
Devant son propre coeur on n'a point rougirB
Si le sort ennemi m'assi ge et me d soleF
On pleure mais bient t la tristesse s'envoleF
Et les arts dans un coeur de leur amour rempliF
Versent de tous les maux l'indiff rent oubliF
-
Les d lices des arts ont nourri mon enfanceA
Tant t quand d'un ruisseau suivi d s sa naissanceA
La nymphe aux pieds d'argent a sous de longs berceauxA
Fait serpenter ensemble et mes pas et ses eauxA
Ma main donne au papier sans travail sans tudeG
Des vers fils de l'amour et de la solitudeG
Tant t de mon pinceau les timides essaisA
Avec d'autres couleurs cherchent d'autres succ sA
Ma toile avec Sapho s'attendrit et soupireB
Elle rit et s' gaye aux danses du satyreB
Ou l'aveugle Ossian y vient pleurer ses yeuxA
Et pense voir et voit ses antiques a euxA
Qui dans l'air appel s ses hymnes sauvagesA
Arr tent pr s de lui leurs palais de nuagesA
Beaux arts de la vie aimables enchanteursA
Des plus sombres ennuis riants consolateursA
Amis s rs dans la peine et constantes ma tressesA
Dont l'or n'ach te point l'amour ni les caressesA
Beaux arts dieux bienfaisants vous que vos favorisA
Par un indigne usage ont tant de fois fl trisA
Je n'ai point partag leur honte trop communeH
Sur le front des poux de l'aveugle fortuneI
Je n'ai point fait ramper vos lauriers trop jalouxA
J'ai respect les dons que j'ai re us de vousA
Je ne vais point prix de mensonges servilesA
Vous marchander au loin des r compenses vilesA
Et partout de mes vers ambitieux lecteurB
Faire trouver charmant mon luth adulateurB
Abel mon jeune Abel et Trudaine et son fr reB
Ces vieilles amiti s de l'enfance premi reB
Quand tous quatre muets sous un ma tre inhumainI
Jadis au ch timent nous pr sentions la mainI
Et mon fr re et Lebrun les muses elles m mesA
De Pange fugitif de ces neuf soeurs qu'il aimeE
Voil le cercle entier qui le soir quelquefoisA
A des vers non sans peine obtenus de ma voixA
Pr te une oreille amie et cependant s v reB
Puiss je ainsi toujours dans cette troupe ch reB
Me revoir chaque fois que mes avides yeuxA
Auront port longtemps mes pas de lieux en lieuxA
Amant des nouveaut s compagnes de voyageC
Courant partout partout cherchant mon passageC
Quelque ange aux yeux divins qui veuille me charmerB
Qui m' coute ou qui m'aime ou qui se laisse aimerB

Andre Marie De Chenier



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