Vivons, Gordes, Vivons, Vivons, Et Pour Le Bruit

Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit
Des vieillards ne laissons à  faire bonne chère :
Vivons, puisque la vie est si courte et si chère,
Et que même les rois n'en ont que l'usufruit.

Le jour s'éteint au soir, et au matin reluit,
Et les saisons refont leur course coutumière :
Mais quand l'homme a perdu cette douce lumière,
La mort lui fait dormir une éternelle nuit,

Donc imiterons-nous le vivre d'une bête ?
Non, mais devers le ciel levant toujours la tête,
Goà»terons quelquefois la douceur du plaisir,

Celui vraiment est fol, qui changeant l'assurance
Du bien qui est présent en douteuse espérance,
Veut toujours contredire à  son propre désir.

Joachim Du Bellay The copyright of the poems published here are belong to their poets. Internetpoem.com is a non-profit poetry portal. All information in here has been published only for educational and informational purposes.