N'à?tant De Mes Ennuis La Fortune Assouvie

N'étant de mes ennuis la fortune assouvie,
Afin que je devinsse à  moi-même odieux,
M'à´ta de mes amis celui que j'aimais mieux,
Et sans qui je n'avais de vivre nulle envie.

Donc l'éternelle nuit a ta clarté ravie,
Et je ne t'ai suivi parmi ces obscurs lieux !
Toi, qui m'as plus aimé que ta vie et tes yeux,
Toi, que j'ai plus aimé que mes yeux et ma vie.

Hélas, cher compagnon, que ne puis-je être encor
Le frère de Pollux, toi celui de Castor,
Puisque notre amitié fut plus que fraternelle ?

Reà§ois donques ces pleurs, pour gage de ma foi,
Et ces vers qui rendront, si je ne me deà§oi,
De si rare initié la mémoire éternelle

Joachim Du Bellay The copyright of the poems published here are belong to their poets. Internetpoem.com is a non-profit poetry portal. All information in here has been published only for educational and informational purposes.