Oui, La Femme, Semblable...

Oui, la femme, semblable au doux Emmanuel,
Vers nous, des mains de Dieu, s'épancha, blanche et pure ;
Mais l'homme, être tombé, posa sa lèvre impure
Sur ce front embaumé d'un parfum immortel.

Mais cet intime coeur, amour de l'Éternel,
Qu'il combla de douceurs, de grâces sans mesure,
Vit s'effeuiller, dès lors, sous une main trop sûre,
L'innocence et l'éclat qui lui venaient du ciel.

Des vents froids ont passé sur l'humaine vallée :
Leurs souffles ont courbé cette fleur isolée
Dans les ronces où meurt sa belle liberté.

Oh ! j'espère pour toi, dont l'amour était l'âme,
Rayon venu du ciel, dont on éteint la flamme,
Ô Femme, doux martyr de la perversité !...

Charles Marie Rene Leconte De Lisle The copyright of the poems published here are belong to their poets. Internetpoem.com is a non-profit poetry portal. All information in here has been published only for educational and informational purposes.