A Marie

Être céleste et cher, aux deux lèvres de rose,
Au langage si doux,
Tes candides regards où la grâce repose,
Comme les frais rayons de l'aube demi-close,
Si jeunes et si purs s'épanchent jusqu'à nous
Que leur éclat charmant fait plier nos genoux.

Oh ! si je le pouvais, si je pouvais te dire,
- Mais te dire tout bas -
La douce émotion que ta voix nous inspire,
Ton front penseur et beau, ton enivrant sourire,
Et le charme infini de chacun de tes pas,
Ô mon ange rêvé, tu ne me croirais pas !

Et pourtant, il est vrai : pour vous louer, Marie,
Il n'est d'humaine voix ;
Car, des pauvres mortels la lyre défleurie
Ne saurait plus chanter votre beauté chérie,
Et des cygnes divins on n'entend plus, parfois,
Les chants tomber des cieux, comme aux jours d'autrefois.

Charles Marie Rene Leconte De Lisle The copyright of the poems published here are belong to their poets. Internetpoem.com is a non-profit poetry portal. All information in here has been published only for educational and informational purposes.